Chômage : une baisse en août qui ne corrige pas la violence de la crise

Chômage : une baisse en août qui ne corrige pas la violence de la crise

Sur le marché du travail, la situation s’améliore, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elle soit resplendissante – bien au contraire. En août, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A de Pôle emploi) a diminué de près de 175 000 sur toute la France – outre-mer compris, sauf Mayotte – pour se situer à 3,872 millions, selon les données diffusées, vendredi 25 septembre, par la Dares, la direction chargée des études au ministère du travail. C’est le quatrième mois d’affilée de baisse – le recul étant d’une ampleur quasi identique à celui observé en juillet (− 4,3 %).

Toutes les tranches d’âge sont concernées par ce mouvement de repli, en particulier les moins de 25 ans : − 6,77 % en métropole (contre − 4,6 % pour les 25-49 ans et − 3 % pour les personnes d’au moins 50 ans). Un phénomène qui découle peut-être des mesures annoncées, aux mois de juin et de juillet, en faveur de cette partie de la population : aides financières versées aux employeurs qui embauchent un individu de moins de 26 ans, primes pour les entreprises recourant à des apprentis, etc. En août, quelque « 180 000 jeunes ont été recrutés », a déclaré, vendredi, la ministre du travail, Elisabeth Borne. Un ordre de grandeur supérieur de « 9 % » à celui d’il y a un an, selon elle.

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La réduction du nombre de demandeurs d’emploi relevant de la catégorie A « constitue une bonne nouvelle, après la très forte augmentation enregistrée au début du confinement », commente Gilbert Cette, professeur associé à l’université d’Aix-Marseille. Il s’agit d’une diminution « significative – surtout pour les jeunes – et régulière » depuis la mi-mai, complète Philippe Martin, président délégué du Conseil d’analyse économique (CAE) et professeur à Sciences Po. « C’est le signe que le marché du travail est bien reparti, ajoute-t-il. Je ne pense pas qu’on anticipait une évolution aussi favorable. Ça corrobore les bonnes statistiques de la consommation. » Autrement dit, le dynamisme de la demande des ménages a conduit des entreprises à faire appel à de la main-d’œuvre supplémentaire pour pouvoir répondre à leurs clients.

D’ailleurs, les déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) ont progressé de près de 10 % en août, « revenant ainsi à [leur] niveau d’avant la crise sanitaire », d’après une étude diffusée, mercredi 23 septembre, par l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (ACOSS) – la structure qui coiffe le réseau des Urssaf. Parallèlement, les sociétés de travail temporaire remontent, peu à peu, la pente : la chute d’activité qu’elles ont subie en août s’est atténuée par rapport à celle mesurée en juillet, selon le « baromètre » de Prism’emploi, une organisation qui représente les employeurs du secteur.

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LJD

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