Covid-19 : la mobilisation des médecins du travail

Covid-19 : la mobilisation des médecins du travail

« Depuis le confinement, les médecins du travail se sont réorganisés pour répondre à toutes sortes de questions des salariés et des entreprises »
« Depuis le confinement, les médecins du travail se sont réorganisés pour répondre à toutes sortes de questions des salariés et des entreprises » Roy SRoy Scott/Ikon Images / Photononstop

Chronique « Carnet de bureau ». Pour faciliter la lutte contre l’épidémie de coronavirus, une ordonnance publiée jeudi 2 avril a élargi le rôle des médecins du travail. Les 4 500 praticiens qui travaillent au sein des services de santé au travail interentreprises (SSTI) sont chargés de 15 millions de salariés. La baisse générale de l’activité économique en a libéré un certain nombre, qui se sont portés volontaires pour venir en aide aux centres hospitaliers.

Dans la Sarthe, par exemple, vingt-cinq infirmiers et dix-sept médecins ont rejoint le dispositif CovAmbu 72, en soutien du SAMU fin mars. La direction générale du travail (DGT) les a quasiment exclus du recours au dispositif de chômage partiel. « La demande d’activité partielle pour des catégories de personnel des SSTI doit rester exceptionnelle et ne pourra être acceptée que dans des cas extrêmement limités », indique l’instruction du 2 avril. Ils remplissent une mission d’intérêt général et doivent en assurer la continuité, explique la DGT.

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Depuis le confinement, les médecins du travail se sont réorganisés par hotline ou par téléphone pour répondre à toutes sortes de questions des salariés et des entreprises sur le port des masques, le maintien à distance… Mais aussi pour renforcer la prévention des salariés toujours en poste et enfin pour préparer le retour dans de bonnes conditions dans les entreprises qui s’apprêtent à relancer leur activité.

Possibilité de prescrire un arrêt

La nouvelle ordonnance vise à faciliter la mission des médecins du travail en leur accordant, temporairement, de nouveaux droits. Ils peuvent désormais prescrire un arrêt de travail, le prolonger en cas d’infection ou de suspicion d’infection d’un salarié et procéder à des tests de dépistage.

« L’ordonnance précise, sécurise nos pratiques dans cette période de crise et élargit notre rôle », explique Martial Brun, le directeur général de Présanse, l’organisme de représentation des services de santé au travail interentreprises. Depuis le début du confinement, il y avait une dérogation de fait des visites obligatoires des travailleurs. L’ordonnance légalise le report de certaines visites de suivi de santé et autres interventions « sans lien avec l’épidémie », comme les procédures d’inaptitudes par exemple. Sur le terrain, un entretien téléphonique préalable avait déjà remplacé la visite physique, sauf quand celle-ci était indispensable.

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La possibilité de prescrire un arrêt de travail devrait permettre « de limiter la propagation, et d’appliquer la règle générale qui veut qu’un médecin détectant un cas de Covid-19 ne doit pas le renvoyer vers un autre médecin, explique M. Brun. Concernant le personnel soignant salarié, en cas de soupçon d’infection, il devait d’abord s’adresser au médecin du travail qui n’avait jusqu’alors pas le droit de le mettre en arrêt. L’ordonnance permet dans cette situation de gagner un temps précieux ». En revanche, pour le dépistage, les services auront besoin de moyens de protection (masques, surblouses, gel, etc.) et de savoir quelle est l’exacte cible de ces tests : les salariés ou tout le monde.

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LJD

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