Avec son nouveau plan stratégique, Danone veut garder l’ensemble de ses métiers
Une bouteille d’Evian avec des bulles. Cette innovation récente du groupe Danone à l’international a été mise en exergue par son nouveau directeur général, Antoine de Saint-Affrique, à l’occasion de la présentation très attendue de son plan stratégique, mardi 8 mars. Un rendez-vous fixé à la communauté financière à Evian-les-Bains (Haute-Savoie), fief de cette emblématique marque d’eau minérale, source de l’entreprise.
Ce plan baptisé « Renew Danone », censé dessiner le futur du groupe agroalimentaire français, doit « créer les conditions d’une croissance compétitive et durable, mais également celles d’une création de valeur durable », selon M. de Saint-Affrique. Avant de livrer sa feuille de route, le nouveau directeur général a pris le temps d’ausculter l’entreprise. Cela, pendant près de six mois, depuis son arrivée officielle au siège, boulevard Haussmann, à Paris, datant de mi-septembre 2021. Le successeur d’Emmanuel Faber, débarqué, lui, il y a quasiment un an, le 14 mars 2021, à la suite d’une crise de gouvernance inédite, savait la tâche ardue.
Travaillant en binôme avec Gilles Schnepp, nommé président du groupe, après la dissociation des fonctions, il a œuvré en coulisses. Il a constitué son équipe de direction. Il a multiplié les rencontres avec les « danoners », les clients et les investisseurs, en France et à l’international. Surtout, il a étudié scrupuleusement les marques qui ont fait la réputation de l’entreprise, à l’instar d’Evian, Blédina, Actimel, Badoit, Activia ou Alpro. De quoi nourrir son diagnostic.
Sous-performance
A l’heure du verdict, les actionnaires activistes désireux de voir Danone céder des pans entiers de son activité, tantôt son activité laitière, tantôt celle des eaux en bouteille, resteront sur leur faim. M. de Saint-Affrique juge au contraire que le positionnement stratégique du fleuron du CAC 40 sur ses métiers, les produits laitiers frais et végétaux, les eaux en bouteille, la nutrition infantile et spécialisée, tous potentiellement en croissance de 3 % à 5 % par an, est unique et en ligne avec les tendances de consommation.
Il se félicite du riche portefeuille de marques et des implantations géographiques équilibrées du groupe. Enfin, il confirme la valeur du double projet économique et social de Danone, ainsi que celle de son rôle pionnier dans la santé par l’alimentation. Là s’arrêtent les satisfecit. M. de Saint-Affrique estime, en effet, que Danone souffre de sous-performance par rapport à la croissance de ses marchés. « Nous avons perdu des parts de marché dans trop d’endroits (…), pas investi ce que nous devrions dans nos marques », avait-il déjà esquissé, le 23 février, lors de la présentation des résultats annuels du groupe, ajoutant qu’il y avait « encore plein de choses à améliorer ».
Il vous reste 40.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.