Contrecoups du télétravail sur le marché de l’emploi

Contrecoups du télétravail sur le marché de l’emploi

Carnet de bureau. Couvre-feu à 18 heures dans toute la France ! Une raison de plus pour rester en télétravail encore quelques semaines. Mais l’installation dans la durée du travail à distance n’est pas sans répercussions sur le marché de l’emploi : recrutement éloigné, nouveaux métiers et… rémunérations différenciées. Les employeurs ont étendu leur périmètre de prospection. Après plus de neuf mois de Covid-19, les entretiens d’embauche à distance sont désormais bien rodés. Et « les entreprises ne craignent plus de sortir de leur bassin d’emploi pour donner la priorité au “bon profil” », reconnaît Axèle Lofficial, directrice Talents et développement chez BPI Group.

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De nouvelles qualifications émergent : le « flex officer » a ainsi fait son apparition dans les équipes supports. Chargé de faciliter le travail hybride (présentiel-à distance), il accompagne les salariés tant pour leur matériel que pour leur formation. « Gestion et check des salles de réunions et espaces flex [office] », précise Securinfor dans une offre d’emploi.

Les entreprises repensent en effet la part du distanciel dans chaque projet. Ce qui pourrait aussi affecter les salaires. Aux Etats-Unis, les choses bougent vite : beaucoup de petites annonces proposent déjà deux lieux de travail possibles : le siège ou le télétravail. Et on se souvient qu’en mai 2020, lorsque Facebook a annoncé vouloir jouer les précurseurs sur le télétravail, les salaires devaient être ajustés en fonction du lieu de résidence.

« Pénalité de revenu »

En France, les grandes organisations n’en sont pas là. Elles renégocient le nombre de jours de télétravail, sans savoir encore quelle part de l’effectif cela représentera à terme. « Elles sont dans l’attentisme quant aux stratégies à en tirer. Mais quelques start-up ont déjà amorcé des politiques de rémunérations différenciées pour les collaborateurs qui travailleraient en dehors de l’Ile-de France, avec deux grilles de salaires distinctes », témoigne Raphaële Nicaud, spécialiste gestion des talents chez Mercer France.

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Une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le sujet, publiée le 13 janvier (« Le travail à domicile. De l’invisibilité au travail décent ») vient de révéler que les travailleurs à domicile – principalement associés aux télétravailleurs dans les pays à revenu élevé – gagnent moins que ceux qui sont à l’extérieur, avec un écart significatif de 13 % au Royaume-Uni, 22 % aux Etats-Unis, 25 % en Afrique du Sud et près de 50 % en Argentine, en Inde et au Mexique.

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LJD

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