BNP Paribas sans transition entre résultats record et inquiétudes sur les effectifs

BNP Paribas sans transition entre résultats record et inquiétudes sur les effectifs

Devant une agence BNP Paribas, en août 2011.

Drôle de journée pour BNP Paribas, mardi 7 février. Contrainte en matinée, pour cause de manifestation contre la réforme des retraites, de remplacer par une visioconférence la présentation de ses résultats annuels prévue dans ses locaux historiques parisiens, BNP Paribas a été de nouveau contrariée, quelques heures plus tard, plusieurs syndicats dénonçant un projet de réduction d’effectifs au sein de la filiale spécialisée dans le crédit à la consommation.

Quelque 921 postes seraient concernés en France, sur un total d’un peu plus de 5 000. Aucun départ contraint, s’est engagée la direction, au cours d’une première réunion avec les représentants du personnel, mardi. Environ 680 personnes pourraient profiter d’un plan de départ volontaire, dit-on de source syndicale, le reste se voyant proposer des transferts vers d’autres activités du groupe. « Sur le papier, c’est très beau, mais il va falloir être très attentif », dit un représentant des salariés, au tout début de ce processus de discussion, qui devrait s’étaler sur au moins trois mois.

BNP Paribas Personal Finance, que les Français connaissent surtout par l’intermédiaire de la marque Cetelem, « engage la transformation et l’adaptation de ses activités », résume le groupe, qui justifie cette évolution par la remontée rapide des taux d’intérêt, par la pression exercée par le taux d’usure (le taux maximal de prêt autorisé en France), mais aussi par l’évolution des usages de ses clients, que l’inflation contraint à des arbitrages budgétaires de plus en plus fréquents.

« Nous ne nous désengageons pas, nous nous recentrons »,

Ce contexte a pesé sur les résultats de la branche en 2022, son bénéfice avant impôt ayant reculé de 4,6 %, à 1,121 milliard d’euros. Sur le seul quatrième trimestre, son produit net bancaire (l’équivalent du chiffre d’affaires dans le secteur) a diminué de 0,9 %, à 1,28 milliard d’euros, tandis que ses frais de gestion augmentaient de 4,1 % par rapport aux trois derniers mois de 2021.

La réorganisation de la division ne concerne pas uniquement la France, puisqu’elle porte sur un recentrage sur la zone euro, le Royaume-Uni et les pays scandinaves, au détriment des Etats dans lesquels elle dispose de positions moins favorables. La filiale bulgare a, par exemple, été cédée, fin 2022, à Eurobank. Ce changement de modèle réduit les besoins de fonctions de support en France, et justifie donc les réductions d’effectifs envisagées, explique le groupe dirigé par Jean-Laurent Bonnafé.

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« Nous ne nous désengageons pas, nous nous recentrons », a souligné ce dernier, mardi, en présentant aux analystes financiers des résultats annuels au beau fixe, marqués par un bénéfice net en hausse de 7,5 %, à 10,2 milliards d’euros, le plus important jamais engrangé par le groupe, pour un produit net bancaire de 50,4 milliards (+ 9 %). Des performances qui permettent à la première banque de la zone euro de relever ses objectifs de croissance des profits pour la période 2023-2025.

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