L’usine Vencorex de Pont-de-Claix (Isère), le 12 mars 2025. OLIVIER CHASSIGNOLE/AFP
L’annonce faite, à l’avant-veille de la décision, d’une mise de 45 millions d’euros par une entreprise de chimie indienne n’aura pas suffi à convaincre les juges du tribunal de commerce. Vencorex, acteur majeur de la chimie dans le bassin grenoblois produisant du chlore, de la soude, de l’hydrogène et des isocyanates, ne sera pas repris sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). C’est le concurrent de Vencorex, le chinois Wanhua, qui reprendra très partiellement l’activité sur le site de Pont-de-Claix (Isère) par le biais de sa filiale hongroise BorsodChem, a décidé le tribunal, jeudi 10 avril.
Une poignée de salariés avaient monté dans l’urgence ce projet, alors que le concurrent chinois décidait d’améliorer son offre, six mois après le début du redressement judiciaire en septembre 2024. « C’est une forme relativement récente de société coopérative, qui compte encore assez peu d’exemples dans l’industrie, explique Fatima Bellaredj, déléguée générale de la Confédération générale des SCOP et des SCIC (CGSCOP). C’est un statut qui permet d’engager différentes parties prenantes autour d’un projet économique pour le territoire. »
Il vous reste 78.14% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Thierry Péronne se souvient de son soulagement, il y a deux ans, lorsqu’il a constaté que Manssour Sow était aussi à l’aise à la traite qu’à la transformation laitière, aux volailles ou à la découpe. Des mois que le producteur de fromage cherchait un employé supplémentaire pour le soulager sur sa ferme, à Maisonnisses (Creuse). Lui qui ne pourra peut-être plus jamais assurer la traite – il souffre d’une maladie professionnelle le privant d’un bras. En vain. France Travail n’avait rien donné. « C’est la croix et la bannière pour trouver des employés qualifiés, polyvalents et qui restent sur des postes si difficiles. »
Les bêtes, Manssour Sow, paysan exilé sans papiers de 30 ans, ça le connaît. En Mauritanie, avec sa famille peule, ils les déplaçaient sur des centaines de kilomètres. Jusqu’à ce que l’Etat les exproprie et qu’il s’exile pour éviter la prison et les sévices qu’y a connus son père – qui en est mort. Arrivé en France en janvier 2021, passé par Paris, Limoges puis l’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile de Peyrat-le-Château (Haute-Vienne), Manssour Sow s’est enfin senti « à sa place » en atterrissant dans ce patelin – 16 habitants au kilomètres carrés, une municipalité accueillante et un club de foot dans le bourg voisin.
Embauché par Thierry Péronne et deux autres fermes bio (qui ravitaillent particuliers et collectivités), il est vite devenu indispensable. « Je ne suis pas un vagabond !, répète le jeune homme en cotte et bottes sur son tracteur, affairé à pailler après la traite. J’aime mon boulot, mon village, ma nouvelle famille. »
« Souhaitez-vous le rétablissement de la limite hebdomadaire de temps de travail à quarante-huit heures chez EY & Associés ? » A cette question, près de 38 % des salariés de la filiale d’audit du cabinet EY ont répondu oui, soit 97 % des 40 % qui se sont exprimés, lors d’un référendum organisé entre le 14 et le 21 avril, auprès des 3 000 employés.
Cette démarche originale, portée par une intersyndicale CFDT-CGT-CFTC-FO, fait suite à un accord d’entreprise, signé en 2021 entre la direction et la CFE-CGC, qui permet aux cadres de dépasser ponctuellement le maximum de quarante-huit heures hebdomadaires prévu par leur convention collective, parfois même au-delà de seuils fixés à cinquante et cinquante-huit heures.
Face à un nombre persistant de burn-out et d’arrêts maladie de longue durée, et à la volonté de la direction de ne pas revenir sur cet accord, il fallait agir, selon Marc Verret, délégué CGT. « Le résultat, c’est une très forte mobilisation. Notre campagne a suscité de la curiosité, et des attentes. Historiquement, le référendum a été construit pour contourner les organisations syndicales, mais il peut être utilisé pour mobiliser les salariés, surtout dans un secteur où la conscience collective est encore à construire. »
Mais, sans la CFE-CGC, les autres syndicats ne peuvent dénoncer l’accord d’entreprise. Si elle n’a pas souhaité se joindre à l’initiative, l’organisation se montre critique envers les conditions de travail chez EY & Associés et a demandé une révision de l’accord.
« Les mesures actées ne sont pas suffisantes »
« C’est une très bonne idée de solliciter l’avis des salariés, mais les questions du référendum n’étaient pas les bonnes, puisqu’il y a quand même des mesures bénéfiques dans ce texte, explique Laurie-Anne Cadel, déléguée syndicale, qui l’avait signé à l’époque. Mais on a encore des cas de surcharge de travail importants. Les mesures actées ne sont pas suffisantes, il faudrait aussi faire plus en matière de prévention. » Selon elle, il sera néanmoins difficile d’empêcher le dépassement ponctuel des quarante-huit heures, « qui fait partie du business model du secteur ».
Il vous reste 33.06% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Sur le front de l’emploi, l’année 2025 débute encore plus mal que 2024 avait fini. Au premier trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail sans aucune activité (catégorie A) a augmenté de 8,7 %, selon les données publiées, lundi 28 avril, par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), qui dépend du ministère du travail.
Ce sont désormais plus de 3,4 millions de personnes qui sont enregistrées auprès de l’opérateur public sur l’ensemble du territoire (hors Mayotte), soit 273 000 de plus qu’au trimestre précédent, qui avait pourtant déjà marqué la plus forte hausse depuis 2008 (+ 3,9 %). Sur un an, l’augmentation est encore plus considérable, à 12,8 %.
Si l’on ajoute les personnes en catégorie B, en activité réduite courte (moins de 78 heures par mois), et C (plus de 78 heures), la croissance du nombre de demandeurs d’emploi est de 4,5 % sur le trimestre (6,4 % sur un an), pour représenter plus de 5,7 millions de personnes.
Ces premières statistiques de l’année sont toutefois fortement chamboulées par la généralisation, depuis le 1er janvier, de la loi « plein-emploi », qui implique l’inscription automatique de tous les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et des jeunes sans emploi – 1,3 million de personnes environ depuis le début de l’année, 80 000 allocataires du RSA sont encore en attente d’inscription, précise France Travail.
Changements dans les règles d’actualisation
Deux nouvelles catégories ont été créées pour les absorber. La première, G, est une « catégorie d’attente » avant d’enregistrer le demandeur d’emploi en A, B, C, D ou E selon son profil, notamment s’il a travaillé ou pas dans le mois. La seconde, F, dite « sociale », est réservée aux personnes empêchées de rechercher un emploi du fait de leur situation. Au premier trimestre, 26 600 personnes sont inscrites en parcours social et 809 300 sont en attente d’une orientation.
Il vous reste 29.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Travaux de surélévation du toit d’une maison, à Mont-Saint-Martin (Isère), le 24 janvier 2022. FRANÇOIS HENRY/REA
Le carnet de commandes de DVM Renov, société créée il y a vingt-cinq ans par un maçon compagnon du tour de France, devenu expert en béton ciré et terrazzo, est plein jusqu’en octobre. Le dernier chantiera été livré sans réserve, les clients sont ravis. L’avenir de l’entreprise est pourtant suspendu au jugement que doit rendre, le 21 juillet, le tribunal de commerce de Nantes, après l’audience qui s’est tenue lundi 28 avril. Le tort de David Venza est d’avoir payé, en direct, depuis neuf ans, les congés de ses salariés, alors que la loi l’oblige à passer par un intermédiaire, la caisse régionale de congés du bâtiment (CIBTP) dont il dépend. Celle-ci collecte l’argent des mois à l’avance qu’elle rétrocède aux ouvriers lorsqu’ils partent en vacances. M. Venza a eu beau verser 174 000 euros à ses salariés, la caisse Grand-Ouest lui réclame la même somme, assortie de pénalités de retard, soit un total de 377 000 euros.
Bruno Caute, plombier, avait, lui, demandé un délai à la caisse de congés de Tours, dont il dépendait alors, le temps de retrouver un peu de trésorerie. Les indemnités de retard exigées étaient telles qu’il a finalement, lui aussi, préféré payer ses salariés. Comme le font la plupart des chefs d’entreprise en France, après tout. Mais dans le BTP, le monde du spectacle, des transports, ou des dockers, c’est différent. La caisse,qui réclamait 197 000 euros à cette entreprise n’a rien voulu savoir. En février, le tribunal de commerce de Versailles a prononcé le redressement puis la liquidation judiciaire de Vasilia Services.
Il vous reste 79.14% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 25 mars 2025. LUDOVIC MARIN/AFP
Y a-t-il plus de noblesse dans Germinal qu’Au bonheur des dames ? La propension de la classe politique à se mobiliser davantage pour défendre l’emploi dans l’industrie que dans le commerce interroge sur la hiérarchie du travail au pays de Zola. Le 1er mai, des figures de la gauche, de l’écologiste Marine Tondelier au socialiste Olivier Faure, ont ainsi défilé à Dunkerque (Nord) aux côtés des « ArcelorMittal », frappés par 636 suppressions de postes. Les appels à la nationalisation se sont multipliés. Pas un mot, toutefois, pour les 1 000 employés de l’enseigne d’habillement Jennyfer, placée le 30 avril en liquidation judiciaire.
Dans un post publié, lundi 5 mai, sur les réseaux sociaux, Dominique Schelcher, le patron de Coopérative U, s’en est ému. Tout en réaffirmant la nécessité de soutenir l’industrie ou l’agriculture, il déplore, amer : « En France, on n’aime pas le commerce. Même si on a su nous trouver pendant le Covid ou pour redonner du pouvoir d’achat aux Français pendant la crise inflationniste. » Et de souligner « l’indifférence assourdissante » accompagnant les restructurations, voire les disparitions des Camaïeu, Habitat et consorts, avec à la clé l’équivalent d’un « immense plan de licenciement à bas bruit ».
Il vous reste 52.18% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Dans l’usine Safran de production de kits de propulsion et de guidage des bombes AASM (pour « armement air-sol modulaire ») à Montluçon (Allier), en 2025. SAFRAN
Faute de commandes, la production a failli s’arrêter au milieu des années 2010. Dix ans plus tard, en 2025, elle bat des records. Quelque 1 200 kits de propulsion et de guidage des bombes AASM (pour « armement air-sol modulaire ») sortiront cette année de l’usine Safran, à Montluçon (Allier), 400 de plus qu’en 2024. Et, en cas de nouvelles commandes, l’industriel se dit en mesure de pouvoir doubler la cadence de l’atelier des AASM, conformément au souhait du ministre des armées, Sébastien Lecornu, exprimé le 8 mars dans La Tribune.
Si le succès à l’exportation du Rafale, pour lequel ces « bombes intelligentes » de 250 et 1 000 kilogrammes sont initialement prévues, a permis de maintenir en vie l’activité de l’usine au nord de Montluçon à la fin des années 2010, la production s’est envolée avec l’invasion russe en Ukraine : elle a quadruplé depuis 2022. Fournies par la France par centaines, les AASM, environ cinq fois moins chères qu’un missile, ont été adaptées pour pouvoir être tirées depuis les avions de chasse de l’armée de l’air ukrainienne, Mig-29, Sukhoï-27 et Mirage 2000. Les stocks français ont été reconstitués en parallèle.
Il vous reste 81.71% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le siège du journal « La Provence », dans les locaux restructurés de Grand Central, à Marseille, le 25 décembre 2024. BADER GILLES / PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP
La Provence n’était pas dans les kiosques dimanche 4 mai. Et pourrait encore en être absente lundi, alors qu’à l’appel de la Filpac CGT, syndicat des ouvriers du livre, une partie des services techniques du journal marseillais se sont mis en grève reconductible. Le mouvement, qui concerne principalement le service d’expédition des éditions papier et celui de la maintenance des rotatives, a également entraîné le blocage de l’impression de La Tribune Dimanche, autre titre de CMA Media, le groupe de presse appartenant à l’armateur Rodolphe Saadé.
Le conflit entre la direction du quotidien et ses services techniques couve depuis plusieurs mois. Il a explosé après la transmission aux élus du personnel mardi 29 avril, lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire, des détails d’un « plan de transformation » de l’entreprise. Ce plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoit la suppression de soixante-douze postes, dont une majorité dans le seul service de l’imprimerie. La rédaction, elle, n’est pas touchée par ce projet.
Les élus du CSE ont jusqu’au 12 mai pour se prononcer sur son contenu. La Filpac CGT n’a pas attendu ce délai et dénonce « une casse sociale ». Pour le syndicat, le plan est la preuve que CMA Média applique une « stratégie de désengagement » dans les services techniques de La Provence. «Ce PSE, brutal et unilatéral (…) remet en cause l’accord de méthode signé le 14 novembre 2023», explique-t-il dans un communiqué publié dimanche 4 mai. Un accord qui, selon lui, implique une consultation des représentants du personnel avant toute restructuration.
Il vous reste 64.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, et le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, à Dunkerque (Nord), le 1ᵉʳ mai 2025. SAMEER AL-DOUMY/AFP
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi 1er mai à Dunkerque (Nord) à l’appel de la CGT, pour protester contre le plan de suppression d’environ 600 postes annoncé par ArcelorMittal dans ses sites du nord et de l’est de la France, dont une majorité dans cette ville portuaire.
Plusieurs responsables de gauche étaient présents à cette manifestation : les chefs de parti Olivier Faure (Parti socialiste, PS), Marine Tondelier (Ecologistes) et Fabien Roussel (Parti communiste) ou encore les députés du groupe écologiste François Ruffin et Benjamin Lucas.
Ils ont dénoncé, dans un communiqué publié plus tôt, ces suppressions d’emplois alors que le géant de la sidérurgie est bénéficiaire et a été soutenu par des aides publiques ces dernières années. Ils ont, par ailleurs, appelé à une série de mesures, dont des protections douanières face aux importations d’acier chinois et une intervention de l’Etat avec, si besoin, « une nationalisation temporaire ou durable ». Une mesure également avancée par La France insoumise, qui n’a cependant pas été associée à cette déclaration.
La direction d’ArcelorMittal convoquée devant une commission parlementaire française
Une délégation de députés « insoumis » – dont la présidente de la commission des affaires économiques, Aurélie Trouvé – est toutefois bien présente à Dunkerque jeudi. « Les Britanniques viennent de nationaliser leurs hauts fourneaux, a déclaré Mme Trouvé sur place. Est-ce que Macron va trahir Dunkerque comme Sarkozy a trahi Gandrange, comme Hollande a trahi Florange ? »
En marge de la manifestation, le député écologiste Benjamin Lucas a annoncé que la direction d’ArcelorMittal serait convoquée « dans les deux ou trois semaines » devant une commission d’enquête parlementaire. Elle devra « sous serment répondre aux questions que vous avez posées sur cette décision de licenciement massif qui n’a aucune justification économique »
« Nous allons demander » au géant sidérurgique « de rendre des comptes » car « il y a 400 millions d’euros de dividendes versés par an aux actionnaires d’ArcelorMittal », et des « centaines de millions d’euros d’argent public ». La commission compte aussi « convoquer le gouvernement pour lui mettre la pression », a ajouté Benjamin Lucas.
Une proposition de loi de mise sous tutelle de l’Etat du site de Dunkerque
Le patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a, de son côté, annoncé le dépôt prochain d’une proposition de loi de mise « sous tutelle » de l’Etat du site d’ArcelorMittal à Dunkerque. « ArcelorMittal n’a pas seulement plongé des territoires et des salariés dans l’incertitude et la crainte. Le groupe n’a, une nouvelle fois, pas tenu parole ni respecté ses engagements », critiquent dans une tribune au Huffington Post M. Vallaud et le député du Nord Julien Gokel (PS).
Newsletter
« Politique »
Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique
S’inscrire
La proposition de loi obligerait « l’entreprise à y poursuivre l’activité et à préserver l’emploi, y compris à perte, pendant une période donnée », pour « trouver un repreneur », des « investisseurs » ou « mettre en œuvre une nationalisation partielle ».
MM. Vallaud et Gokel appellent aussi à « conditionner toute nouvelle aide publique », voire à la convertir en cas de manquements en « actions et en droits de votes doubles » pour que l’Etat pèse de l’intérieur sur les décisions stratégiques du groupe, qu’ils accusent de n’avoir « consenti aucun investissement substantiel sur l’outil de production en France depuis 2013 », malgré les aides publiques engrangées.
Plan d’économies
A la fin de 2024, ArcelorMittal avait suspendu son projet d’investissement massif – à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat – dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non-compétitivité de l’acier produit en Europe.
Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économies pour regagner sa compétitivité en Europe, portant sur 1 400 postes.
Le plan présenté le 23 avril prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support – délocalisées vers l’Inde – mais aussi la production.
Ces suppressions concernent les usines de Dunkerque et Mardyck dans le Nord, mais aussi Florange (Moselle), Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Desvres (Pas-de-Calais) et Montataire (Oise), qui emploient au total quelque 7 100 salariés.
Dunkerque est le site le plus touché, avec plus de 290 postes concernés, dont 177 dans l’opérationnel, selon la CGT.
Rassemblement devant le site de Florange (Moselle) après l’annonce du plan social chez ArcelorMittal, le 30 avril 2025. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
« J’étais déjà là en 2012 et jamais je n’aurais pensé revivre cela. » Jérôme Baron se rappelle et soupire. Depuis une semaine, le secrétaire CFDT élu au CSE central d’ArcelorMittal a la désagréable sensation de voir l’histoire se répéter. Comme dans un cauchemar. Mercredi 30 avril, c’est au siège français de l’aciériste, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qu’il a appris la perte de 194 postes dans l’usine mosellane, la plus touchée du groupe, avec Dunkerque (Nord). Dans le détail, il est question d’y supprimer 113 emplois et de mettre fin à 49 contrats d’intérimaires. Les 32 postes restants, déjà vacants, ne seront pas remplacés.
La moitié de ces suppressions concerne les lignes de production. « La direction s’était pourtant engagée en début d’année à ne pas y toucher », ajoute M. Baron, amer. Dans les fonctions supports, des services entiers sont rayés de la carte. Comme celui de la gestion des commandes et ses 25 salariés, essentiellement des femmes. Il est délocalisé en Belgique : « Il y a eu beaucoup de pleurs à l’annonce. » La CGT a d’ailleurs déposé un « DGI », pour danger grave imminent,décrivant « des conséquences psychologiques déjà dramatiques ».
Il vous reste 64.03% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.