Un meeting pour retrouver l’emploi

Ce forum de l’emploi pas comme les autres revient pour sa deuxième édition le 9 novembre, avec plus d’actualité. On vous présente quatre bonnes raisons d’y participer.

Pour cette deuxième édition du forum « Cap vers la liberté », la Maison de l’initiative souhaite voir plus grand que lors de la première édition. Le week-end prochain la guerre contre le chômage sera prononcé à Grande-Synthe !

1-      Un événement ouvert à tous

Alors que l’année dernière, la première édition de l’événement était seulement ouverte aux jeunes Grand-Synthois, cette année, « Cap vers la liberté » s’ouvre pour tout le monde.

« L’année dernière, nous avions réuni 1 400 jeunes de la ville. Cette année, nous voulons proposer à tout le monde de venir », annonce Laëticia Deken, chargé de communication à la Maison de l’initiative.

Le but étant de toucher principalement les personnes à la recherche d’un emploi, notamment à Grande-Synthe, où le taux de chômage s’élève à 28,6 % de la population, soit trois fois la moyenne nationale.

2-      Saisir des opportunités

Cette année, le forum sera réparti en quatre pôles bien distincts. « Tout d’abord, nous aurons le pôle entrepreneuriat où notre partenaire BGE présentera le projet Ose : on s’entreprend à Grande-Synthe. Il s’agit là de démontrer que le travail peut se faire autrement que par le salariat. »

Ce pôle va réunir également des structures de toute l’agglomération, ce qui va permettre de trouver des contacts et des réseaux pour celui ou celle qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat.

Le second pôle, celui de l’emploi et de la formation. Comme son nom l’indique, il va unir des organismes de formation mais également des gros recruteurs du secteur, avec quelques occasions à saisir« Il y aura notamment ArcelorMittal ou encore Dillinger », précise Laëticia Deken.

La troisième partie sera consacrée à la mobilité. Avec des informations simples, mais nécessaires, sur les différentes façons de se déplacer à moindres frais sur le territoire et pas forcément qu’en voiture !

Enfin, la quatrième partie sera consacrée au village du savoir-faire. Un rassemblement des associations et de particuliers qui viendront transmettre leurs compétences particulières, et pas forcément seulement dans le cadre du travail !

3-      Le travail, mais pas que ça

Le forum « Cap vers la liberté » sera également l’occasion pour les personnes les plus isolées dans leur recherche d’emploi de renouer avec le monde du travail, mais aussi de reprendre confiance en soi.

Au contraire d’un forum de l’emploi « ordinaire », lors de cet événement, l’accent sera mis sur l’humain et non pas sur son expérience professionnelle. « Nous voulons montrer que les gens ne sont pas qu’un bout de papier. C’est un rendez-vous informatif, mais également très ludique. »

En marge des différents pôles, deux conférences auront lieu. L’une afin de présenter le projet d’ATD Quart monde  : « Territoire zéro chômeur de longue durée ».

L’autre, plus militante et menée par Agir contre le chômage  sur le thème : « Guerre contre le chômage ou guerre contre les chômeurs ? ». De quoi remettre les choses en perspectives.

4-      Assister au lancement de l’opération « Tandem »

Cette opportunité sera aussi l’occasion pour la Maison de l’initiative et la mairie de Grande-Synthe de lancer l’opération « Tandem ».

« Nous souhaitons développer un concept inédit dans la ville : des binômes entre demandeur d’emploi et citoyen. L’un et l’autre s’apporteront de l’aide sur toutes les questions concernant la vie quotidienne, et pas seulement sur les questions liées à l’emploi : il est possible par exemple que l’un des membres du binôme organise une soirée pour l’autre… C’est une aide au projet de vie, plus qu’un parrainage vers l’emploi. »

Cap vers la liberté. 9 novembre, de 9 h à 17 h, au Palais du Littoral. Gratuit et ouvert à tous. Inscriptions aux conférences nécessaires aux adresses suivantes : a.delplace@maison-initiative.fr ou l.deken@maison-initiative.fr

 

 

PSA et Renault assignés en justice par les ex-GM&S

Les groupes PSA et Renault ont été assignés en justice par les anciens salariés de l’entreprise creusoise GM&S de La Souterraine, ont annoncé jeudi 8 novembre ces derniers et leur avocat Jean-Louis Borie, dans un communiqué de presse. « Oui, nous attaquons PSA et Renault pour ce qu’ils nous ont fait subir depuis des années, les vies brisées, les carrières cassées, la souffrance des familles et sans oublier les conséquences psychologiques. Tout cela a été orchestré par les constructeurs automobiles, nous demandons réparation ! » écrivent les salariés.

Les 85 licenciés de GM&S et les 33 autres salariés repris au sein de l’entreprise LSI réclament une somme totale de 7,4 millions d’euros aux deux constructeurs qu’ils accusent d’avoir provoqué la chute de l’ex-équipementier automobile en le maintenant en situation de dépendance économique. « Nous demandons 80 000 euros pour chacun des 85 licenciés et 20 000 euros pour chacun des personnels repris par LSI. D’autres ont annoncé qu’ils allaient se joindre à la procédure », a précisé MBorie.

« Abus de position dominante  »

L’assignation en justice pour « abus de position dominante » et « responsabilité pour faute » devant le tribunal de grande instance de Guéret (Creuse) a été délivrée par huissier lundi à Peugeot et mardi à Renault. L’association de soutien et de défense ainsi que le comité d’entreprise réclament également respectivement 5 000 euros et 20 000 euros aux constructeurs automobiles.

MBorie a indiqué laisser cependant la porte ouverte à une conciliation. « Notre démarche aboutira à une audience civile devant le tribunal de grande instance sauf si l’on aboutit à un protocole d’accord. Nous avons toujours privilégié la discussion », a-t-il dit.

Fin septembre, l’avocat avait sommé Renault et PSA de participer à une « conciliation » sous peine d’engager contre eux ces poursuites. Le directeur juridique de PSA, Mark Rollinger, avait répondu le 8 octobre. Dans ce courrier, PSA « considère avoir respecté ses engagements et être en mesure de s’en justifier » mais estime que « le projet d’assignation en justice est un signal négatif, n’étant pas de nature à permettre au site de travailler avec de nouveaux clients et de se développer », avait expliqué Me Borie.

Renault n’a pas donné de réponse, selon le communiqué.

En mai 2017, après des mois de mobilisation, de manifestations et d’opération coups de poing, les salariés excédés avaient menacé de faire sauter leur entreprise avec des bouteilles de gaz. Ce dossier social avait accaparé les premiers mois de la présidence Macron. L’entreprise a finalement été reprise pour un euro symbolique en septembre 2017, avec 120 emplois conservés.

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Diagnostic de l’Unédic sur l’essor des contrats courts

« Il ressort que les entreprises qui favorisent la compétitivité-coût s’appuient sur une division forte du travail propice aux contrats courts, avec la mise en place de réembauches régulières d’un ou plusieurs mêmes employés par un même employeur » (Pôle emploi à Angoulême; Charente).

Afin de faciliter les négociations de l’assurance-chômage qui s’ouvrent, vendredi 9 novembre, l’Unédic a publié en septembre un état des lieux du marché du travail. Le diagnostic relevait notamment une forte augmentation des contrats courts, dont l’encadrement devrait être discuté avec les partenaires sociaux, et surtout la concentration de ces contrats de travail de moins d’un mois sur quelques secteurs : hébergement-restauration, services administratifs, réparation automobile, transports, activités médico-sociales, arts et spectacles.

Un phénomène qui rappelle que l’essor des contrats courts répond à des logiques sectorielles, comme l’activité saisonnière pour l’hôtellerie-restauration ou le besoin d’une continuité de services dans les activités médico-sociales, mais pas seulement.

L’Unédic souligne notamment la différence d’impact sur le nombre de contrats courts entre les entreprises dont la compétitivité se gagne par la réduction des coûts et celles qui optent pour une compétitivité par la qualité de leurs produits ou services. Pour analyser les raisons d’augmentation des embauches en contrats courts, l’Unédic avait missionné le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) pour interroger les entreprises sur leurs pratiques.

De cette enquête, il ressort que les entreprises qui favorisent la compétitivité-coût s’appuient sur une division forte du travail propice aux contrats courts, avec la mise en place de réembauches régulières d’un ou plusieurs mêmes employés par un même employeur. C’est ce qu’on appelle une « relation suivie ». « Les quatre cinquièmes des embauches en CDD d’un mois ou moins se font chez un ancien employeur », précise l’Unédic. Les « relations suivies » concernent quelque 400 000 personnes.

En revanche, les entreprises qui privilégient la compétitivité par la qualité anticipent davantage et « tentent de circonscrire leurs difficultés de recrutement…

Ne plus trahir nos désirs

« Fonctionner ou exister ? », de Miguel Benasayag. Editions Le Pommier, 140 pages, 14 euros.

Livre. « Du berceau au cercueil, on désire être évalué, pour mieux éviter d’exister, pour essayer d’être des machines performantes », constate Miguel Benasayag. Cette tendance n’est pas réservée aux petits employés ou ouvriers, bien au contraire : « Tout le monde est invité, toute sa vie, à se vivre comme un bilan de compétences », estime le philosophe, qui, lors de ses passages à l’université, a pu constater « qu’un tel n’allait pas écrire un article qui ne concernerait pas exactement son domaine, par peur de représailles », et que le doctorat, le postdoc et la carrière sont là pour servir le curriculum, et non les affinités ou les curiosités électives. « Ainsi les gens qui réussissent dans l’élite ne vivent-ils souvent pas non plus : ils font bien attention à fonctionner », regrette l’auteur de Fonctionner ou exister ?

Psychanalyste et chercheur en épistémologie, Miguel Benasayag travaille sur l’hybridation entre le vivant, la culture et les artefacts créés par « le consortium constitué par les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives ». Comment canaliser et accompagner cette hybridation ? Comment ne pas écraser ce qui, du vivant et de la culture, en fait la singularité ?

Dans La Singularité du vivant (Le Pommier, 2017), il proposait un modèle organique permettant de comprendre ce qui, du vivant et de la culture, n’était pas réductible à des machines. Dans son nouvel essai, il s’attelle à identifier cette différence comme ce qui distingue le « fonctionnement » de l’« existence », et dénonce les travers d’une époque où le fonctionnement colonise l’existence, non sans conséquences tragiques.

Sous couvert d’« entertainment », nos sociétés nous habituent de plus en plus à supporter, voire désirer, des vies disciplinées dans un monde numérique, des vies pour lesquelles notre quotidien est préordonné. Alors…

Comment réagir à une agression entre salariés ?

Dès qu’il a été informé des faits fautifs, l’employeur doit « prendre les mesures immédiates propres à les faire cesser ».
Dès qu’il a été informé des faits fautifs, l’employeur doit « prendre les mesures immédiates propres à les faire cesser ». Philippe Turpin / Photononstop

Question de droit social. Dans cette petite société d’expertise-comptable, l’animosité entre M. X et M. Z est connue de tous : ces deux collègues ne s’adressent plus la parole depuis des années. Mais le 29 juillet 2013, M. Z est agressé verbalement par M. X, puis le 11 décembre verbalement et physiquement, selon ses dires.

A la suite de son licenciement pour inaptitude en 2015, M. Z assigne son employeur pour « manquement à l’obligation légale imposant à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». A ce titre, la cour d’appel de Nîmes lui octroie 3 000 euros de dommages-intérêts.

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S’ensuit un pourvoi de l’employeur, qui rappelle que, huit jours après le premier incident, il avait organisé une réunion avec les deux protagonistes, où M. X avait présenté ses excuses. Et après la seconde altercation, il avait adressé un sévère courrier à M. X, lui ordonnant de cesser tout comportement agressif.

Mais le 17 octobre 2018 la Cour de cassation a rejeté le pourvoi : « Bien qu’ayant eu connaissance des répercussions immédiates causées sur la santé de M. Z par une première altercation avec l’un de ses collègues, des divergences de vues et des caractères très différents voire incompatibles des protagonistes et donc du risque d’un nouvel incident, la société n’avait pris aucune mesure concrète hormis une réunion le lendemain de l’altercation et des réunions périodiques de travail concernant l’ensemble des salariés ; elle n’avait ainsi pas mis en place les mesures nécessaires permettant de prévenir ce risque, assurer la sécurité du salarié et protéger sa santé physique et mentale. »

Des « mesures immédiates »

Maladie grave en entreprise : comment éviter la double peine pour le salarié

« La peur de se retrouver hors du corps social peut d’ailleurs pousser certains malades qui le peuvent à dissimuler leur pathologie. »

Nathalie Vallet-Renart aime citer ces vers de Verlaine pour décrire l’état d’esprit d’une salariée retrouvant le chemin du travail après une période de traitement : « Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ». Pour la directrice générale de l’association Entreprise et cancer, qui a elle-même été touchée par la maladie en 2010, l’épreuve transforme en profondeur ceux qui y ont été confrontés. « On prend conscience de sa vulnérabilité, de la possibilité de sa mort. Cela oblige à reconsidérer ses priorités de vie et notamment la question du lien au travail. » C’est ce qu’elle nomme « l’effet cancer ».

Marie (le prénom a été modifié) l’a aussi ressenti. Cette trentenaire, cadre au service achats d’une multinationale, a dû s’éloigner deux ans de son bureau, enchaînant un congé de maternité et le traitement d’un cancer du sein. Revenue voici un an en mi-temps thérapeutique, elle reconnaît aujourd’hui qu’elle « voit les choses différemment. J’ai appris à faire le tri, à distinguer ce que je jugeais essentiel ou pas. J’avais envie auparavant de faire carrière… Cela me semble désormais un peu futile. Et je pense être capable de dire “stop” si le travail demandé ne me semble pas réaliste ».

Comme Marie, nombre de salariés touchés par une maladie grave assurent que cette épreuve a questionné en profondeur leur rapport à l’entreprise. Une relation complexe avec l’organisation, mêlant prise de distance, mais aussi, dans le même temps, attachement au quotidien professionnel. Marie reconnaît ainsi avoir été satisfaite de reprendre le travail, pour « retrouver un cadre, un lien social, la vie normale en somme ». « Quand vous sortez du milieu professionnel, vous n’êtes “plus rien”, votre utilité sociale disparaît », justifie Mme Vallet-Renart.

« Crainte d’être mis à l’écart »

En 2002, une sclérose en plaques a obligé Jocelyne Nouvet-Gire à quitter son emploi de greffière. « Cela…

Ascoval, Jean Caby, Froneri… l’industrie du Nord est à la peine

A l’usine Jean Caby de Saint-André-Lez-Lille (Nord), le 28 juin.

Ce mercredi, le tribunal de grande instance de Strasbourg a repoussé sa décision sur l’aciérie nordiste Ascoval, accordant de fait un délai de cinq semaines au repreneur Altifort pour tenter de boucler son dossier et sauver cette usine sidérurgique, qui emploie 281 salariés.

Mardi 6 novembre, le directeur de cette aciérie de Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord), se disait « confiant » après des mois d’incertitude. « Le travail a repris lundi comme prévu et, sur la recherche de nouveaux clients, on avance », confiait Cédric Orban, juste après s’être entretenu avec un prospect indien. Il y a dix jours à peine, les salariés en grève bloquaient leur outil de travail, écœurés par l’attitude de Vallourec, propriétaire d’Ascoval à 40 %. Le groupe, qui a affiché une perte de 307 millions d’euros au premier semestre 2018, a jusqu’ici refusé de soutenir l’offre de reprise du franco-belge Altifort.

Après une forte médiatisation, le dossier Ascoval fait désormais partie des sujets brûlants de Bruno Le Maire. La semaine dernière, le projet de reprise proposé par Altifort a été jugé « solide » par le ministre de l’économie même s’il reste à confirmer le carnet de commandes, consolider le plan de financement et convaincre les banques de participer. Le président de la République a lui-même déclaré lundi dans la presse qu’il « peut y avoir un avenir pour le site Ascoval ». Le président de la région des Hauts-de-France reste prudent. Ancien agent d’assurances, d’un naturel méfiant, Xavier Bertrand a pour habitude de dire : « Tant que ce n’est pas signé, ce n’est pas fait. »

Le maintien de l’industrie, un combat permanent

Ne pas crier victoire d’autant que d’autres dossiers régionaux rappellent que le maintien de l’industrie est un combat permanent. A Beauvais (Oise), les salariés de Froneri (ex-Nestlé) ont appris le 10 octobre que leur usine fermerait ses portes en mars 2019. « C’est un coup…

Pourquoi faut-il se méfier des choix par défaut

« Le Biais comportementaliste », de Henri Bergeron, Patrick Castel, Sophie Dubuisson-Quellier, Jeanne Lazarus, Etienne Nouguez, Olivier Pilmis, Editions Les Presses de Sciences Po, 124 pages, 14 euros.

Livre. En Californie, en 1998, après que la ville de La Verne a informé 120 ménages chaque jour pendant un mois du nombre de foyers recyclant ses déchets dans leur quartier, le volume de recyclage a augmenté de 19 %. C’est ce qu’on appelle un « nudge », littéralement « un coup de coude » [une sorte de « coup de pouce »], pour inciter un individu ou un groupe d’individus à adopter un comportement voulu.

Les économistes comportementaux ont ainsi identifié une trentaine de biais cognitifs – la volonté de se conformer à une norme reconnue de tous, la préférence du choix par défaut, etc. – à partir desquels peuvent être élaborés des « nudges » pour les mettre au service des politiques publiques : de la santé, de l’éducation, etc. Dans Le Biais comportementaliste, un précis de théorie économique, six chercheurs du centre de sociologie des organisations de Sciences Po analysent l’essor de l’économie comportementale et ses dangers pour la société.

Cinq Prix Nobel

L’essor est indéniable tout comme la reconnaissance internationale : l’économie comportementale qui fait l’objet de plusieurs rapports de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à partir de 2015 peut se prévaloir de cinq Prix Nobel. Depuis les premiers textes fondateurs de la fin des années 1970, les différentes approches ont été progressivement dominées par une économie comportementale « complémentaire à l’économie classique ».

Effet de mode ? Innovation politique ? L’économie comportementale séduit de plus en plus, et se diffuse dans un nombre de pays toujours plus grand. Après la création en 2010 par David Cameron d’une « Nudge Unit » au Royaume-Uni, ce fut au tour des Etats-Unis de Barack Obama en 2014 de créer la Social and Behavioral Sciences Team. L’unité américaine est chargée de concevoir des outils d’action publique pour la santé, la justice, la défense, le travail, etc. Canada, Allemagne, Pays-Bas, Danemark,…

La direction d’Air France ne veut rien lâcher à ses pilotes

Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).

Les directions passent mais les négociations salariales ne changent pas ! Benjamin Smith, le nouveau PDG d’Air France KLM, qui a aussi pris la casquette de patron d’Air France, semble s’être glissé dans les traces de ses prédécesseurs. La fermeté était toujours de rigueur à l’ouverture, lundi 5 novembre, des discussions catégorielles. Pour ce premier rendez-vous avec les organisations de pilotes, Air France a choisi la politique de la douche froide. « La direction nous a annoncé qu’il n’y avait pas d’enveloppe pour les négociations avec les pilotes », déplore Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).

La posture de la direction est peut-être liée au refus du SNPL, accompagné de la CGT, de signer, à la mi octobre, l’accord salarial proposé aux syndicats. Face aux représentants des navigants, la direction a indiqué qu’elle souhaitait parvenir à « un accord à coût nul », pointe M. Evain. Air France veut obtenir « un accord équilibré pour l’entreprise », qui ne lui coûte rien, ajoute le responsable syndical. La direction de la compagnie ne souhaite accorder d’augmentation que si, en contrepartie, les pilotes sont d’accord pour faire de nouveaux efforts capables « de générer des économies pour le même montant », détaille le SNPL.

L’idée d’avoir à financer une éventuelle augmentation de leur rémunération, comme l’exige la direction, ne fait pas bondir de joie le syndicat des pilotes. Il rappelle que ces derniers ont déjà été mis à forte contribution. « En juillet 2017, nous avons signé un accord dans le cadre du plan Trust Together, qui prévoyait 4 % d’économie », se souvient M. Evain. Un effort payant pour la compagnie, qui y avait gagné « 40 millions d’euros de mesures de productivité et d’efficacité économique », ajoute le président du SNPL.

Arrière-pensées

Face au refus des pilotes de payer pour être augmentés, la direction a proposé, indique le SNPL,…

Vivarte met en vente San Marina, Minelli et CosmoParis

Que restera-t-il de Vivarte ? Au lieu du simple « recentrage » annoncé, le groupe de distribution de chaussures et de vêtements va-t-il finir entièrement vendu par morceaux ? C’est ce que redoutent les syndicats après l’annonce, lundi 5 novembre, de la mise en vente de trois réseaux supplémentaires, San Marina, Minelli et CosmoParis. Au total, ces enseignes de chaussures implantées en centre-ville emploient plus de 1 500 personnes et comptent 612 boutiques, pour un chiffre d’affaires d’environ 270 millions d’euros. « Elles feront l’objet de trois processus distincts » de cession, précise la direction.

Initialement, ces réseaux devaient rester au cœur de l’ex-empire André, aux côtés de Caroll et de La Halle. Mais « la dégradation du marché de la chaussure a été plus forte qu’anticipé, ce qui nous amène à modifier notre périmètre », a expliqué Patrick Puy, président de Vivarte. Exit donc San Marina, Minelli et CosmoParis, trois marques dont la vente devrait permettre de récupérer un peu d’argent pour faire face aux prochaines échéances financières.

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Le marché de la chaussure a baissé de 3,5 % en un an

Le groupe détenu en LBO (achat par endettement) par un consortium de fonds d’investissement a certes déjà négocié avec ses créanciers en 2017, et sa dette a été ramenée à quelque 400 millions d’euros. Ce fardeau reste néanmoins élevé alors que le groupe a perdu 305 millions d’euros en 2017, et que les clients font défaut : le marché de la chaussure a baissé de 3,5 % en un an, celui de l’habillement a chuté de 5 % depuis le début de l’année.

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Désormais, le groupe entend officiellement « se concentrer sur la Halle et Caroll », qui représentent 80 % de son chiffre d’affaires. Deux enseignes seulement, pour un groupe qui en comptait il y a quelques années encore une quinzaine, dont André, Kookaï, Chevignon, Naf-Naf, Pataugas et Besson.

Selon les syndicats, le démantèlement risque de ne pas s’arrêter là. Une fois bouclée la fusion en préparation de la Halle aux vêtements et de la Halle aux chaussures, la future entité pourrait être vendue à son tour en 2019, de même que Caroll, avance la CGT. Ces deux cessions « ne sont pas d’actualité », répond la direction, en insistant sur les investissements prévus dans ces deux réseaux. Peut-être une simple question de temps.