Intelligence artificielle : les premières pistes de François Bayrou pour maintenir la France dans la course

Un data center installé dans une ancienne base sous-marine construite par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale, dans le port de Marseille, le 8 juillet 2020.

En amont du sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) qui se tiendra lundi 10 et mardi 11 février, et doit réunir chefs d’Etat, de gouvernement et grands acteurs du secteur, le premier ministre, François Bayrou, a dévoilé, jeudi 6 février, de nouvelles mesures pour maintenir la France dans la course au développement de cette technologie d’avenir.

Ces annonces correspondent à la troisième phase de la stratégie nationale pour l’IA qui a déjà mobilisé 3,3 milliards d’euros depuis 2018. Parmi les principales figure le recensement de 35 sites clés en main prêts à accueillir dans des délais rapides les data centers indispensables à cette technologie mais confrontés à des problèmes de disponibilité du foncier, de puissance énergétique disponible et d’« acceptabilité » du projet, note Matignon. Quelque 1 200 hectares sont ainsi disponibles selon le gouvernement.

La France annonce une rallonge de 400 millions d’euros pour l’année 2025. Un montant bien inférieur aux 500 milliards de dollars (482 milliards d’euros) du projet Stargate sur cinq ans aux Etats-Unis annoncés par trois entreprises sous l’égide du président Donald Trump, mais il s’agit d’argent public, note Matignon. Il sera complété par des soutiens européens et des investissements d’entreprises étrangères en France, notamment dans les data centers. Un budget de 360 millions d’euros est également prévu pour former à court terme 100 000 professionnels par an à ces technologies. Des mesures seront prises pour faciliter la venue en France des talents étrangers.

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Négociations annuelles obligatoires : dans les premiers accords, des hausses de salaires supérieures à l’inflation

Ce n’est pas un sondage sur les augmentations de salaire envisagées par les chefs d’entreprise, mais bien une étude analysant les 630 accords déjà conclus dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) 2025, que publie le Centre Etudes & Data du cabinet Groupe Alpha, jeudi 6 février, et dont Le Monde rend compte en avant-première.

Premier constat : par rapport aux précédentes NAO, le nombre d’accords signés entre septembre et décembre est en nette baisse. « Soit les propositions des directions ont été jugées trop basses par les organisations syndicales, et l’évolution des salaires a été fixée par décision unilatérale de l’employeur, avance Alice Rustique, chargée d’études au Centre Etudes & Data. Soit il y a eu un attentisme : au vu du contexte économique et des incertitudes sur la politique fiscale, en l’absence de projet de loi de finances, directions comme salariés ont choisi de décaler les négociations à début 2025 en espérant y voir plus clair. »

Dans les entreprises qui revalorisent les salaires, les augmentations atteignent en moyenne 2,27 % (augmentations générales et individuelles confondues). Après 3,5 %, en 2024, et 4,6 %, en 2023, les enveloppes sont donc en nette baisse, en lien avec le ralentissement de l’inflation, laquelle reste un « référentiel-clé », note l’étude : les montants alloués sont fortement corrélés au niveau de l’inflation mensuelle constatée au moment des NAO.

« Les employeurs sont lucides sur leur besoin de rester attractifs »

« Ce qui est notable, c’est qu’on a cette année des négociations qui dépassent significativement la hausse des prix (1,4 % sur un an en janvier), une première depuis trois ans. Signe que malgré l’ère glaciaire budgétaire qui s’annonce et les craintes sur les carnets de commandes, les employeurs sont lucides sur leur besoin de rester attractifs », souligne Estelle Sauvat, directrice générale du Groupe Alpha. Elle rappelle que, pour les entreprises, les NAO sont « ce moment de raison où il faut réussir à trouver le juste équilibre ».

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Salariés aidants : « Beaucoup craignent d’être placardisés s’ils en parlent »

« Je ne pouvais plus tenir un rythme aussi intense. » En 2023, Iris (le prénom a été modifié) met fin à son aventure professionnelle dans un grand groupe international. L’entreprise est pourtant satisfaite de son travail : la cadre de 56 ans achève un CDD de six mois et s’est vu proposer de poursuivre cette collaboration.

Mais un événement est survenu dans sa vie personnelle : son père, malade, vient d’emménager chez elle. Iris devient aidante et doit multiplier les prises en charge (rendez-vous médicaux, préparation des repas…). « J’étais dans une impasse, je ne pouvais pas tout mener de front. Et je ne pouvais pas non plus en parler : je devais encore faire mes preuves dans l’entreprise, ce qui serait devenu impossible en reconnaissant une moindre disponibilité. »

Conciliation possible

Dans cette « impasse », elle décide de quitter son poste et rejoint une collectivité territoriale où « [elle] peu[t] bénéficier d’un nombre plus important de jours de congé ». La conciliation salariat-vie d’aidant devient possible. Pas de quoi inciter toutefois Iris à se livrer sur sa vie personnelle : « Surtout pas ! Le regard sur moi changerait, et toute erreur serait perçue comme une preuve que je ne suis pas à 100 % à mon travail. »

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Le comité de mission, discret acteur des transitions dans l’entreprise

Entreprises. Depuis la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) de 2019, les sociétés à mission ne cessent de croître. A la fin de l’année 2024, elles étaient plus de 1 900, soit 28 % de plus qu’en 2023.

On peut donc mieux étudier les traits originaux de ce modèle d’entreprise et, notamment, l’obligation légale d’un comité de mission (CM) dont les objectifs et les prérogatives sont distincts du conseil d’administration (CA). S’agit-il d’une complexification inutile de la gouvernance ou d’une invention adaptée aux défis contemporains ? Les premières recherches sur cet acteur encore peu connu tendent nettement vers la deuxième option.

Pour obtenir la qualité de société à mission, la loi demande d’inscrire dans les statuts une raison d’être ainsi que des missions précisant des objectifs sociaux et environnementaux.

Pour les firmes de plus de 50 salariés, elle stipule l’instauration d’un comité de mission exclusivement chargé de vérifier l’exécution de la mission et de remettre un rapport annuel aux actionnaires. La composition de ce comité est libre, seule la présence d’au moins un salarié est imposée. La loi accorde à ce comité un pouvoir d’investigation sans restriction.

Des efforts importants

Enfin, elle exige aussi un audit périodique de ce comité et de la mission par un organisme tiers indépendant.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les bénéfices attendus du toilettage de la loi Pacte

Après cinq ans, on observe un premier indice des apports de ce comité : bien que la loi ne l’impose pas, la quasi-totalité des PME de moins de 50 salariés se sont aussi dotées d’un comité de mission, selon le cabinet KPMG. Une recherche menée sur plus de 150 comités de mission a permis de comparer, dans 20 cas, la composition et les compétences de ce comité avec celles du conseil d’administration.

Avec près de 8 membres en moyenne pour les comités de mission, et 11 membres pour les conseils d’administration, il est clair que la nouvelle instance suscite des efforts importants. Or, les premiers se démarquent des seconds par les compétences réunies. Ils disposent ainsi d’une expertise plus marquée dans les domaines de la durabilité, des sciences et de l’entrepreneuriat.

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L’épargne-retraite collective, une voie à explorer

Encore trop de salariés l’ignorent, mais, dans sa version longue, c’est-à-dire hors du plan d’épargne-entreprise (PEE) où les investissements sont bloqués seulement pendant cinq ans, l’épargne salariale constitue une solution retraite avantageuse et démocratique.

Le plan d’épargne-retraite collectif (PERcol), qui remplace progressivement l’ancien PERco fermé aux souscriptions depuis trois ans, profite, lorsqu’il est mis en place, « à l’ensemble des salariés dès lors qu’ils ont trois mois d’ancienneté », rappelle Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Cet outil peut aussi servir aux dirigeants de petites et moyennes entreprises (moins de 250 salariés), qui ont accès, à titre individuel, aux mécanismes avantageux de l’épargne salariale, donc du PERcol.

Renforcés par plusieurs mesures contenues dans la loi sur le partage de la valeur au sein de l’entreprise du 29 novembre 2023, les dispositifs d’épargne salariale sont toutefois surtout mis en place dans les grosses structures (en moyenne 53 % des salariés du secteur privé non agricole y ont accès, un taux qui tombe sous la barre des 20 % dans les entreprises de moins de 10 salariés et flirte avec les 90 % dans celles employant 1 000 personnes ou plus).

Mais la greffe du plan d’épargne-retraite (PER) commence à prendre. Si l’on se réfère aux dernières données publiées début octobre 2024 par l’Association française de la gestion financière (AFG), les plans d’épargne-retraite collectifs d’entreprise canalisaient, fin juin 2024, 32,5 milliards d’euros d’en-cours, dont 25,6 milliards au titre des seuls PERcol et 6,9 milliards pour les anciens dispositifs PERco, et profitaient à 4,2 millions de salariés dans plus de 231 000 entreprises.

Retraits libres avant le terme

Les particuliers concernés disposent, avec le PERcol, d’une forme d’épargne atypique puisque en quelque sorte « gratuite », alimentée par les primes d’intéressement et/ou de participation que peut verser chaque année l’entreprise (50 % de ces sommes sont affectées par défaut à un plan retraite si le salarié ne précise pas ses préférences au moment de leur attribution), voire désormais par les primes de partage de la valeur (ex-« prime Macron ») laissées à la main de l’employeur et susceptibles de grimper jusqu’à 6 000 euros par personne.

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Compte personnel de formation : baisse de la dépense totale en 2023

En tête des formations souscrites en 2023 dans le cadre du CPF, le permis B.

Déduction faite des formations annulées avant qu’elles ne débutent, 2,25 milliards d’euros, c’est la dépense totale réalisée sur les comptes personnels de formation (CPF) en 2023, en baisse de 24,1 % sur un an, indique la Caisse des dépôts (CDD) dans une note publiée jeudi 30 janvier.

Une baisse qui n’est pas le reflet d’une désaffection des salariés pour leur formation professionnelle, mais plutôt le résultat des mesures prises pour faire le tri entre le bon grain et l’ivraie dans le catalogue des formations proposées aux salariés.

« Nettoyage du catalogue des formations par France Compétences fin 2021, exclusion de formations relevant de l’accompagnement à la création ou à la reprise d’entreprise et qui ne vérifiaient pas le cahier des charges requis en juin 2022, mise en place d’une authentification renforcée via FranceConnect + en octobre 2022 » sont autant de raisons avancées par la Caisse des dépôts pour expliquer la baisse du « prix horaire moyen apparent » des formations en 2023.

Des formations peu coûteuses

Après avoir augmenté de 42 % entre 2020 et 2021 puis de 27,7 % entre 2021 et 2022, le prix horaire moyen apparent des formations souscrites a effectivement baissé de 10,5 % entre 2022 et 2023, pour s’établir à 25,50 euros, « en lien avec une diminution de la part des formations les plus onéreuses », commente la CDD. La baisse est en effet en trompe-l’œil, car à formation égale (intitulé, durée, modalité de réalisation), l’évolution des prix indique en fait une hausse de 3,1 %.

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Touchera-t-on plusieurs pensions après un cumul emploi-retraite ?

Question à un expert

Je reprends un travail après quelques mois de retraite, toucherai-je une pension supplémentaire quand j’arrêterai cette nouvelle activité ?

Le cumul emploi-retraite permet de reprendre une activité professionnelle, salariée ou non, et de cumuler les revenus de cette activité avec ses pensions de retraite.

Le « cumul déplafonné » vous autorise à cumuler sans limite vos pensions et vos nouveaux revenus. Il est notamment possible si vous avez obtenu une retraite à taux plein ou à partir de l’âge du taux plein automatique (67 ans). Si vous ne respectez pas les conditions pour accéder à ce cumul intégral, la somme de vos retraites et de votre revenu d’activité ne pourra excéder un certain montant. En cas de dépassement, la pension de base est réduite de l’excédent.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Retraites : ce qui change en 2025

Dans les deux cas, il faut au préalable déposer une demande de retraite pour liquider l’ensemble de ses droits.

Le cumul plafonné ne permet pas l’acquisition de nouveaux droits à la retraite. En revanche, depuis la réforme des retraites de 2023, le cumul déplafonné permet dans certains cas d’en acquérir, donc à terme d’obtenir le calcul d’une seconde pension, tant au régime de base qu’au régime complémentaire.

Nouvelle pension plafonnée

Si vous reprenez une activité chez votre dernier employeur, il faut, pour bénéficier de cette seconde pension, avoir respecté un délai de six mois de cessation d’activité avant de reprendre.

Pour la retraite de base des salariés (assurance-retraite), le montant de la nouvelle pension ne peut pas dépasser 5 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (2 355 euros annuels en 2025). Pour la complémentaire Agirc-Arrco, les cotisations versées permettent d’acquérir des points sur la base des premiers 3 925 euros de salaire mensuel.

Vous cessez votre activité professionnelle une deuxième fois mais souhaitez, ensuite, à nouveau reprendre le travail ? Après la liquidation de votre seconde pension, il sera cette fois impossible d’acquérir de nouveaux droits à la retraite. Seules deux liquidations sont en effet possibles.

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La Fresque du climat traverse un trou d’air économique

Des élèves du lycée Henri-Wallon de Valenciennes (Nord) participent à un atelier de la Fresque du climat, le 22 janvier 2021.

Elle a connu un succès fulgurant ces dernières années, avec à ce jour plus de 2 millions de participants. Mais aujourd’hui, la Fresque du climat, association lancée en 2015 qui développe des ateliers de sensibilisation aux enjeux climatiques, affronte des difficultés.

Le concept développé par Cédric Ringenbach, ancien directeur du think tank The Shift Project développé par l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, et désormais président de Blue Choice, un cabinet de conseil en stratégie climat, a pourtant très vite trouvé son public. Les ateliers, qui se veulent ludiques et interactifs, s’appuient sur les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Pendant trois heures environ, les participants abordent les causes et les conséquences du changement climatique par le biais de cartes à jouer qui reprennent différents enjeux (émissions de gaz à effet de serre, fonte des glaciers, chute de la biodiversité, catastrophes naturelles…) et qu’il faut classer en fonction de leurs liens entre elles, d’où l’image d’une fresque.

Dans la foulée de la crise du Covid-19 en 2020, l’association connaît une forte hausse d’activité. Les grands groupes économiques décident de sensibiliser leurs salariés à la question environnementale. Chacun veut organiser sa « fresque ». La case est idéale par ailleurs à cocher pour le bilan responsabilité sociétale des entreprises. EDF, Vinci, Orange, Michelin, L’Oréal, Bouygues, Renault, Decathlon, etc., passent commande.

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Trois routiers originaires du Zimbabwe victimes de représailles sur des aires des autoroutes françaises, après avoir dénoncé leurs conditions de travail

Brighton Jonasi, routier originaire du Zimbabwe, travaille en Europe sous contrat slovaque, à Survilliers (Val-d’Oise), le 31 janvier 2025.

« J’ai froid, le toit n’est pas bien fermé, donc il y a de l’eau qui tombe. Mon frigo est vide et ne marche plus. Et j’ai toujours peur. » Sous une pluie battante, à une quarantaine de kilomètres au nord de Paris, sur l’aire d’autoroute de Survilliers (Val-d’Oise), Brighton Jonasi n’ose pas sortir de son camion, ce vendredi 31 janvier, et ne peut même plus le démarrer. Deux jours plus tôt, dans la soirée puis dans la nuit du 29 au 30 janvier, quatre hommes dans un van sont venus lui prendre de force la carte qui lui sert à payer l’essence, le coupe-batterie qui permettait d’enclencher le véhicule et la remorque qu’il transportait.

Ils lui ont dit travailler pour son entreprise slovaque, Global Transporte, un sous-traitant du groupe allemand Hegelmann. Ces derniers jours en Europe, une dizaine d’autres conducteurs d’origine du Zimbabwe ont vécu la même expérience traumatisante et trois d’entre eux sont toujours coincés sur des aires des autoroutes françaises.

Ce qui s’apparente à des mesures de représailles fait suite à un début de grève de ces salariés. Le week-end des 25 et 26 janvier, ils ont stoppé leurs camions, revendiquant une amélioration de leurs conditions de travail et une assurance en cas de problème de santé. Venus en Europe avec la promesse d’un salaire de 1 500 euros mensuels, « voire 2 200 avec les bonus » selon Brighton Jonasi, la plupart ne reçoivent qu’entre 600 et 700 euros, depuis octobre.

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L’emploi résiste dans les organisations de l’économie sociale et solidaire

Quand le secteur marchand tousse, l’économie sociale et solidaire (ESS) maintient le cap. Ainsi pourrait-on résumer la situation contrastée de l’emploi dans ces deux univers. Dépendant de la conjoncture économique, le premier souffre de la faiblesse de la consommation et du recul de l’investissement et recrute moins. A l’inverse, les embauches dans l’ESS, qui regroupe les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations et les entreprises d’utilité sociale, « découlent de l’ampleur des besoins sociaux qui continuent de croître », analyse Antoine Détourné, délégué général d’ESS France, qui vient de publier sa note de conjoncture lundi 27 janvier.

Son premier enseignement est que ce « tiers-secteur », distinct des administrations et entreprises à but lucratif, poursuit son développement. Il fait vivre aujourd’hui 2,7 millions de salariés, dont 31 257 emplois supplémentaires créés entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024, soit une progression de 1,4 %, nettement supérieure à celle du secteur marchand. Et encore, les créations d’emploi mentionnées dans la note de conjoncture ne prennent pas en compte le travail des bénévoles effectué au sein des associations.

Par catégorie d’employeurs, la plus forte hausse des effectifs de l’ESS concerne les fondations, dont l’activité se concentre dans l’action sociale et sanitaire. Les fondations ont recruté 5 537 postes supplémentaires, marquant une hausse de 4,1 % au premier semestre 2024 en glissement annuel. Suivent les mutuelles, qui interviennent elles aussi dans la santé : + 2,7 % sur un an au premier semestre 2024, soit 3 327 emplois supplémentaires. Mais ce sont les associations qui représentent toujours l’essentiel des effectifs : malgré une croissance de seulement 1 %, elles créent 19 055 postes supplémentaires.

Des disparités régionales

Par type d’activité, le solde net de l’emploi entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024 est particulièrement élevé dans l’hébergement social et médico-social : 11 579 emplois supplémentaires. Un volume qui reflète notamment le vieillissement de la population et une meilleure prise en charge des enfants handicapés ou en difficulté. Vient ensuite le secteur de la santé (8 887 emplois supplémentaires), qui profite d’un effet de rattrapage après le Covid. « La crise sanitaire a fait prendre conscience des besoins de recrutement dans ce secteur qui commencent à être comblés », poursuit Antoine Détourné.

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