Devant le siège social d’Editis, en décembre 2022. BRUNO LEVESQUE / IP3 PRESS / MAXPPP
Décidément, le projet de déménager les 700 salariés de Czech Media Invest (CMI), la société holding détenue par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, dans les locaux de sa filiale, le groupe Editis – numéro deux français de l’édition –, ne passe pas. Toute la question est de trouver de la place là où plus de 1 400 salariés occupent déjà un immeuble entier avenue de France, dans le 13e arrondissement de Paris.
L’Union syndicale indépendante (USI), syndicat majoritaire au sein de Sejer (le pôle éducation d’Editis), a appelé à la grève mardi 11 février. Il a été rejoint, dans deux autres filiales d’Editis, par la CFE-CGC chez Sogedif, et par la CFDT et la CFE-CGC chez Edi8. Plus de 250 personnes se sont réunies mardi matin dans l’atrium. Les salariés d’Editis avaient fait parvenir la veille une lettre à Catherine Lucet, la directrice générale. « Pour faire des économies de loyer », ils fustigent le « choix inacceptable de mettre tout le monde en télétravail pendant cinq mois, le temps des travaux, puis de [les] contraindre, [eux], éditeurs, au “flex office” [bureaux partagés], ce qui semble une aberration à quiconque connaît un peu [leur] travail ».
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Depuis l’été 2024, l’hypothèse d’un plan d’économies revenait régulièrement dans les conversations des salariés du Parisien, titre racheté en 2015 par LVMH, géant du luxe détenu par le milliardaire Bernard Arnault. Il s’est concrétisé, jeudi 13 février, dans l’après-midi, officialisé lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire convoqué pour présenter le « projet de modernisation ». Celui-ci entraînerait la suppression de 29 postes de journalistes sur environ 400, avec des « départs sur une base de volontariat », insiste la direction, à laquelle s’ajoutent 10 suppressions de postes aux fonctions support (hors service publicité).
A l’automne 2024, Pierre Louette, le PDG du Groupe Les Echos-Le Parisien, et Sophie Gourmelen, directrice générale du Parisien, avaient vu leur proposition de budget 2025 retoquée par l’actionnaire Bernard Arnault. Ce dernier a finalement accepté la seconde tentative s’engageant à ne pas creuser davantage les pertes qu’en 2024, qui étaient de 33 millions d’euros pour Le Parisien. « Depuis trois ans, nous subissons de plein fouet les effets de l’inflation, et nos coûts de production et de logistique continuent à croître plus rapidement que nos revenus », a fait valoir la direction dans un texte adressé aux salariés jeudi 13 février.
C’est dans ce contexte qu’une réorganisation éditoriale a été lancée par Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions, à la demande de Pierre Louette, de Sophie Gourmelen et de l’actionnaire. « L’idée, c’est de pousser nos forces », explique Nicolas Charbonneau au Monde. « Ce projet a été nourri avec les chefs de service, depuis novembre, au cours de sept ateliers », dit-il.
« Accélération de la transition numérique »
Des pôles thématiques devraient être créés avec cette nouvelle organisation. Si le pôle Vie publique regroupera les journalistes chargés de la politique, de l’environnement ou de l’éducation, le pôle Vie privée réunira les rédacteurs traitant des sujets sur la famille, la psychologie, la sexualité, mais aussi la consommation, l’immobilier ou la santé. Quatre autres pôles seraient créés : Faits divers, Sports, Culture-loisirs et Ile-de-France pour les éditions départementales.
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Un rituel sans surprise. Lors de leur audience solennelle, qui s’est tenue le 28 janvier, les membres du conseil de prud’hommes de Paris ont tiré le bilan des douze mois écoulés, rendu hommage à leurs pairs décédés en 2024 et déploré – pour la énième fois – l’insuffisance chronique des moyens attribués au greffe. Mais personne, durant les prises de parole, n’a fait référence à la situation étonnante qui règne dans cette juridiction copilotée par les syndicats et par le patronat : en 2025, pour la troisième année consécutive, la CFDT ne disposera d’aucun poste à responsabilités, alors même que son statut de première confédération voudrait qu’elle joue un rôle central dans l’animation de cette institution chargée de trancher les litiges entre les chefs d’entreprise et leurs collaborateurs.
Les conseils de prud’hommes sont régis par des règles un peu complexes. Y officient des magistrats non professionnels issus de syndicats et de mouvements patronaux. Ces juges se répartissent dans deux collèges – salarié et employeur – et dans cinq sections (industrie, agriculture, commerce, encadrement, affaires diverses) elles-mêmes dotées de chambres. Ils sont désignés normalement pour un mandat de quatre ans, en tenant compte de la représentativité des partenaires sociaux. Ainsi, plus un syndicat a une forte audience – calculée à partir de ses résultats aux élections professionnelles –, plus il a de conseillers prud’homaux. C’est aussi au nom de ce critère que chaque organisation se voit attribuer un certain nombre de postes à responsabilités – à la tête de la juridiction, des sections et des chambres.
Sous la précédente mandature, qui a duré jusqu’au début de 2023, la CFDT a assuré la vice-présidence, puis la présidence du conseil pendant deux années de suite. Elle a également dirigé plusieurs sections et chambres. Mais depuis le commencement de la mandature actuelle, la centrale cédétiste a disparu de toutes ces fonctions de commandement. Les six autres syndicats se les partagent, en vertu d’un « accord de gestion » que la CFDT n’a pas signé. Pourquoi ? Les protagonistes qui acceptent d’en parler se comptent sur les doigts de la main et leurs versions divergent.
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L’atelier de production Pierre Lannier d’Ernolsheim-lès-Saverne (Bas-Rhin), le 14 janvier 2025. AGENCE FLAG
Des champs et des bois, noyés en ce matin de janvier dans une brume glaciale et au premier plan un élevage de chevaux : la vue qui s’ouvre depuis les fenêtres de l’atelier de fabrication des montres Pierre Lannier n’était sans doute pas très différente lors de la création de l’entreprise, en 1977, par Jean-Paul Burgun, le père de l’actuel dirigeant, Pierre Burgun.
En revanche, dans l’atelier de production d’Ernolsheim-lès-Saverne (Bas-Rhin) vu de l’intérieur, la mue a eu lieu. Aux côtés des opératrices et opérateurs, toujours penchés sur les longues tables d’assemblage, les machines, autrefois inexistantes, font leur apparition. D’un côté, un énorme robot qui permet de graver, en quelques minutes, la marque ou un logo sur les boîtiers ; là, un engin avale à un rythme de métronome les cadrans pour y poser automatiquement les minuscules aiguilles…
Dans une autre partie de l’atelier, un flux laminaire, système de ventilation utilisé dans les salles blanches, permet d’assembler les modèles les plus haut de gamme, dans des conditions comparables à celles des grands horlogers de luxe. Au total, cette modernisation de l’atelier représente un investissement de 250 000 euros. Elle était indispensable pour permettre la relocalisation d’une grande partie de la production depuis Madagascar.
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Le tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand a débouté, mardi 18 février, EuropaFi, filiale de la Banque de France, qui demandait l’annulation du vote par son comité social et économique (CSE) du recours à une expertise extérieure visant à identifier d’éventuels risques psychosociaux dans l’entreprise, après le suicide d’un salarié.
Le 19 décembre 2024, le CSE d’EuropaFi demandait une expertise au cabinet Technologia, un mois après le suicide d’un agent de maîtrise de l’atelier de maintenance électrique de l’entreprise, qui emploie 283 personnes à Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) et produit des papiers sécurisés destinés à l’impression de billets de banque ou de documents officiels.
Ce salarié n’avait laissé aucun écrit sur les raisons de son geste, mais la CGT, majoritaire sur le site, arguait du fait qu’il avait dénoncé, ces dernières années, la dégradation de ses conditions de travail. De son côté, la direction d’EuropaFi avait contesté l’existence d’un risque « grave, identifié et actuel » justifiant, selon le code du travail, le recours à une expertise extérieure.
Mais le tribunal a jugé, au contraire, que « la situation de danger grave et imminent » était « caractérisée » et que les risques psychosociaux évoqués par la délibération litigieuse avaient été « objectivés » par le même cabinet Technologia, dans unepremière expertise menée sur plusieurs sites du groupe (dont celui de Vic-le-Comte) après deux suicides de salariés en 2023.
« Augmentation de la production à effectif constant »
Dans ses conclusions publiées en avril 2024, que la Banque de France avait contestées, Technologia faisait état, à propos du site d’EuropaFi, de données « alarmantes » attestant de « la présence d’un “terreau” favorable aux risques psychosociaux ».
Enumérant les éléments qui justifient, selon lui, une expertise, le tribunal de Clermont-Ferrand conclut notamment que « l’augmentation de la production à effectif constant » au sein d’EuropaFi s’est accompagnée d’« une adaptation du mode de travail des salariés et d’une accélération de leur rythme de travail afin de répondre aux nouveaux objectifs de rendement », après la mise en œuvre, en 2022, d’un plan de compétitivité visant à la fois à accroître les recettes et à réduire les dépenses. Il évoque aussi un « manque de souplesse dans l’organisation du temps de travail », dans lequel il voit « une contrainte supplémentaire pesant sur les salariés ».
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Une grève a mis à l’arrêt la production des sites Lubrizol de Rouen et du Havre, mardi 18 février, pour dénoncer une restructuration menaçant près de 150 postes en Seine-Maritime, a appris l’Agence-France Presse de source syndicale, confirmant une information d’Ici Normandie. « La CGT part sur une semaine de grève », a annoncé Thomas Ferment (CGT) à un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP) devant le site rouennais, qui avait été touché en 2019 par un gigantesque incendie de produits chimiques.
« Cent pout cent des effectifs de production sont en grève à Rouen et à Oudalle [près du Havre], on est à l’arrêt avec mise en sécurité », a ajouté le syndicaliste. « La CGT demande le retrait du PSE [plan de sauvegarde de l’emploi] car l’usine va bien, on fait toujours de l’argent », a-t-il dit. « On veut nous faire croire qu’on manque de compétitivité, mais on a produit 350 000 tonnes en 2024 », a chiffré M. Ferment. « A titre de comparaison, notre concurrent Chevron en a produit 270 000. »
Lubrizol France produit sur ses trois sites français, à Rouen, Oudalle et Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), des additifs pour l’essence, le diesel ainsi que les lubrifiants moteurs et industriels.
La direction a annoncé au début de février un PSE avec la suppression de 169 postes, notamment 145 des 367 emplois à Rouen – Petit-Quevilly. Contactée par l’AFP, la direction s’est dite « surprise » et « regrette » cette grève, rappelant avoir accepté de décaler la procédure du PSE de trois semaines.
« Le PSE a été un choc, personne ne s’y attendait », a témoigné Réginald Sauvalle, délégué CFDT, assurant que l’usine est « viable » et dénonçant l’ouverture de « centres clients » et d’« une méga-usine en Inde ». « On négocie avec une direction qu’on ne connaît pas, qu’on ne voit jamais », s’est emporté le syndicaliste.
Selon lui, le PSE a été mis en place « par rapport » à l’incendie du 26 septembre 2019 dans l’usine rouennaise. La combustion de 10 000 tonnes de produits chimiques avait alors causé toux, gênes respiratoires, irritations, maux de gorge, nausées et vomissements chez une partie de la population locale.
Un rapport de suivi de l’université de Rouen a mis en évidence la présence de huit substances classées « cancérogènes et mutagènes, perturbateurs endocriniens et/ou reprotoxiques, ou toxiques pour les organismes aquatiques » dans l’environnement. Une présence « reliable uniquement à l’incendie ».
Une salle de classe pendant une épreuve de dissertation, au lycée Pasteur, à Strasbourg, le 18 juin 2018. FREDERICK FLORIN / AFP
Cinq mois. C’est le temps qu’il aura fallu pour réussir à affecter un professeur remplaçant à temps plein sur un poste de lettres resté vacant depuis la rentrée de septembre 2024 au collège Les Capucins, à Melun. Faute de personnel, la réforme des groupes de besoins n’a pas été mise en place en français pour les 6e, le collège ayant préféré garder trois classes entières plutôt que de créer les quatre groupes prévus, dont l’un aurait été privé d’enseignant. Aucune solution n’a cependant pu être trouvée pour trois classes de 4e de cet établissement classé en réseau d’éducation prioritaire renforcée (REP+), qui ont ainsi passé la moitié de l’année sans enseignant de français. Seuls quelques cours ont été ponctuellement assurés en heures supplémentaires par des professeurs de l’équipe ou par des remplaçants en poste dans d’autres établissements.
« Nos élèves ont déjà un niveau scolaire fragile et leurs contextes familiaux ne leur permettent absolument pas de compenser l’absence d’enseignement de français, qui leur est, par ailleurs, fondamental », se désole Natacha (elle a souhaité rester anonyme, comme tous les enseignants cités par leur prénom), professeure de lettres aux Capucins. L’équipe enseignante se projette déjà sur la 3e : « Comment va-t-on rattraper une demi-année perdue pour tous ces élèves ? Comment va-t-on limiter les dégâts pour le brevet et pour la suite ? »
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A l’aéroport de Paris – Charles-de-Gaulle, le 17 septembre 2023. DANIEL SLIM / AFP
Quelques jours après la diffusion d’une enquête de Radio France, la directrice générale d’Air France, Anne Rigail, a annoncé, mercredi 19 février, une série de mesures pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein de l’entreprise, qualifiant ces types d’agissements d’« inacceptables ».
Mme Rigail s’est exprimée à l’issue d’une rencontre en soirée avec le ministre des transports, Philippe Tabarot, qui avait réclamé des « explications »dans la foulée de la diffusion de l’enquête de la radio publique, vendredi, faisant état d’une « banalisation » de ces violences au sein de la compagnie aérienne.
« Je partage l’émotion que les témoignages relayés par la presse ont pu susciter. Comme je l’ai confirmé aujourd’hui au ministre des transports, nous sommes pleinement mobilisés dans la lutte contre tout type de harcèlement et d’agissements sexistes, qui sont inacceptables », a affirmé la dirigeante dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse.
« La compagnie a mis en place depuis de nombreuses années un dispositif de prévention, d’accompagnement des victimes et, en cas de faits avérés, de sanctions », a rappelé Mme Rigail, à son poste depuis décembre 2018. Et « comme nous l’avons indiqué à nos collaborateurs et au ministre, ce dispositif va être renforcé », a-t-elle ajouté, « avec un accent mis sur la sensibilisation et l’accélération de la formation de l’ensemble de nos personnels ».
Mise en place d’« une cellule d’écoute indépendante »
« Nous mettrons par ailleurs en place une cellule d’écoute indépendante accessible par l’ensemble des salariés vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, et un service [consacré] à la lutte contre les discriminations et le harcèlement sera créé, rattaché directement au directeur des ressources humaines », a fait savoir Mme Rigail.
Témoignages d’hôtesses de l’air et de femmes pilotes à l’appui, la cellule investigation de Radio France a mentionné, dans une longue enquête, plusieurs cas d’agressions sexuelles, de harcèlement et de comportements sexistes au sein d’Air France. Plusieurs interlocutrices ont fait état d’une impunité de leurs agresseurs présumés : « Agressions et harcèlement, c’est une culture d’entreprise, connue et valorisée », a ainsi affirmé l’une d’entre elles à Radio France.
Anne Rigail a promis une « mise en œuvre rapide » du plan d’action pour renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles chez Air France, le tout « en concertation avec les organisations représentatives » du personnel.
« La protection de nos 40 000 salariés est une priorité. Chacun doit pouvoir exercer ses fonctions sans craindre d’être confronté à du harcèlement ou à des agissements sexistes », a plaidé la directrice générale.
« Libérer la parole au maximum »
Le cabinet de Philippe Tabarot a confirmé la teneur de ces engagements, notant qu’ils donnaient davantage de place à des intervenants extérieurs, indépendants de la hiérarchie de la compagnie, l’idée étant de « libérer au maximum la parole ».
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De même source, la compagnie va également « systématiser le recours à un enquêteur externe, notamment lorsque les personnes concernées sont issues de deux directions différentes ». Plus largement, elle va se soumettre à « un audit d’amélioration du système » qui sera, là aussi, « confié à une autorité indépendante », a détaillé le ministère.
Enfin, la compagnie, détenue aujourd’hui à 28 % par l’Etat français, a promis de consulter les autres transporteurs aériens « pour regarder la manière dont le sujet [y] est appréhendé », selon le cabinet de M. Tabarot, qui a promis que ce dernier « assurerait un suivi très vigilant de ces mesures ».
Pepper le robot à Boston, le 2 octobre 2021. JOSEPH PREZIOSO / AFP
Il était un peu la figure de l’élan technologique français, même s’il n’était qu’un robot humanoïde monté sur roulettes, déambulant dans les allées du CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, la plus grande manifestation mondiale de la technologie. Son nom : Pepper. Auprès de lui, François Hollande comme Emmanuel Macron ont pris plaisir à se faire prendre en photo, en signe du soutien au secteur des start-up françaises, la « French Tech ». Pourtant, la belle aventure de vingt ans semble arriver à son terme. Et dans de très courts délais.
Chez Aldebaran, la start-up tricolore à l’origine de la création de Pepper, l’ambiance est en tout cas pesante. Parmi les élus du personnel on parle d’« une situation très très alarmante » avec une trésorerie qui ne pourrait résister que quelques mois, même avec la perspective d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui devrait voir partir environ la moitié des employés, soit 72 personnes, après un précédent PSE qui avait déjà divisé par deux les effectifs en 2021.
Déjà sous procédure de sauvegarde depuis décembre, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire en janvier par le tribunal de commerce de Paris. De nouveaux repreneurs peuvent se manifester d’ici à la fin février pour redresser la société, mais la trajectoire actuelle de l’entreprise inquiète les employés.
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Dans l’usine Airbus Atlantic A350 de Bouguenais, près de Nantes, le 29 février 2024. SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP
« Ce n’est pas encore le ciel bleu. Mais il y a beaucoup moins de nuages ! », s’est félicité Olivier Andriès, vendredi 14 février, à l’occasion de la présentation des résultats annuels de Safran. A entendre le directeur général du motoriste français, la situation de la chaîne de fournisseurs de l’aéronautique s’améliore d’année en année. Toutefois, elle n’est pas encore revenue à son niveau de 2019, avant la crise liée au Covid-19. Selon le patron de Safran, une dizaine de ses fournisseurs sont dans un état « critique ».
Depuis la sortie de la pandémie, les maux n’ont pas changé. Tout d’abord, « un problème de recrutement d’une main-d’œuvre qualifiée d’ingénieurs et de techniciens », explique un spécialiste sous le couvert de l’anonymat. Chaque année, il manquerait au moins 10 000 ingénieurs, selon les estimations de la profession. Un autre mal affecte le processus industriel, poursuit-il : « Un manque de visibilité sur les commandes d’Airbus et de Boeing. » En effet, fait-il savoir, Airbus comme Boeing « mettent beaucoup la pression sur leurs fournisseurs pour accélérer les cadences, mais sans fixer les volumes » de production.
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