Cadres, objectif 2020 : sortir du flou

Cadres, objectif 2020 : sortir du flou

« Qu’est-ce qu’un cadre : un encadrant ? Une qualification ? Un niveau de rémunération ? Une délégation du chef d’entreprise ? Un membre de la direction ? Un degré d’autonomie dans le travail ? »  Photo ; Un cadre montant les marches de La Grande Arche à la Défense (92) France.
« Qu’est-ce qu’un cadre : un encadrant ? Une qualification ? Un niveau de rémunération ? Une délégation du chef d’entreprise ? Un membre de la direction ? Un degré d’autonomie dans le travail ? »  Photo ; Un cadre montant les marches de La Grande Arche à la Défense (92) France. Jacques Loic / Photononstop

Carnet de bureau. Les cadres du privé étaient 3,9 millions en 2019, et pourtant on ne sait toujours pas qui ils sont ! Il y a cinq ans, les négociations ont commencé sur le « statut cadre », voué à disparaître avec la fusion des caisses Agirc et Arrco, intervenue le 1er janvier 2019. L’enjeu est d’importance : niveau de salaire, positionnement dans le management, couverture sociale (mutuelle, assurance-vie), pension de retraite plus favorable que celle du simple salarié.

Mais telle une boîte de Pandore, les discussions ouvertes à propos du régime de retraite complémentaire ont soulevé des polémiques en série sur la définition même du « cadre ». Qu’est-ce qu’un cadre : un encadrant ? Une qualification ? Un niveau de rémunération ? Une délégation du chef d’entreprise ? Un membre de la direction ? Un degré d’autonomie dans le travail ? Les débats sont allés bon train durant cinq ans, avec éclats de voix et interruptions de séances. L’accord national interprofessionnel du 17 novembre 2017 a esquissé une sorte de statu quo, sans pour autant donner de définition du cadre.

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Et, en 2020, la question n’est toujours pas tranchée. Le Medef a transmis, le 16 janvier, aux partenaires sociaux un texte de dix-sept « orientations », qui insiste sur l’évolution de l’environnement de travail du cadre et sur ses relations avec l’employeur. Le cadre y est défini comme « une catégorie de salariés occupant des postes de travail nécessitant une attention particulière ». « Qu’il exerce des fonctions d’expertise et/ou de management, [il] évolue dans un univers profondément transformé : agilité et adaptabilité caractérisent sa fonction dans l’entreprise », indique le texte. Deux critères délicats à manier pour établir un organigramme.

« Pauvre » et « déséquilibré »

Le patronat, qui depuis le début des négociations refuse d’entériner une définition du statut cadre opposable aux entreprises et aux branches, n’a d’ailleurs pas bougé sur ce point. Dans son texte, il réaffirme qu’il « n’y a pas de définition univoque du cadre » ; il renvoie toujours « à chaque branche [d’activité]» le soin de « définir ce qu’est un cadre dans le contexte sectoriel qui est le sien ». Il ne s’agit pas d’un revirement de position du Medef. Le statut cadre baigne toujours dans un grand flou, seule la mission de l’Association pour l’emploi des cadres commence à s’esquisser. Mais ce texte est un premier écrit formalisé par le patronat, qui permet de reprendre langue.

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LJD

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