Bridgestone : direction et syndicats trouvent un compromis sur le plan social

Bridgestone : direction et syndicats trouvent un compromis sur le plan social

Des employés de Bridgestone manifestent devant l’usine de Béthune (Pas-de-Calais) contre la fermeture annoncée du site, qui emploie 863 personnes, le 27 novembre 2020.

Cinq mois après l’annonce de la fermeture de l’usine de Béthune (Pas-de-Calais) afin de « sauvegarder la compétitivité du groupe », la direction et les sept syndicats de Bridgestone France ont signé, vendredi 12 février en début de soirée, « un accord unanime sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) », selon un communiqué. Pour Philippe Burnage, président de Bridgestone France, « c’est l’aboutissement d’un processus de négociation qui a duré quatre mois. Nous sommes parvenus, avec les organisations syndicales, à un accord permettant d’offrir aux salariés un accompagnement personnalisé ».

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Syndicats, direction et personnalités politiques sont désormais tournés vers la réinsertion des employés du fabricant de pneus. A ce titre, le gouvernement a lancé, mi-décembre 2020, la plate-forme « Action pour l’emploi ». Environ 450 offres y sont recensées dans divers secteurs, dont la moitié en CDI. En visite à Béthune, mardi 2 février, la ministre du travail, Elisabeth Borne, a déclaré que la plate-forme accompagnait environ 250 des 863 salariés. Une soixantaine d’entre eux ont déjà retrouvé un CDI.

Une reprise totale de l’usine de Béthune « peu probable »

L’avenir des salariés pourrait aussi passer par un repreneur, que cherche Bridgestone en vertu de la loi Florange de 2014. Mardi 9 février, la direction a annoncé que la reprise totale de l’usine était « peu probable », mais que plusieurs sociétés avaient manifesté leur intérêt pour la création d’un « parc industriel multiactivités », représentant « un potentiel de 335 à 485 emplois ». Une nouvelle réunion est prévue, lundi 15 février, pour évoquer ces différents projets de reprise.

Les offres devront parvenir à l’entreprise avant la tenue du Comité social et économique (CSE) final du 26 février, lorsque le PSE devrait être définitivement validé, avant d’être envoyé à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi, pour une validation à la mi-mars.

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L’usine fermera définitivement ses portes le 2 mai, si toutefois le processus n’est pas bloqué par la justice. Emmenés par l’avocat Fiodor Rilov, une cinquantaine de salariés ont attaqué leur entreprise devant le tribunal administratif de Lille. Regroupés sous le nom des « Affranchis de Bridgestone », ils tentent de prouver que la rupture de contrat entre Bridgestone France et sa maison mère européenne est abusive. Si la décision prévue le 23 février leur donne raison, l’usine pourrait demeurer ouverte. « Je n’ai pas de rapport avec les Affranchis puisqu’ils ne représentent qu’eux-mêmes, pas les syndicats », lance l’avocat de l’intersyndicale Stéphane Ducrocq, qui pense que ce recours n’aboutira pas.

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LJD

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