Aux Etats-Unis, le Nasdaq impose des règles d’inclusion sociale

Aux Etats-Unis, le Nasdaq impose des règles d’inclusion sociale

Les locaux du Nasdaq à New York, en 2016.

Au Nasdaq, la cloche ne sonne pas que pour les jeunes start-upeurs à succès, le plus souvent masculins et blancs. Lors d’une cérémonie retransmise sur son écran géant à Times Square, le 6 juillet 2020, la Bourse new-yorkaise des valeurs technologiques a mis à l’honneur la lutte contre les inégalités sociales en invitant la National Association for the Advancement of Colored People, la plus grande organisation de défense des droits des Noirs américains. Dans un monde traversé par les mobilisations du #blacklivesmatter, le Nasdaq ne s’est pas limité à donner la parole aux revendications de justice sociale.

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Le 1er décembre, l’opérateur de marché a proposé à la Securities and Exchange Commission (SEC), le « gendarme » boursier américain, d’introduire des règles qui lient la cotation de plus de 3 000 entreprises à des obligations d’inclusion sociale. La proposition du Nasdaq, certes en partie liée au contexte américain où les statistiques ethniques sont monnaie courante, est néanmoins inédite pour une Bourse. Les règles envisagées par le Nasdaq, en plus de demander aux firmes d’avoir un niveau minimal de représentation pour les femmes et les minorités en conseil d’administration, les obligent aussi à publier des statistiques transparentes.

Un sentiment d’urgence

En France, les règles en faveur de la parité en entreprise émanent du législateur et ont permis améliorer l’équilibre. Dix ans après la loi Copé-Zimmermann, les sociétés du CAC40 comptent 46 % de femmes parmi leurs administrateurs, plus que la moyenne européenne, d’après Ethics & Boards, l’observatoire de la gouvernance des sociétés cotées. Les Etats-Unis ne brillent pas particulièrement en la matière, avec seulement un quart des sièges d’administrateur occupés par des femmes dans les cent plus grandes entreprises américaines, selon le cabinet d’audit et de conseil Deloitte. D’où un sentiment d’urgence à agir en faveur de la diversité qui agite la finance américaine. Goldman Sachs refuse de travailler, aux Etats-Unis comme en Europe, sur l’introduction en Bourse d’une société où le conseil d’administration serait entièrement masculin et sans aucune représentation des minorités.

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Toutes ces initiatives vont sûrement dans la bonne direction, mais ne semblent pas s’attaquer au cœur du problème : les comités de direction. Pourtant le Nasdaq tout comme son éternel rival, le New York Stock Exchange (NYSE), ont de quoi montrer l’exemple : toutes les deux sont dirigées par des femmes. Le marché actions de Paris le sera bientôt aussi.

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LJD

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