Bien intégrer ses jeunes cadres, une phase cruciale pour la réputation de l’entreprise

Bien intégrer ses jeunes cadres, une phase cruciale pour la réputation de l’entreprise

Contrairement à ce que certains peuvent croire, l’attachement d’un nouveau salarié à sa nouvelle entreprise n’est pas automatique. « C’est un peu comme dans une relation humaine, les premières impressions sont structurantes, il faut faire un effort, car, si on part sur une fausse note, celle-ci peut traîner. Des recherches montrent qu’il existe un lien fort entre les pratiques d’intégration et plusieurs indicateurs, comme le niveau de satisfaction du salarié, son implication, son efficacité et ses intentions de départ sur le court terme », souligne Serge Perrot, professeur des universités à ‎Paris-Dauphine – PSL. L’enjeu « marque employeur » est également très important : « Lorsque quelqu’un raconte à l’extérieur, à ses camarades de promo, à son réseau, etc., que rien n’était prêt quand il est arrivé, qu’il ne s’est pas senti accueilli, cela ne facilite pas la création d’une image employeur attrayante pour les jeunes talents », appuie Stéphanie Guerrand, responsable des divisions RH, juridique et fiscal chez Robert Half France.

L’onboarding (« l’embarquement »), comme on appelle aussi l’intégration, obéit à un double processus : « Cette période, qui peut varier selon les personnes et les métiers, consiste d’abord à comprendre et à apprendre les codes et la culture de l’entreprise, son métier, découvrir ses collègues. Puis ensuite à l’intérioriser : dans quelle mesure ce que fait l’entreprise, sa façon de fonctionner, ses valeurs, me correspondent ou pas », détaille Serge Perrot.

Des recrues sensibles aux petits gestes

Pour cela, il faut d’abord que tout soit prêt d’un point de vue matériel et technique pour l’arrivée d’un nouveau collaborateur – bureau, ordinateur, session de connexion, téléphone professionnel, badge, etc. « Il y a peu, j’ai entendu des échos d’un recruté mécontent : ses collègues savaient à peine qu’il arrivait, et il a mis trois jours à récupérer son matériel… Cela ne donne pas envie », regrette Stéphanie Guerrand. A contrario, Antoine, un jeune développeur, a lui été impressionné par l’adaptabilité de sa nouvelle société quand il a reçu chez lui son ordinateur et tout le matériel nécessaire au télétravail lors de sa prise de poste, au printemps dernier : « La logistique mise en place était assez impressionnante, et l’utilisation de Slack et des appels en visio pour communiquer a tout de suite été fluide. »

L’intégration d’un nouveau collaborateur peut prendre des formes variées. Certaines entreprises accueillent les salariés avec un kit constitué de petits cadeaux (tasse, tee-shirt, tote bag aux couleurs de l’entreprise…), des livrets sur l’histoire ou les projets de la société, un organigramme. D’autres organisent des sessions collectives, des journées ou des semaines d’intégration mêlant conférences et moments plus informels destinés à créer des liens. « Les entreprises n’étaient pas forcément aussi conscientes de l’importance de cette étape avant, mais elles font depuis quelques années de gros efforts, sûrement à cause de la concurrence, pour attirer et conserver les jeunes talents, notamment les ingénieurs », explique Serge Perrot.

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LJD

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