L’Etat libère 70 millions d’euros suite à la Grève des urgences

 

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, lors du lancement de la « mission nationale de refondation » des urgences, à Paris, le 14 juin.

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, lors du lancement de la « mission nationale de refondation » des urgences, à Paris, le 14 juin. MARTIN BUREAU / AFP

Une grande partie de ce montant sera dédié à une générosité de risque répandue « à tous les professionnels des services d’urgence », hors médecins. Ces instruis ont laissé les personnels concernés mitigés.Après les mots d’indulgence, le carnet de chèques. Huit jours après avoir ouvert la « détresse » des soignants œuvrant dans les services d’accueil des urgences (SAU), Agnès Buzyn a éclairé, vendredi 14 juin, à l’occasion de la proclamation officiel de la « mission nationale de refondation » des urgences, qu’elle débloquait 70 millions d’euros pour financer des « premières mesures de soutien » en faveur de ces personnels.

Objectif pour la ministre de la santé, qui précisait des dispositions déjà ébauchées le 6 juin : stopper avant l’été – une période habituellement critique dans ces services – un mouvement de grève qui s’étend de jour en jour. Plus de cent sites sont désormais concernés.

Pour reconnaître « les efforts et les risques de chacun », Agnès Buzyn a déclaré que les 30 000 personnels paramédicaux des SAU profiteraient, dès juillet, d’une « prime forfaitaire de risque » réévaluée à 118 euros brut, soit 100 euros net par mois, une gratification déjà affectée en partie ou en totalité par certains agents. Elle a aussi précisé que les professionnels qui s’engageraient dans un protocole de coopération, en réalisant de nouvelles tâches, saisiraient une « prime de coopération » de 100 euros brut.

Autre engagement chiffrée : 15 millions d’euros de crédits exceptionnels vont être octroyés aux hôpitaux les plus en « tension », afin qu’ils renforcent leurs effectifs pendant l’été.

« On est loin du compte »

Ces instruis sont accueillies récemment par la Collective inter-urgence, la structure envoyé les personnels en grève et qui doit retenir en assemblée générale d’ici à mardi de la recherche ou non du mouvement. « Il est à parier d’ores et déjà qu’aucune des revendications soulevées ne trouve satisfaction dans la communication du gouvernement », a fait valoir le collectif dans un communiqué publié vendredi après-midi. Dans ce texte, les grévistes, qui demandent une augmentation de salaire de 300 euros net, regrettent surtout les nombreuses « incertitudes » liées à la prime de coopération, qui ne profitera pas aux aides-soignants.

Christophe Prudhomme, envoyé de la CGT et porte-parole de l’Association des spécialistes urgentistes, reconnaît « un premier effort » de la part de la ministre, mais assure qu’« on est loin du compte ». Selon lui, les 15 millions d’euros d’urgence ne montrent par exemple qu’un demi-agent additionnel par SAU. « Le gouvernement court après le mouvement, mais il arrive trop tard. La grève est enkystée, et la colère gagne les médecins », assure-t-il, appréciant par ailleurs qu’il « faudra qu’il lâche beaucoup plus s’il veut que le mouvement cesse ».

A l’Assistance-publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui symbolise 10 % de l’hôpital public en France et d’où le mouvement est parti en mars, la direction, qui avait déjà offert de généraliser le taux maximum de l’« indemnité pour travaux dangereux », soit une prime mensuelle de 65 euros net, a fait de nouvelles propositions en termes d’effectifs.

Embolie des services

Jeudi, durant un rassemblement au siège, il a été présenté d’attribuer 109 emplois supplémentaires aux dix-sept SAU adultes du groupe hospitalier. Si la question des huit services d’urgences pédiatriques ne sera fréquentée que le 21 juin, la direction assure déjà qu’au moins trente-cinq emplois additionnels seront proposés. Soit au total, dès la fin de la grève, 144 postes en plus dans les vingt-cinq SAU de l’AP-HP. « On va avoir une discussion service par service pour ajuster les choses », déclare-t-on au siège, où l’on rappelle l’engagement pour les années à venir d’accroître le nombre de personnels proportionnellement à l’activité.

« On salue l’effort, mais ça reste insuffisant », déclare Hugo Huon, infirmier aux urgences de Lariboisière et membre de la Collective inter-urgence, en opposant à ces propositions la requête des grévistes de 265 embauches pour les seuls services adultes.

Après que certains équipes paramédicales (Lariboisière et Saint-Antoine, à Paris ; hôpital Saint-André, à Bordeaux) ont en partie conquis des arrêts de travail de façon simultanée ces derniers jours, le collectif propose aussitôt de « comptabiliser quotidiennement le nombre de patients hospitalisés stagnant sur des brancards et les décès indus ». Une méthode extraordinaire utilisée en 2018 par le syndicat de médecins SAMU-Urgences de France pour médiatiser l’embolie des services.

Agnès Buzyn a déclaré qu’elle assemblerait, mardi 18 juin, au ministère, « l’ensemble des professionnels et acteurs concernés », pour se préparer aux fortes tensions que nécessiteraient expérimenté au cours de l’été – cette année encore – les services d’urgences en France.

Des changements industriels au tourment

Le 3 juin à Belfort, dans l’usine General Electric, les salariés du groupe attendent le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Le 3 juin à Belfort, dans l’usine General Electric, les salariés du groupe attendent le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. PATRICK HERTZOG / AFP

En dix ans, uniquement 6 % des fabriques clôturés ont été reprises. En cause, surtout, un manque de prévision.

Mille emplois en attendu à General Electric (GE), dont 850 à Belfort, plus de 700 effacés chez le papetier Arjowiggins, 20 % des 1 500 postes alertés chez Bosch à Rodez, qui produit des composants pour les moteurs diesel, près de 300 emplois en hésitant à l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve et 250 sur l’ex-site de Whirlpool, dorénavant nommé WN… La litanie des annonces de fermetures partielles ou totales de sites industriels se continue, souvent du fait d’une chute brutale de leurs marchés respectifs, concluant une perte de trésorerie. Et ce bien que le léger rebond de l’industrie française depuis 2017.

Avant de se dénouer à abandonner ou enfermer un site déficitaire, les grands groupes cherchent habituellement à le varier. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, ne rappelait-il pas le 3 juin en déplacement à Belfort à la réunion des personnels de GE : « Il y a des pistes de diversification prometteuses et porteuses, notamment dans l’aéronautique. » Des voies possibles, certainement, mais ce processus est embarrassé.

« Pour réussir une reconversion et pérenniser un site, il faut avant tout anticiper », déclare Géraud de Montille, chargé de la reviviscence et de la réindustrialisation au sein du cabinet Siaci Saint-Honoré. « A l’usine d’électronique Bosch de Mondeville, nous avons commencé à réfléchir dès 2009. Et il a fallu quatre à cinq ans pour établir un plan de transformation partagée par toutes les parties prenantes. Travailler avec les organisations syndicales le plus en amont possible est une nécessité », ajoute Estelle Schneider, déléguée CFDT de l’usine, dont l’activité est repartie.

Sans garantie de succès

Devant  la chute du marché du diesel, le site Bosch de Rodez s’explore un nouvel avenir depuis deux ans. « Nous voulons nous donner le temps d’établir un plan de diversification, déclare Heiko Carrie, le directeur général du groupe en France. Une équipe de trente à quarante personnes travaille sur le sujet. Sur les trois cents postes menacés, nous en avons déjà sauvegardé une petite partie en identifiant des charges de production à leur confier, et en changeant le site dans les services à l’industrie. Nous avons d’autres pistes en discussion, mais il est trop tôt pour les évoquer. Il faut laisser le temps au temps. »

Réorientations industrielles : le changement à marche forcée de l’usine Bosch à Mondeville,

                            Heiko Carrie, directeur de Bosch France (à gauche) et Olivier Pasquesoone, directeur du site Bosch de Rodez, le 26 janvier 2018, à Onet-le-Château dans l’Aveyron.

Heiko Carrie, directeur de Bosch France (à gauche) et Olivier Pasquesoone, directeur du site Bosch de Rodez, le 26 janvier 2018, à Onet-le-Château dans l’Aveyron. JOSE A. TORRES / AFP

Syndicats et direction œuvrent collectivement pour céder un avenir au site et aux 600 emplois. Un changement « éprouvante » pour les équipes.

« A l’entrée, tout a changé », déclare Heiko Carrie, le patron de Bosch en France, en exposant le nouveau showroom qui reçoit les visiteurs dans l’usine d’électronique du géant allemand à Mondeville, près de Caen. « Autrefois, ce n’était pas nécessaire, puisque l’usine travaillait principalement pour Bosch ou pour un ou deux fondateurs de véhicules, mais désormais nous élargissons notre clientèle et nous devons pouvoir les accueillir dans de bonnes conditions », déclare Frédéric Boumaza, le directeur de ce site modèle du groupe allemand.

Modèle, car cette usine rejoint de loin. Créée dans les années 1960 pour créer des téléviseurs, elle a ultérieurement fabriqué des autoradios Blaupunkt, des lève-vitres électriques, des calculateurs électroniques pour les moteurs diesel… Mais avec la décentralisation de la production automobile vers l’Europe centrale, le site fait face à un écroulement de ses commandes. A tel point que dans les années 2000, il était pratiquement condamné à fermer, la maison mère cherchant à diminuer la voilure dans les « pays à coût de main-d’œuvre élevé » comme la France.

« Cela n’a jamais été dit, mais c’est ce qui transpirait », se rappelle un syndicaliste. « Il y a dix ans, nous étions face à un mur, celui de la fin des commandes automobiles, déclare Estelle Schneider, choisie CFDT du site. Avec l’ensemble des syndicats et la direction de l’époque, nous avons déclenché un groupe de réflexion pour trouver de nouveaux débouchés. C’était difficile, mais, après coup, ce fut une expérience très riche. Huit ans plus tard, nous sommes d’ailleurs toujours en intersyndicale ! »

Nouveaux marchés et réduction des coûts

Simultanément, ils ont travaillé sur les privilèges du site, découvert de nouveaux marchés et restreint les coûts. Plan de préretraite, réduction du nombre de RTT… le site n’emploie plus que 600 personnes, successeurs et apprentis compris. Deux fois moins qu’en 2006. En échange de ces mesures, la direction s’engage à prémunir l’emploi jusqu’en 2020.

Par ailleurs, avec l’aide financière de la zone automobile de Bosch, une réorganisation globale du site est lancée pour être plus flexible. De nombreux investissements admettent de faire basculer l’usine dans l’« industrie 4.0 » : logistique mécanisée, transport des pièces par véhicules autonomes, bras articulés, robots collaborateurs, imprimantes 3D pour produire des pièces spécifiques, maintenance prédictive, pénétration artificielle pour la gestion du contrôle qualité, exosquelettes pour les opérateurs qui doivent porter des produits lourds, etc.

Comment les libraires s’adaptent à la redondance des livres

Olivier Bonhomme

La profusion de l’offre complique la vie des libraires indépendants, qui sont contraints de faire des choix draconiens, voire militants. Et nuit même aux auteurs connus.

Donner le goût de la lecture, faire découvrir des merveilles en littérature, partager des coups de foudre pour des auteurs, voilà la part la plus séduisante du quotidien des libraires. Vendredi 14 juin, le 5e Pari des libraires sera organisé par l’association Paris Librairies qui, grâce à un site du même nom, lutte contre l’hégémonie d’Amazon en indiquant où trouver un ouvrage disponible dans les stocks de 145 librairies indépendantes de la capitale. L’idée est bien de faire circuler l’acheteur dans son quartier, pas le livre, tout en évitant de sous-payer un livreur. Cette année, le Pari des libraires incite tout un chacun à devenir « libraire d’un jour ». Se mettre dans la peau de ces commerçants si particuliers et si divers.

Une gageure, puisqu’ils sont confrontés à une série croissante de problèmes. Un marché en berne (– 1,9 % en 2017 et une diminution encore en vue en 2018) combiné à une inflation de titres. La production pléthorique enfle chaque année. Elle a atteint 106 799 titres en 2018, selon le Syndicat national de l’édition (SNE). Autant dire que chaque jour charrie son lot de 292 nouveautés ou de rééditions…

Comment les sélectionner ? Ne pas laisser passer une pépite ? Le casse-tête empire pour gérer cette offre gargantuesque. « J’arrive à garder la tête hors de l’eau parce que j’effectue un choix drastique dans les nouveautés », déclare Jean-Philippe Pérou, cofondateur de la librairie Le Silence de la mer à Vannes, en Bretagne. Tous les jours ou presque, il a rendez-vous avec un délégué de maison d’édition dont le rôle admet à placer le maximum d’ouvrages dans chaque librairie. « Il est fondamental de travailler avec des représentants qui comprennent l’identité des librairies et proposent uniquement ce qui peut nous intéresser », formule M. Pérou.

« Je suis un indépendant, avec des choix marqués »

« Je viens de terminer un rendez-vous avec un représentant », affirme sa consœur Karine Henry qui dirige à Paris Comme un roman. « Sur 30 titres proposés en littérature étrangère et française, je fais beaucoup d’impasses. J’opte fréquemment pour un seul exemplaire. Sauf pour un nouveau Philippe Toussaint par exemple, j’en prendrai 25 parce que je suis convaincue qu’il trouvera ses lecteurs », dit-elle.

  1. Pérou fait des choix assez propagandistes en installant à l’entrée de son magasin des ouvrages de poésie et du théâtre. Il garde à l’année une place bien en vue aux auteurs russes qu’il célèbre. « Je suis un indépendant, avec des choix marqués, se qualifie-t-il, ni ayatollah ni Carrefour. » Les best-sellers, il en propose, mais « surtout pas de grosses piles ». « La surproduction des livres nous oblige à travailler différemment », défend-t-il.

Les femmes désignées à la grève pour révoquer les différences

Manifestation à Lausanne (Suisse), un mois avant la grève du 14 juin.
Manifestation à Lausanne (Suisse), un mois avant la grève du 14 juin. FABRICE COFFRINI / AFP
En Suisse, la moitié du pays est nommée à faire grève, vendredi 14 juin. Sous le mot d’ordre « plus de temps, plus d’argent et du respect », plusieurs associations et des syndicats (UNIA, Union syndicale suisse…) sollicitent aux femmes de ne pas aller travailler ou de ne pas contribuer aux tâches ménagères.

Par cette appel, les organisateurs désirent mettre en lumière les différences salariales, mais aussi relever sur la reconnaissance du travail domestique, révoquer les violences contre les femmes, ou bien encore réclamer qu’elles soient mieux représentées dans les hautes sphères des entreprises ou de la politique.

Car la Suisse a mis du temps avant de s’assaillir aux écarts entre les hommes et les femmes, et le retard est encore important. Explications.

Un appel à la grève du travail, du foyer, de la consommation…

Ce projet de grève est né sous l’impulsion, particulièrement, des syndicats, après qu’ils ne sont pas parvenus à introduire le principe de sanctions lors de la révision de la loi sur l’égalité votée l’an passé. Ce texte, certainement choisi en décembre 2018, prévoit que les entreprises de plus de 100 employés contrôlent les salaires pour faire face contre les inégalités. Elle ne s’appliquera donc qu’à 0,9 % des sociétés et 46 % des salariés. Syndicats et associations féministes déplorent par ailleurs qu’elle n’impose aucune sanction en cas de non-respect de l’égalité salariale.

Des défilés sont prévus dans toute la Suisse vendredi et les femmes sont sollicitées à abandonner les tâches ménagères. De nombreuses animations sont prévues à Berne, Lausanne, Zurich, ou encore Genève : pique-niques géants, bals, attribution de badges, concerts…

Et, comme le mentionne le quotidien suisse Le Temps, quelques entreprises et collectivités locales ont déterminé de jouer le jeu en faisant « acte de volontarisme en payant un jour d’absence à leurs salariées – comme la ville de Genève ».

« Il ne s’agit pas uniquement d’une grève du travail rétribué, a expliqué au Parisien Anne Fritz, coordinatrice de la mobilisation à l’Union syndicale suisse, en invoquant un « ras-le-bol général » : « Il y aura aussi une grève du ménage, du prendre soin, de la consommation… » Et pour les femmes qui iront travailler, elles sont appelées à quitter leur poste à 15 h 23, soit l’heure à laquelle « elles cessent mathématiquement d’être acquittées par rapport à leurs collègues masculins », souligne Le Temps.

Le 14 juin, une date symbolique en Suisse

Si les groupes féministes et les syndicats ont choisi la date du 14 juin pour cette journée d’appel, ce n’est pas un hasard. Il y a vingt-huit ans, le 14 juin 1991, 500 000 femmes étaient descendues dans la rue en Suisse – dans un pays d’un peu moins de 7 millions d’habitants à l’époque –, pour solliciter, déjà, la fin des inégalités, en improvisant de grands pique-niques ou en suspendant leurs balais aux balcons.

Consultée par le quotidien La Tribune de Genève, la socialiste Ruth Dreifuss, première femme à avoir parvenu à la présidence de la Confédération helvétique en 1999, se souvient de ce 14 juin 1991, le jour, dit-elle, où les femmes ont inventé une « nouvelle forme d’expression » :

« Tout avait convergé vers un message unique : nous voulons sortir de l’ombre et voir notre travail enfin reconnu. »

Les rebelles, toutes vêtues en fuchsia, désiraient alors célébrer les dix ans de l’inscription dans la Constitution fédérale du principe d’égalité entre les hommes et les femmes intervenue le 14 juin 1981. La loi n’était cependant entrée en vigueur qu’en 1996.

Car la Suisse a mis du temps avant de résister contre les différences de genre. Comme le rappelle Le Temps, « les hommes ont dit oui au vote et à l’éligibilité des femmes en 1971 seulement (et encore, le non l’a emporté dans huit cantons) ». Soit cinquante-trois ans après l’Allemagne et le Royaume-Uni et vingt-sept ans après la France.

Lors d’une manifestation éclairant la grève des femmes, à Lausanne (Suisse), le 14 mai. FABRICE COFFRINI / AFP

Une parité réelle encore loin d’être acquise

Trente ans après que l’égalité entre les hommes et les femmes a été inscrit dans la Constitution, les femmes suisses touchent en moyenne environ 20 % de moins que les hommes (contre 15,2 % en France). Et à conditions égales, surtout formation et ancienneté, l’écart salarial est encore de près de 8 %, selon le gouvernement.

Dans leurs réclamations, les associations féministes qui nomment à débrayer vendredi sollicitent ainsi : « un salaire égal pour un travail égal » ; « du temps pour nous former, et des perspectives professionnelles » ou encore « une meilleure conciliation entre travail et vie privée ». Et si des avancées ont été obtenues – comme la dépénalisation de l’avortement en 2002 et un congé maternité payé de quatorze semaines en 2005 –, le congé paternité n’existe toujours pas, et le nombre réduit de places en crèche s’avère être un handicap majeur à la participation des femmes à la vie active.

Du côté de la politique, ce n’est pas forcément mieux. « La participation des femmes plafonne à 28,9 % en 2019 (elle était de 14,6 % en 1991). Dans le secteur économique, leur part parmi les dirigeants abouti à peine 36 % (29 % en 1996) », énonce Le Temps.

Plusieurs voix se sont d’ailleurs soulevées ces derniers jours pour attester contre l’appel à la grève déclenché par les associations et les syndicats. « Cette grève est a priori illicite », a révoqué à l’Agence France-Presse l’un des représentants de l’Union patronale, Marco Taddei, arguant que les revendications « ne visent pas uniquement les conditions de travail » et que la Constitution « stipule que le recours à la grève ne doit survenir qu’en dernier ressort ». « Ce qui est illicite, c’est la discrimination salariale, c’est le harcèlement sexuel au travail », répond de son côté Mme Fritz.

Myriam El Khomri va mener une responsabilité sur les métiers du grand âge

Myriam El Khomri à l’Assemblée nationale, le 5 avril 2016.
Myriam El Khomri à l’Assemblée nationale, le 5 avril 2016. AFP/Bertrand Guay
Cette tâche, reproduite par la ministre Agnès Buzyn, doit présenter « un plan » pour faire face à la déficience de candidats pour travailler auprès des personnes âgées.L’ancienne ministre du travail de François Hollande, devrait être appelée, selon nos informations, d’ici le 27 juin à la tête d’une tâche sur les métiers du grand âge par Agnès Buzyn.

La ministre des solidarités et de la santé avait éclairé la création de cette mission au lendemain de la publication du rapport sur la concertation « grand âge et autonomie », relevé par le président du haut conseil au financement de la protection sociale, Dominique Libault. « Je vais nommer auprès de moi, avait-elle déclaré, le 28 mars, une personne, entourée d’une équipe, chargée d’animer toutes les parties prenantes concernées. [Cette personne] devra me proposer un grand plan en faveur des métiers du grand âgées » dès 2019, avait-elle déclaré. Pour cette mission, le gouvernement avait postulé Nicole Notat. L’ancienne secrétaire générale de la CFDT avait décliné.

Face à la carence de candidats aux postes d’infirmières et d’aides-soignantes dans le secteur des personnes âgées, le gouvernement convoite revoir les formations et les filières d’accès à ces métiers.

Mme El Khomri, 41 ans, a porté en 2016 la « loi Travail » sous le gouvernement de Manuel Valls. Le projet de loi avait occasionné une opposition agressive de l’aile gauche du PS et des syndicats, qui avaient appelé à la grève. Pour traiter la bataille parlementaire, Mme El Khomri était en lien direct avec le ministre de l’économie, à l’époque Emmanuel Macron. Auparavant, dans le précédent gouvernement de Manuel Valls, elle avait été secrétaire d’Etat à la ville, entre août 2014 et septembre 2015.

« Myriam El Khomri coche toutes les cases »

« Macron compatible », Mme El Khomri est aussi une personnalité de gauche. Entrée au parti socialiste en 2002, elle s’est exposée en 2017 aux élections législatives sous l’étiquette PS dans le 18e arrondissement de Paris. La République en Marche n’avait néanmoins pas présenté de candidat face à elle dans la circonscription. Elle avait été battue par Pierre-Yves Bournazel, appuyé par Edouard Philippe.

Avant son immersion du feu ministériel, cette diplômée en droit a abondamment été un pilier de l’équipe de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Adjointe chargée de la petite enfance de 2008 à 2011, elle est ultérieurement devenue adjointe chargée de la prévention et de la sécurité jusqu’à son entrée « surprise » au gouvernement en août 2014. Elle a été co-porte-parole d’Anne Hidalgo avec Bruno Julliard pendant la campagne municipale de 2014. Constamment élue au conseil de Paris, très proche de Bertrand Delanoë, elle a rejoint en mars un grand cabinet privé de courtage en assurance.

Pour le socialiste Luc Broussy, spécialiste du vieillissement et président de la filière « silver économie » (l’économie liée aux personnes âgées), « Myriam El Khomri coche toutes les cases. Elle est spécialiste des relations sociales, Elle connaît exactement les partenaires sociaux. Sa notoriété participera à mettre au premier plan la question cruciale du grand âge ».

Le premier ministre divulgue ses convoies pour changer l’assurance-chômage

Lors du discours de politique générale d’Edouard Philippe, à l’Assemblée nationale, le 12 juin.

Lors du discours de politique générale d’Edouard Philippe, à l’Assemblée nationale, le 12 juin.Edouard Philippe a particulièrement attesté le principe du bonus-malus pour résister contre les contrats courts.

C’est aussitôt une certitude : l’amélioration de l’assurance-chômage créera du mécontentement chez les syndicats comme au sein du patronat. Dans son discours de politique générale, Edouard Philippe n’a pas précis ce projet, mercredi 12 juin, puisqu’il doit en publier l’intégralité six jours après son intervention devant les députés. Mais le premier ministre a livré plusieurs indices sérieux sur ce dossier, que l’exécutif avait repris en main, fin février, après l’échec des négociations entre partenaires sociaux.

Premier instruction de taille : pour disputer la précarité sur le marché du travail, un bonus-malus va être établi afin de minimiser les cotisations des employeurs amoindrissant peu aux contrats courts et d’accroître celles des entreprises dont les effectifs tournent fréquemment. Il s’agit là d’un engagement de campagne d’Emmanuel Macron, dont la mise en place est donc certifiée. Mais avec un bémol de taille : le mécanisme ne s’appliquera que « dans les cinq à dix secteurs » où des contrats courts sont « essentiellement signés ». Lesquels ? Le premier ministre ne l’a pas précisé.

Les concernes potentielles sont malgré cela connues : l’hôtellerie-restauration, le médico-social, la catégorie dite des « autres activités spécialisées, scientifiques et techniques » dans laquelle existent, surtout, les instituts de sondage, etc. A ce stade, on ignore si le mécanisme sera enclenché dans les administrations publiques – très gourmandes en CDD de quelques jours ou de quelques semaines – et le monde de l’intérim.

Dans les secteurs dépêtrés de bonus-malus, le gouvernement compte procéder en évitant les embaucheurs de signer des CDD d’usage, une forme d’emploi ultraflexible qui s’est très amplement diffusée au prix d’entorses nombreuses à la réglementation. Pour stopper cette dérive, M. Philippe a démontré qu’une « mesure transversale » sera prise, mais sans en dire plus.

Ces accommodements sont montrés comme des « contreparties » aux textes optés depuis le début du quinquennat afin d’« assoupli[r] les règles applicables aux entreprises ». Ainsi, l’exécutif garantit œuvrer en faveur de la « justice sociale » après avoir répondu aux attentes des patrons – surtout par le biais des ordonnances de septembre 2017 qui ont réécrit le code du travail.

Nouveauté de taille

Autre message, qui a soutenu l’attention : l’allocation des chômeurs qui comprenaient une rétribution élevée lorsqu’ils étaient en activité sera tombante. Combien de temps après leur inscription à Pôle emploi ? A partir de quel niveau de rémunération ? L’allocation diminuera-t-elle à une ou à plusieurs reprises ? En vertu de quel taux ? Là encore, le plus grand flou prédomine. Mais c’est une innovation consistante, qui trottait dans la tête du chef du gouvernement depuis un bon moment, puisqu’il l’avait évoquée, à titre d’hypothèse, dès la fin août 2018.

L’achat du journal « Nice-Matin »

Le siège de « Nice-Matin », à Nice , en 2012.
Le siège de « Nice-Matin », à Nice , en 2012. Eric Gaillard / REUTERS

Le placement du quotidien en ordre de préservation pourrait obliger son actionnaire belge Nethys à abandonner ses parts à l’homme d’affaires franco-libanais Iskandar Safa.

Nice-Matin va-t-il jaillir du flou dans lequel le journal est introduit depuis que Nethys, son actionnaire belge vers les  34 % a prévenu vouloir se désengager, fin décembre ? Le tribunal de commerce de Nice doit, vendredi 14 juin, déterminer de retenir ou non la procédure de préservation provoquée le 6 mars par la direction du quotidien, bien que le recours certifié par Nethys.

L’homme d’affaire franco-libanais Iskandar Safa s’est exprimé pour reprendre les parts de Nethys et des 66 % des salariés-actionnaires du titre niçois, par l’intermédiaire de sa succursale Privinvest Medias. Celle-ci détient déjà le groupe Valmonde, l’éditeur du magazine Valeurs actuelles.

Mais les débats entre Privinvest Médias et l’actionnaire belge sont au point mort, et ce dernier demeure muet sur ses intentions. L’instruction de sauvegarde doit donc « permettre au tribunal de commerce de contraindre Nethys à céder ses parts à Iskandar Safa ou à un autre repreneur, alors que le pacte d’actionnaire lui donne le droit de refuser une offre », déclare Romain Maksymowycz, délégué du Syndicat national des journalistes (SNJ) de Nice-Matin.

Faire élever les enchères

Les transactions se réunissent sur la valorisation du groupe de presse assemblant Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin. Iskandar Safa offrirait un peu plus de 17 millions d’euros à Nethys. Insuffisant selon le belge, qui affirme avoir investi près de 21 millions d’euros dans le quotidien niçois depuis 2016.

Le recours posé par Nethys est alors interprété comme une façon de « gagner du temps » et de faire monter les enchères. « A moins qu’il n’ait reçu une autre offre, mais dans ce cas le pacte d’actionnaire l’oblige à nous en informer », déclare Jean-François Roubaud, le président du conseil de surveillance de Nice-Matin.

Iskandar Safa avait déjà essayé de poser la main sur Nice-Matin en 2014, en déposant une offre commune avec l’éditeur belge Rossel (Le Soir, La Voix du Nord) et le groupe de BTP Marzocco. Le tribunal de commerce avait définitivement opté pour une reprise par les salariés sous forme de coopérative.

Des angoisses au sein de la rédaction

Au total, l’enveloppe certifiée par Privinvest atteindrait 40 millions d’euros. Cette somme enduis l’ensemble du capital, la reprise de la dette et un plan d’investissement dans le digital et la différenciation du journal. L’offre est jugée profitable par les dirigeants de Nice-Matin, dont les déficits nécessiteraient atteindre entre 3 et 4 millions d’euros en 2019. Depuis 2014, le titre s’est contraire de plus de 300 salariés sur 1 106.

Jean-Dominique Senard défend pour soutenir la fusion avec Nissan devant ses actionnaires

Le président de Renault est revenu sur son expérience inefficace de faire incorporer le groupe Renault avec Fiat-Chrysler, plaignant fortement la décision de l’Etat ne pas soutenir sa stratégie.

C’est un Jean-Dominique Senard combatif qui a animé mercredi 12 juin sa première assemblée générale en tant que président de Renault, devant quelque 900 porteurs de parts. Celui-ci a défendu la stratégie qu’il a mise en place depuis sa nomination en janvier, certifiant vouloir donner la priorité au contribution avec les constructeurs automobiles japonais Nissan et Mitsubishi. « Il n’y aura pas de réussite du groupe Renault sans réussite de l’alliance » avec les deux sociétés, a certifié M. Senard, poursuivant :

« Aujourd’hui, l’alliance prend un nouveau départ et elle est et doit rester plus que jamais à la fois un pilier et un moteur du développement de chacun de ses membres. »

Mariage échoué avec Fiat

Sénard est pareillement revenu sur son essai infructueux de faire fusionner le groupe Renault avec Fiat-Chrysler (FCA), en raison des réserves de Nissan et de l’Etat français, premier actionnaire de Renault. Il a indiqué que l’idée lui avait été inspirée par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et a profondément regretté la décision de l’Etat de finalement ne pas mettre la proposition de fusion au vote du conseil d’administration le 5 juin. « Dans ma vie d’industriel j’ai rarement vu une fusion qui pouvait apporter autant de synergies positives et qui mettait au passage à l’honneur les plates-formes Renault », a-t-il déclaré.

Senard a avéré que le délai avec lequel Nissan a été averti du projet avec FCA « était court mais qu’il était impossible de faire autrement. L’ensemble du conseil à l’exception d’un vote contre l’avait approuvé avec enthousiasme, a-t-il continué, et les représentants de Nissan s’étaient abstenus de façon très positive. Tout ceci ouvrait la voie à la validation de l’accord dans sa première étape. Malheureusement les représentants de l’Etat ne partageaient pas cette analyse et le vote n’a pas pu avoir lieu, ce qui, je vous le dis franchement, me désole. »

Le spectre de l’affaire Ghosn

Acclamé habituellement par les porteurs de titres – surtout lorsqu’il fustigeait le traitement médiatique de la fusion avorté avec Fiat –, M. Senard a enlevé lors d’un vote de confiance près de 91 % des voix de l’assemblée générale concédant sa nomination pour quatre ans au conseil d’administration de Renault.

Il se procédait de la première AG depuis l’écroulement de Carlos Ghosn, enlisé dans une affaire de corruptions préjugées au Japon. Le feuilleton judiciaire, qui a débuté par son arrestation au Japon en novembre, a approfondi la confiance au sein du partenariat franco-japonais. Renault a prévenu dernièrement qu’il envisageait des poursuites contre M. Ghosn pour avoir retenu 11 millions d’euros de dépenses suspectes au sein d’une succursale commune avec Nissan, sise aux Pays-Bas.

L’affaire Ghosn aura aussi coûté cher aux propriétaires de Renault. Depuis l’arrestation de l’homme d’affaires, architecte de l’alliance avec Nissan et Mitsubishi qu’il a affichée au premier rang automobile mondial, l’action du fondateur français évolue à ses plus bas niveaux, aux alentours de 55 euros. En un an, le titre Renault a abîmé un tiers de sa valeur.

Certainement, le groupe au losange souffre comme l’ensemble du secteur d’une conjoncture internationale morose et des confusions technologiques qui imposent de lourds investissements dans les motorisations électriques, sans assurance de production. Le fabricant français a affiché en 2018 un résultat net de 3,3 milliards d’euros, en recul de plus d’un tiers par rapport à l’année précédente, particulièrement à cause des complications de Nissan, dont Renault détient 43 % du capital. Et 2019 s’annonce bien plus difficile.

 

Diminution d’impôts, PMA , écologie: ce qu’il faut tenir de l’exposé de politique générale d’Edouard Philippe

Pour la seconde fois depuis le début de la mandature, le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe a conquis la confiance de l’Assemblée nationale, mercredi 12 juin, par 363 voix contre 163, une conséquence en très léger repli par rapport à 2017.

Avant le vote des mandatés, Edouard Philippe a formulé un discours de politique générale, qui doit inscrire l’entrée dans l’« acte II » du quinquennat. Fiscalité, retraites, procréation médicalement assistée (PMA), assurance-chômage… le premier ministre a exposé le calendrier et la méthode des mois à venir, jusqu’aux élections municipales de mars 2020.

La situation d’« urgence », qui a, selon lui, conduit à l’élection d’Emmanuel Macron perdure après deux ans de mandat, a-t-il indiqué. Les urgences « économique », « sociale », « écologique » et enfin « politique », avec le triomphe électoral de l’extrême droite, déterminent la nécessité de « tenir le cap fixé (…) pour libérer les forces de notre pays et protéger ses citoyens », d’après le premier ministre, qui a promis « un profond changement de méthode ».

La PMA pour toutes observée fin septembre à l’Assemblée

C’était une annonce très espérée par tous les défenseurs de la « PMA pour toutes ». Le premier ministre a certifié que la mesure, qui admettra aux femmes seules et aux lesbiennes d’user aux techniques de procréation médicalement assistée (PMA) présentement retenues aux couples hétérosexuels infertiles, figurerait bien dans la loi de bioéthique.

Explications : 8 questions sur la PMA

Il a défini le calendrier : commencement du projet de loi en conseil des ministres fin juillet – possiblement lors du dernier conseil des ministres prévu le 26 juillet – et, surtout, inscription à l’Assemblée nationale fin septembre, mettant un terme aux craintes que le débat constitutionnel se développe après les élections municipales.

Edouard Philippe a déclaré que plusieurs options ont été émises concernant deux aspects de la loi : l’accès aux origines pour les personnes nées de don et la filiation pour les futurs enfants dont les parents ont eu recours à un tiers donneur. Sur ces deux points, qui paraitront donc dans le texte, les associations de familles homoparentales et les collectifs d’adultes nés après une PMA avec don de gamètes subsisteront très attentifs aux modalités choisies.

La majorité (surtout l’aile gauche) debout pour applaudir l’annonce de @EPhilippePM sur la PMA : projet de loi en c… https://t.co/wPKp1JNsZg

— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)

Retraites : maintien d’un départ « possible » à 62 ans

La future réforme des retraites retiendra « la possibilité d’un départ à 62 ans » mais l’exécutif conduira « un âge d’équilibre ». « Nous définirons un âge d’équilibre et des incitations à travailler plus longtemps », a exposé le premier ministre, mais « en ne bougeant pas l’âge légal », a-t-il pris soin de préciser. « Ainsi, chacun pourra faire son choix, en liberté et en responsabilité », a-t-il déclaré. Le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, qui mène depuis janvier 2018 un intense programme de concertation, présentera ses conseils dès juillet.

Sur les retraites, la gauche se réveille. Philippe annonce que l’âge légal ne bougera pas, mais qu’il y aura un « âg… https://t.co/FisdbS7Ujq

— manonrescan (@Manon Rescan)

Assurance-chômage : bonus-malus pour les contrats courts

La future réforme de l’assurance-chômage concevra un bonus-malus qui s’appliquera « dans les 5 à 10 secteurs » d’activité usant le plus de contrats courts. La réforme, qui sera annoncée le 18 juin, inclura aussi « une dégressivité de l’indemnisation sur les salariés qui perçoivent les salaires les plus élevés », a-t-il encore exprimé.

La réforme de l’assurance-chômage sera présentée le 18 juin et le bonus-malus sur les CDD en fera partie, annonce… https://t.co/NNkMdXrRMb

— CPietralunga (@Cédric Pietralunga)

« L’ambition écologique » « au cœur de l’acte II »

Edouard Philippe a déclaré avoir « mis du temps à considérer que les enjeux [écologiques] sont aussi importants que l’emploi et la sécurité ». Il a garanti que « l’ambition écologique » serait « au cœur de l’acte II » du quinquennat et que ce thème dépasse les clivages politiques : « Plus personne n’a aujourd’hui le monopole du vert. »

Il a montré que les offres « les plus puissantes » de la convention citoyenne pour la transition écologique, voulue à l’issue du grand débat et qui doit être réunie dans les semaines à venir, pourraient être soumises « à référendum ». Cette masse de 150 citoyens « pourra proposer de nouvelles mesures, elle pourra en conduire le rythme et les financements. Elle rendra ses conclusions au début de l’année 2020 ».

Il a aussi annoncé, sans donner de précisions, que « les aides existantes à la rénovation énergétique » des bâtiments, trop « complexes » et « profitant en réalité aux ménages les plus riches », seront remises « totalement à plat ».

Le texte de lutte contre le gaspillage sera en outre inscrit dans les trois « priorités » de l’Assemblée nationale pour la rentrée en septembre. La loi prévoira notamment la possibilité d’imposer l’incorporation de plastique recyclé dans toutes les bouteilles en plastique, a-t-il dit. Il a enfin certifié que « tous les produits en plastique jetables seraient bannis » de l’administration à compter de 2020.

Une diminution d’impôts de 27 milliards sur le quinquennat

Le premier ministre a prévenu des baisses d’impôt sur la rétribution pour les classes moyennes qui admettront d’atteindre le chiffre « historique » de 27 milliards de diminution de la fiscalité sur les ménages durant le quinquennat. Edouard Philippe a donné le détail des gains pour les classes moyennes de la diminution de l’impôt sur le revenu de 5 milliards d’euros annoncée par le président Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse de fin avril.

« Nous avons reçu cinq sur cinq, fort et clair, le message d’exaspération fiscale » des Français, garantit @EPhilippePM… https://t.co/KNjGChSUC3

— CPietralunga (@Cédric Pietralunga)

« Le taux d’imposition de la première tranche de l’impôt sur le revenu, qui regroupe 12 millions de foyers, sera abaissé de trois points. Cela représente un gain moyen par foyer de 350 euros, soit, à ce niveau, un tiers de l’impôt en moyenne », a-t-il expliqué. « C’est massif, c’est clair, c’est net », a-t-il souligné, précisant que les 5 millions de foyers de la tranche suivante « bénéficieront d’un gain moyen de 180 euros ». Ces baisses seront accordées dans le projet de loi de finances pour l’année prochaine, a-t-il articulé.

  1. Philippe a pareillement témoigné que « la taxe d’habitation sur les résidences principales sera intégralement supprimée pour l’ensemble des Français ». Pour 80 % des « Français les plus modestes (…) leur taxe sera intégralement supprimée en 2020. Pour les 20 % restants, la suppression se déploiera sur trois années », a-t-il témoigné.

Annonces fiscales : – suppression TH pour les 20% de foyers restants en 2021/22/23

– baisse du taux d’IR 2e tranch… https://t.co/r7pRIqM9No

— AudreyTonnelier (@Audrey Tonnelier)

Les pensions alimentaires pourront être « automatiquement » prélevées

Les pensions alimentaires pourront être « automatiquement prélevées », « dès juin 2020 », par la Caisse d’allocations familiales (CAF) pour lutter contre « le risque d’impayé ». « Dès juin 2020, le gouvernement mettra en place un nouveau système pour protéger les personnes seules contre le risque d’impayé des pensions alimentaires », a déclaré le premier ministre.

« Écologie », « justice sociale »… Le gouvernement tente manifestement de reconquérir l’électorat de gauche, dont… https://t.co/bB9HctwDyZ

— AlexLemarie (@Alexandre Lemarié)

Réforme des institutions : vers un report ?

Edouard Philippe a ouvert la porte un report de l’examen de la réforme des institutions après les sénatoriales de septembre 2020, appelant néanmoins à ne pas « résister au désir de changement exprimé par les Français ».

« Nous attendrons le moment propice et la manifestation de volonté du Sénat, qui peut être ne viendra qu’après le renouvellement de la haute chambre en 2020 », a présenté le premier ministre.

  1. Philippe a également rappelé que « le président de la République a la faculté d’interroger directement les Français [par référendum] sur la réduction du nombre de parlementaires ».

Un débat annuel au Parlement sur l’asile et l’immigration

Le premier ministre promet de « lutter avec fermeté contre les abus de l’asile ». Le gouvernement organisera « chaque année un débat au Parlement » sur la politique d’asile et d’immigration, et le premier aura lieu en septembre. Ces questions « touchent aux fondements de notre souveraineté et de nos principes », a expliqué le premier ministre. « Il est donc nécessaire d’en débattre de manière régulière et au grand jour avec le Parlement. »

« L’islam de France doit former et recruter des imams »

Edouard Philippe veut « combattre l’islamisme et les discours de haine sur les réseaux sociaux » en « réformant l’organisation du culte musulman ». Il renforce le « large consensus sur une organisation départementale ». « L’islam de France doit former et recruter des imams en France et qui parlent français. S’il faut des dispositions législatives pour garantir la transparence du culte musulman, le gouvernement le proposera. »

Islam : @EPhilippePM estime que le culte musulman doit être organisé à l’échelon départemental, veut mettre un term… https://t.co/UR5RthLnYS

— CPietralunga (@Cédric Pietralunga)

Répondre au défi du vieillissement de la population

« Nous avons trop tardé pour nous y confronter car les budgets en jeu sont gigantesques, et par une forme de déni, a exprimé Edouard Philippe. C’est notre regard qui doit changer. Celui que nous portons sur la place des personnes âgées dans la société. Entendre leur volonté de vieillir à domicile, entendre les familles qui supportent une charge financière importante, entendre les personnels dont le métier doit être revalorisé. Le projet de loi sur la prise en charge de la dépendance sera présenté à la fin de l’année. Dès le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale, nous prendrons des mesures pour permettre la prise en charge à domicile. Un des grands marqueurs sociaux de ce quinquennat. »

Le premier ministre annonce un projet de loi vieillissement à exposer à la fin de l’année :

La réforme de la dépendance sera présentée à la fin de l’année, @EPhilippePM assure que ce sera l’un des « grands ma… https://t.co/WaJAWrjxbz

— CPietralunga (@Cédric Pietralunga)

Ouverture de 30 000 places en crèche

« Le dédoublement de classe de CP et de CEI de ZEP restera une de ses grandes mesures de ce quinquennat. Mais nous irons plus loin : école obligatoire dès 3 ans, limite de 24 élèves par classe en CP et CE1. »

Pour les familles monoparentales, « qui se sont beaucoup exprimées pendant le grand débat », il rappelle la décision d’ouvrir 30 000 places en crèche, et la formation de 6 000 professionnels.

Les annonces sur la sécurité

Sur le volet sécurité, Edouard Philippe a certifié la mise en place d’un « plan stup’» pour abattre plus rentablement les trafics de drogue. Il a aussi averti que le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, exposerait des mesures contre les agressions du quotidien, comme celles à l’arme blanche, ou le phénomène des rixes de bandes, qui rétablissent régulièrement dans l’actualité.

Par contre, le premier ministre en a bénéficié pour envoyer un message aux forces de l’ordre et à leurs représentants syndicaux, avec qui des négociations sont présentement en cours sur les conditions de travail. M. Philippe a confirmé que les discussions sur le temps de travail, les heures additionnelles et la fidélisation des troupes devraient finir sous peu. Un compromit doit être aperçu avant le 30 juin.

Le gouvernement travaille enfin sur une amélioration de plus longue haleine, avec un réaménagement total de la progression de la police nationale. Christophe Castaner et son secrétaire d’Etat, Laurent Nunez, sont chargés de consigner un « livre blanc » pour la fin de l’année, qui devrait prévoir une nouvelle loi d’orientation et de prévision de la sécurité intérieure.