Castorama dans la turbulence, fermeture de neuf magasins
789 travailleurs sont intéressés par la fin du groupe britannique Kingfisher, propriétaire particulièrement des enseignes de bricolage Castorama et Brico Dépôt.
Les responsables des magasins Castorama avaient reçu la instruction d’être présents dans leur commerce, mercredi 20 mars, et ceux qui étaient en vacances nécessitaient être accessibles. Et pour cause : le groupe britannique Kingfisher, propriétaire des enseignes de bricolage Castorama et Brico Dépôt, B & Q et Screwfix, a avisé, mercredi, en même temps qu’une baisse de 13 % de son bénéfice imposable pour l’exercice clos fin janvier, le départ de Véronique Laury de son poste de directrice générale du groupe.
Et, surtout, un accroissement de son plan quinquennal censé augmenter son bénéfice annuel de 500 millions de livres (577 millions d’euros), à partir de 2021. Celui-ci s’accompagne de la clôture de « dix-neuf points de vente Screwfix en Allemagne » et d’un projet de « fermeture de quinze magasins dont la performance est insuffisante, au cours des deux prochaines années ». Parmi eux, en France, neuf Castorama, dont six en région parisienne, et deux Brico Dépôt, tous déficitaires, cesseront leur activité d’ici à 2020.
« Objectif des mouvements sociaux »
Sur les 18 311 salariés que compte le groupe en France, 789 sont intéressés par cette décision, dont 698 chez Castorama. L’entreprise a assuré que, pour ces « onze magasins (…), chaque collaborateur concerné » se verra « proposer un poste équivalent ». Kingfisher détient 224 points de vente en France, dont 101 Castorama et 123 Brico Dépôt.
Les ventes annuelles de l’ensemble du groupe ont baissé de 1,6 % à périmètre comparable, en raison des mauvaises performances de Castorama et de B & Q. Et ce, malgré la bonne tenue de Screwfix et de Brico Dépôt et des activités en Pologne.
En France, le chiffre d’affaires de Kingfisher a abandonné de 3,7 % à surface comparable, à 4,272 milliards de livres sterling. Le groupe dit avoir « subi l’impact des mouvements sociaux au quatrième trimestre [de son exercice], qui ont gêné l’accès aux magasins et causé l’arrêt temporaire de quelques commerces », a-t-il indiqué dans un communiqué. Les « gilets jaunes » auraient entrainé un manque à gagner de 3 % du chiffre d’affaires au quatrième trimestre de l’exercice.
Ces fermetures de magasins ne surprennent pas les syndicats. Depuis plusieurs années, les réaménagements se sont succédé. Kingfisher a annoncé, en novembre 2018, son intention de quitter la Russie, l’Espagne et le Portugal, afin de concentrer ses efforts dans des pays où le groupe est un acteur de premier plan ou a l’éventualité de le devenir.