Contre le Covid-19, des protections parfois insuffisantes pour les « salariés mobilisés »

Contre le Covid-19, des protections parfois insuffisantes pour les « salariés mobilisés »

Une caissière porte un masque et des gants de protection contre le nouveau coronavirus, dans un magasin Franprix, à Paris, le 8 avril, au 23e jour du confinement décrété par les autorités.
Une caissière porte un masque et des gants de protection contre le nouveau coronavirus, dans un magasin Franprix, à Paris, le 8 avril, au 23e jour du confinement décrété par les autorités. THOMAS SAMSON / AFP

Depuis le début de la crise liée à la pandémie de Covid-19, une formule a vu le jour pour désigner ces femmes et ces hommes fidèles au poste : les « travailleurs mobilisés ». Personnels soignants, chauffeurs routiers, employés de magasins alimentaires, conducteurs de bus… Ils sont plusieurs millions à sortir tous les jours de chez eux afin d’exercer leur activité, s’exposant au risque d’être infectés par le SARS-CoV-2.

En principe, les entreprises qui les emploient doivent garantir leur « sécurité », comme l’a redit, lundi 13 avril, Emmanuel Macron, lors de son allocution télévisée : écart d’au moins un mètre entre deux personnes, mise à disposition d’équipements, etc. La réalité montre que ces instructions ont parfois eu du mal à être suivies.

D’après la direction générale du travail (DGT), les services déconcentrés de l’Etat ont adressé, à la date du vendredi 10 avril, vingt-deux mises en demeure à des employeurs, qui n’avaient pas pris les dispositions requises.

L’un d’entre eux a été particulièrement montré du doigt : Amazon France. Cinq sites du géant de l’e-commerce ont été rappelés à l’ordre, au tout début du mois d’avril, par des directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). Que leur était-il reproché ? Non-respect des mesures de « distanciation sociale » à certains endroits, absence de gel hydroalcoolique dans d’autres… Des constats injustifiés, aux dires du patron de l’enseigne.

Depuis, l’administration a effectué de nouveaux contrôles, montrant que trois centres de distribution sur cinq étaient désormais dans les clous – les deux autres devant encore faire l’objet de vérifications, selon l’entourage de la ministre du travail, Muriel Pénicaud. « Il faudra rester vigilant, confie une source proche du dossier. Le risque est que l’organisation mise en place se relâche, avec le retour d’un plus grand nombre de salariés, en mission d’intérim notamment. »

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La filiale française d’une autre grande firme américaine a, elle aussi, subi les foudres de la Direccte : FedEx et son vaste centre de tri à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, dont un des salariés, employé en intérim, est décédé, semble-t-il, à cause du Covid-19. Le 3 avril, le groupe de messagerie a été sommé de renforcer la protection de ses équipes en leur fournissant plus de gants, de masques et de combinaisons. Un coup de semonce dont elle a contesté la pertinence, en engageant un recours.

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LJD

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