Coronavirus : Toyota redémarre progressivement sa production dans le Nord
L’usine Toyota d’Onnaing, près de Valenciennes, rouvre ses portes progressivement et dans un environnement particulier à partir du lundi 20 avril. L’entreprise nordiste de 4 500 salariés est la première usine automobile française à redémarrer après cinq semaines d’arrêt lié au coronavirus et au confinement imposé par l’Etat.
Après la mise en place d’un protocole de mesures sanitaires par la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT), une large majorité des élus de Toyota Motor Manufacturing France (TMMF – 22 pour, 4 contre) réunis lors d’un CSE extraordinaire ont approuvé, le 15 avril, l’organisation de démarrage. A savoir une reprise en douceur avec un objectif de 50 véhicules par jour contre les 1 100 en temps normal. Une cadence bien éloignée de la production habituelle d’un véhicule toutes les 57 secondes. « Le vrai enjeu est de rassurer, explique au Monde Luciano Biondo, le président de TMMF. Certains appréhendent le retour au travail, donc il n’était pas question de lancer une reprise classique, comme on le fait après les trois semaines de fermeture estivale. »
Une seule équipe au lieu de trois
Les syndicats confirment qu’une partie des salariés angoissent à l’idée d’être contaminés par le Covid-19. « Ils savent aussi que rester à la maison payés au chômage partiel, ce ne sera pas ad vitam aeternam », explique Benoît Chambon, vice-président production et président de la CSSCT. Si près de 95 % du personnel a été mis en chômage partiel, environ 250 personnes ont continué à assurer la maintenance sur le site valenciennois depuis le début du confinement. « On sait que l’activité doit être relancée, estime Fabrice Cambier, délégué FO, convaincu par les mesures adoptées. Personnellement, je me sens plus rassuré en allant au travail que lorsque je fais mes courses dans un magasin. »
Près de 85 % des salariés ont répondu présent, mais pas question pour TMMF de faire reprendre tout le personnel d’un coup. Une seule équipe travaillera de 7 heures à 15 heures au lieu des trois équipes échelonnées du matin au soir, ce qui a nécessité une adaptation de l’outil industriel. Les plus motivés sont donc attendus les premiers. Lundi, ils seront 47, mardi 160 et jeudi un millier. En plus de la présence d’un médecin et d’un infectiologue sur le site, chacun va se voir remettre un kit de reprise comprenant, notamment, un guide de conseils, du gel hydroalcoolique, de l’eau, ou encore un cendrier de poche. Deux masques, dont le port est obligatoire, seront remis chaque jour pour être changés toutes les quatre heures. Sur les lignes de production, certains salariés contraints de se tenir à 1 mètre de distance de leurs collègues porteront des visières, fabriquées sur place par des imprimantes 3D.
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