Dans le bassin d’Arcachon, le difficile recrutement des saisonniers inquiète déjà

Dans le bassin d’Arcachon, le difficile recrutement des saisonniers inquiète déjà

Vue aérienne du bassin d’Arcachon, en août 2018.

Les terrasses sont déjà pleines, et les restaurateurs s’activent dans le bassin d’Arcachon – comme un avant-goût de la saison estivale, qui s’annonce prometteuse. Elle débutera dès le printemps, avec l’espoir de répondre aux attentes des professionnels du secteur. Mais, pour y parvenir, les équipes doivent être complètes, ce qui n’est pas le cas, tant s’en faut.

« On a des échos sur les difficultés de recrutement en général, et des saisonniers en particulier, dont il faut s’occuper dès maintenant. C’est beaucoup plus complexe que d’habitude, parce qu’il y a moins de candidats », commente Patrick Seguin, président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) Bordeaux Gironde. Selon les derniers chiffres du ministère du travail, entre février 2020 et février 2021, 237 000 personnes ont quitté le domaine de la restauration. A l’approche de la haute saison, cette situation pèse sur le recrutement de travailleurs saisonniers. « On a énormément de mal à trouver, en cuisine notamment », explique une employée du Café de la Plage, à Arcachon.

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Si la question de l’embauche se pose toujours à l’approche du printemps, et plus spécifiquement depuis le début de la crise sanitaire, « on a la sensation que c’est pire cette année », poursuit cette employée. Ouvert toute l’année, cet établissement situé sur le front de mer a lancé son recrutement il y a un mois, pour tenter de boucler son équipe. « Les salaires sont plutôt attrayants et les conditions de travail, plus que correctes », argumente-t-on au Café de la Plage.

« Chaque année, c’est galère »

Afin de mettre toutes les chances de son côté, le patron loue des maisons dans les environs pour y héberger ses saisonniers. En effet, le logement fait partie des points noirs du recrutement sur le plan local. « C’est quelque chose qu’il faudrait prendre à bras-le-corps au niveau des collectivités qui bénéficient de l’économie touristique, mais qui n’ont pas forcément préservé les outils de logement, comme on peut le faire pour des étudiants, par exemple », argumente M. Seguin.

« Loger les saisonniers, c’est quasiment une obligation », confirme Claire Laroche, directrice du White Garden, au Cap-Ferret. Elle cherche à engager une quinzaine de personnes pour la saison, pour son établissement ouvert uniquement l’été. « Chaque année, c’est galère. Là, on ignore comment ça va se passer ». Elle sait qu’elle n’embauchera pas de professionnels de la restauration, mais plutôt des étudiants, sauf en cuisine. Elle a déjà prévu de les faire vivre, le temps de la saison, dans une maison louée à cet effet. « Déjà que pour ceux qui travaillent à l’année au Cap-Ferret, se loger est compliqué, alors en saison… »

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