Les salariés de General Motors appelés à la grève aux USA

GM qui veut fermer des chaînes d’assemblage aux USA n’a plus connu de grande grève depuis douze ans.

L’UAW veut aussi et surtout empêcher la fermeture d’autres chaînes d’assemblage dans l’Ohio et le Michigan.
L’UAW veut aussi et surtout empêcher la fermeture d’autres chaînes d’assemblage dans l’Ohio et le Michigan. JEFF KOWALSKY / AFP

Les 46 000 salariés de General Motors sont appelés à la grève aux Etats-Unis à partir de minuit dimanche 15 septembre, à l’appel du puissant syndicat United Auto Workers (UAW). Pour le syndicat, il s’agit de peser sur des négociations actuellement dans l’impasse sur une nouvelle convention collective. Initié en juillet, les négociations sont pour le moment au point mort.

Le syndicat exige surtout des augmentations de salaires, une meilleure couverture santé et des garanties sur la sécurité de l’emploi, a déclaré à la presse le vice-président d’UAW, Terry Dittes, à l’issue de la réunion à Detroit.

S’accommoder aux changements du marché automobile

L’UAW veut aussi et surtout empêcher la fermeture d’autres chaînes d’assemblage dans l’Ohio et le Michigan, alors que la direction du général moters les juge indispensable pour adapter son outil de production aux changements du marché automobile.

La mobilisation sera un test pour Mary Barra, la directrice générale du constructeur. GM n’a plus connu de grande grève depuis douze ans. Les salariés avaient alors arrêté le travail pendant deux jours. En 1998, une grève de 54 jours avait paralysé l’usine de Flint, dans le Michigan.

En novembre 2018, GM avait clôturé de cinq usines en Amérique du Nord, dont dans les États  de l’Ohio et du Michigan, s’attirant les foudres de Donald Trump, pour qui ces Etats sont essentiels s’il veut être réélu pour un deuxième mandat, en novembre 2020.

L’UAW joue gros : les caisses de grève n’envisage pas de verser que 250 dollars par semaine aux ouvriers grévistes, bien en dessous de leurs rémunérations. En revanche, le syndicat qui négociait aussi avec les deux autres constructeurs américains Ford et Chrysler est parvenu vendredi à un accord dans ces deux groupes.

Les seniors, appelés à travailler plus longtemps

Paris, France, le 24 avril 2018. Jean-Paul, 60 ans, en formation dans l'atelier de CAP de l'ameublement dans l'école de la Bonne Graine à Paris. De plus en plus de salariés se détournent d'une longue carrière dans le tertiaire et ont décidé de profiter de plans de départ ou d'opportunités de formations pour s'apprendre à un métier d'art. Un retour aux sources souvent vécut comme une renaissance à l'heure où un nombre grandissant de Français se posent la question du Sens dans le Travail.

EMERIC FOHLEN / HANS LUCAS

Après presque sept ans passés dans une belle agence de communication, Sylvie Heas avait envie de progresser. Elle répond à une offre d’emploi qui correspond à son profil, décroche un premier entretien téléphonique. Au bout de trente minutes d’un échange positif, la recruteuse lui offre de fixer un rendez-vous. Tout se présente pour le mieux. Jusqu’à ce que, soudain, elle réalise que Sylvie Heas n’a pas précisé son âge sur son CV. Elle pose donc la question. A l’annonce de la réponse – 56 ans –, l’échange tourne court. Plus de rendez-vous en perspective. « C’est qu’au-delà de 45 ans, mon client ne veut embaucher personne…. », explique la recruteuse à la candidate interloquée.

C’est l’un des nombreux paradoxes du marché du travail français et une grande difficulté pour la réforme des retraites en gestation. Alors que les individus sont appelés à travailler de plus en plus longtemps, les seniors – entendez par là les plus de 45 ans, selon la terminologie couramment admise dans le monde du travail… – sont les mal-aimés des entreprises et des recruteurs. Selon  l’ADP The Workforce View in Europe, paru début septembre, plus d’un tiers des salariés français estime avoir subi une forme de discrimination au travail liée à son âge.

Voilà pour la perception. L’examen statistique confirme ce sentiment d’inégalité.
Malgré une nette progression depuis une dizaine d’années, due surtout à l’arrêt des cessations anticipées d’activité (préretraites), la situation des seniors sur le marché du travail n’est guère enviable.

Le taux d’emploi des 55-64 ans s’établit à 51,3 % en 2017 en France, un niveau inférieur à celui de la moyenne de l’Union européenne (UE), où il est de 57,1 %. Pour la tranche d’âge des 60-64 ans, le décrochage français est encore plus net : 29,4 % contre 42,5 %. Le taux d’emploi est environ deux fois plus élevé en Allemagne, au Danemark, au Pays-Bas, en Estonie,  en Estonie… Il dépasse même les 60 % en Suède (68 %), en Norvège (66 %) ou en Suisse (61 %)… et atteint 82 % en Islande.

« En France, seul le secteur automobile a fait de réels efforts »

Les Français seraient-ils les champions de la retraite prise le plus tôt possible ? Pas vraiment. En réalité, ce faible taux d’emploi se traduit par une très grande diversité de situations : ni au travail ni à la retraite, les seniors naviguent dans une zone grise, entre arrêts maladie, invalidité ou chômage. « Entre 55 et 64 ans, une part non négligeable des travailleurs passe par l’inactivité », déclare Marion Gilles, chargée de mission au département Etudes, capitalisation & prospective à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

Au Japon, le travail après la retraite, réponse à la manque de travailleur

Selon un sondage effectué pour le gouvernement nippon, deux Japonais sur trois de plus de 60 ans veulent continuer à travailler après 65 ans. Une conséquence qui s’explique par la modicité de la retraite.

Travailler après la retraite n’a rien d’étonnant au Japon. Sur les chantiers, dans les usines ou les bureaux, il n’est pas rare de rencontrer des personnes de plus de 70, voire 80 ans. Un besoin primordial pour un pays vieillissant, où le taux de chômage ne dépassait pas 2,2 % en juillet, avec 1,59 offre d’emploi par chômeur, voire 6 pour 1 dans des secteurs comme la construction ou la restauration.

Or, avantage pour l’Archipel, selon un sondage effectué pour le gouvernement, deux Japonais sur trois de plus de 60 ans veulent poursuivre le travail après 65 ans. Résultat, en 2017, le taux d’emploi des 65-69 ans atteignait 54,8 % chez les hommes et 35 % chez les femmes. Un record dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Faire travailler les après la retraite permet donc de répondre, même partiellement, à un manque grandissant de main-d’œuvre.

Autre avantage, cela repousse le moment de la perception de la pension. Actuellement, l’âge de la retraite est fixé à 60 ans – 65 ans dans la fonction publique depuis 2018. Celui de la perception de la pension à taux plein s’établit à 65 ans et pourrait passer à 70 ans. Considérant l’accroissement de la durée de vie, le gouvernement y réfléchit.

20 % des plus de 65 ans dans une situation de pauvreté relative

Le travail après la retraite doit aussi compenser la modicité des pensions – en moyenne, 150 000 yens (1 269 euros) par mois –, pensions qui ne devraient pas accentuer, tant les dépenses sociales ne cessent de croître. Ces dépenses pourraient atteindre 140 000 milliards de yens (1 185 milliards d’euros) en 2025, contre 120 000 milliards de yens en 2017. Selon l’OCDE, près de 20 % des Japonais de plus de 65 ans se trouvent actuellement dans une situation de pauvreté relative, un niveau parmi les plus élevés des pays développés.

En juin, plusieurs commissions du ministère des finances en sont venues à recommander aux contribuables d’économiser durant leur vie active afin de gagner d’une épargne de 15 à 30 millions de yens (entre 127 000 et 254 000 euros) pour compléter leur pension et faire face à des frais médicaux dont les taux de remboursement baissent.

Au-delà des questions budgétaires, le maintien en activité de personnes dotées de compétences solides permettrait aussi de faciliter le fonctionnement des entreprises. « L’industrie au Japon s’organise verticalement avec des fournisseurs de taille moyenne. Les travailleurs des générations précédentes ont établi des liens de confiance, indispensables pour faire fonctionner ce réseau », déclare Nobuko Kobayashi, analyste chez EY-Parthénon.

Les jeunes kinés face aux difficultés du travail

Lors de leurs remplacements postdiplôme, plusieurs jeunes kinés sont touchés par les cadences et les pratiques de certains cabinets.

Dans les cabinets de kinésithérapie, les titulaires pratiquent un rythme effréné, parfois à raison de cinq patients à domicile par heure : une équation impossible eu égard au temps de déplacement.
Dans les cabinets de kinésithérapie, les titulaires pratiquent un rythme effréné, parfois à raison de cinq patients à domicile par heure : une équation impossible eu égard au temps de déplacement. Sean Prior/Wavebreak Media/Photononstop

Les remplacement au pied levé, c’est le quotidien de Valentine (le prénom a été changé), 25 ans, jeune diplômée de l’école de kinésithérapie de Grenoble. Au printemps, après quelques clics sur les groupes Facebook de sa profession, où les annonces sont légion, elle a répondu à une offre dans un cabinet au soleil, à quelques encablures de la côte méditerranéenne. Mais, une fois sur place, la jeune professionnelle déchante : les titulaires y pratiquent un rythme effréné, presque intenable. Le travail qu’on lui impose est surchargé, à raison de cinq patients à domicile par heure : une équation impossible eu égard au temps de déplacement.

« J’étais obligée de ne passer que cinq minutes avec les patients », se souvient Valentine, un tempo bien en deçà des durées recommandées par l’Assurance-maladie. La jeune femme fait part de ses doutes au kinésithérapeute qu’elle remplace. Mais celui-ci la tance sur un ton péremptoire : « Il m’a dit : Tu travailles pour moi, donc tu fais ce que je te dis. » Pour Valentine, ce fut la douche froide. « Je pleurais une fois par semaine, j’avais l’impression de mal faire mon travail et de ne pas respecter les patients, souvent âgés. »

A l’image de Valentine, faire des remplacements au gré des saisons est une option de premier choix pour les quelque 5 000 nouveaux  diplômés chaque année en France. Au sein d’une profession qui ne connaît pas le chômage, ce statut offre la possibilité de voyager, de gérer son emploi du temps annuel, et de goûter au plaisir de l’indépendance… Le tout après des études sélectives, âprement encadrées par un numerus clausus.

Des cabinets « usines »

Mais, pour certains de ces jeunes, l’arrivée sur ce marché du travail est synonyme de déconvenues. Le travail dans des cabinets « usines », comme les décrit Thomas, fait partie des expériences les plus déplaisantes. Ce kiné de 28 ans, diplômé d’une école privée espagnole, se remémore avec tristesse l’un de ses premiers passages dans une structure libérale : « Les kinésithérapeutes faisaient deux papouilles, et au revoir ! Ce n’était absolument pas rigoureux, ce n’était pas du tout ce que j’avais en tête. » Alexandre, qui a payé sa formation en apprentissage avec l’hôpital de la Timone, à Marseille, a eu le même type d’expérience. « Le problème du libéral, c’est que certains travaillent à la chaîne. Ce n’est pas ce que j’ai envie de faire, je ne veux pas faire de l’abattage », déclare-t-il, quelques mois après avoir obtenu son diplôme.

Pour une « chambre de compensation des prélèvements obligatoires » en Europe

« La même logique pourrait s’appliquer aux contrats commerciaux avec la mise en ligne de documents adaptés pour chaque Etat membre » (photo : la banque centrale européenne, Francfort).
« La même logique pourrait s’appliquer aux contrats commerciaux avec la mise en ligne de documents adaptés pour chaque Etat membre » (photo : la banque centrale européenne, Francfort). Mehlig/Sime / Photononstop

Pour avoir un accroissement économique rapide, un espace géographique commun et unifié est fondamental aux entreprises. Conquérir des marchés aux réglementations différentes demande beaucoup d’argent et de temps aux entrepreneurs, qui en manquent.

En Europe, ce marché commun est imparfait et incomplet. Ce n’est pas le cas aux Etats-Unis où, malgré des spécificités propres à chaque Etat, les formalités sont simplifiées pour aider la croissance et atteindre l’ensemble des clients américains. De ce côté de l’Atlantique, c’est une tout autre affaire.

Des modèles économiques très différents

Les questions de fiscalité et de prélèvements sociaux sont des sujets très délicate en Europe et s’inscrivent dans des entourage et des modèles économiques très différents. La souveraineté économique de chaque pays fait loi. Cette variété fait la richesse de l’Europe, la remettre en cause en imposant un modèle par le haut serait contraire à l’idéal européen et irait à l’encontre du principe de subsidiarité. Ce projet n’aurait aucune chance d’aboutir.

Notre objectif est d’éviter que les entreprises à forte croissance ne partent aux Etats-Unis pour se développer

Nous devons donc œuvrer à des solutions pragmatiques, à des « tuyauteries » fiscales qui avancer la vie des entrepreneurs. Parmi les possibilités qui s’offrent à nous, il existe une solution concrète dont le coût politique serait faible : la mise en place d’une « chambre de compensation des prélèvements obligatoires ».

En fin, il s’agirait d’un organisme central européen qui se chargerait de collecter toutes les taxes diverses et variées (charges sociales, impôts, etc.) selon un taux moyen ajusté à tous les entrepreneurs européens. Cette chambre de compensation reverserait ensuite ces taxes à chacun des organismes collecteurs nationaux locaux selon les différents taux qui sont les leurs et la législation propre à chacun des vingt-sept pays.

C’est ce que la délégation française a présenté lors du sommet du G20 des Jeunes entrepreneurs, au Japon, les 16 et 17 mai. Cette proposition sera également présentée au ministre de l’économie Bruno Le Maire lors de la conférence annuelle des entrepreneurs, en novembre.

Faciliter les recrutements dans d’autres pays

Les entrepreneurs se libéreraient ainsi de démarches administratives chronophages pour se concentrer sur l’essentiel : la création, le développement de leurs activités et donc la création d’emplois au sein de l’Union européenne.

Le problème des urgences ne peut être résolue sans que soit traitée celle de la capacité de la médecine de ville 

Un jour après les annonces de la ministre de la santé, le collectif Inter Urgences, à l’origine fait de personnels soignants paramédicaux, a réuni le 10 septembre son assemblée générale, à laquelle plusieurs médecins ont participé. Selon le collectif, 249 services d’urgence étaient en grève, soit la moitié des services d’urgence publics. L’été et la rentrée ont également vu la publication de plusieurs tribunes et reportages attirant l’attention sur la gravité et le caractère structurel de la crise. Deux ouvrages annoncés dernièrement par des chercheurs en sciences sociales permettent de rendre compte des enjeux et de faire des solutions pour bâtir l’hôpital – et le système de soins – du XXIe siècle.

L’activité dans le secteur public hospitalier a augmenté de 11 %, mais l’emploi de 4 % seulement

Le premier, La Casse du siècle. A propos des réformes de l’hôpital public (Raisons d’agir, 192 p., 8 €), de Pierre-André Juven, Frédéric Pierru et Fanny Vincent, met en évidence les limites de la thèse répétée ad nauseam par un bon nombre d’experts et de responsables administratifs et politiques selon laquelle « les difficultés de l’hôpital public ne viendraient pas d’un manque de moyens financiers, matériels et humains, mais d’un problème d’organisation et d’efficience », comme le conclu les auteurs. La froide analyse des chiffres dit tout autre chose : les capacités d’hospitalisation ont été drastiquement réduites depuis une décennie ; en vingt ans, le nombre de passages aux urgences est passé de 10 à 21 millions ; entre 2005 et 2009, l’activité dans le secteur public hospitalier a augmenté de 11 %, mais l’emploi de 4 % seulement.

Résultats: les soignants sont à bout ; les paramédicaux finissent par choisir des dispositifs à la limite de la légalité, qui allongent démesurément leur temps de travail (la journée de 12 heures, par exemple, étudiée par Fanny Vincent) en partie pour échapper à la dégradation de celui-ci ; la maltraitance supportée par les soignants rejaillit sur les patients eux-mêmes. Les conditions d’exercice du travail des personnels médicaux et paramédicaux de l’hôpital public se sont considérablement dégradées depuis des années, comme le montrent les enquêtes « Conditions de travail » du ministère du travail. Les personnels de la fonction publique hospitalière sont ainsi presque 40 % à déclarer « devoir faire trop vite, toujours ou souvent, une opération qui demanderait davantage de soin », face à une moyenne de 27 % pour l’ensemble des salariés.

Le statut spécial des agents de la RATP n’est pas en dangé

Le régime spécial de retraite est l’intérêt numéro un du statut des salariés de la régie parisienne, mais il n’est pas le seul avantage. La libéralisation du secteur ne devrait pas le remettre en cause.

Manifestation des employés de la RATP, devant le siège social de la Régie, à Paris, vendredi 13 septembre.
Manifestation des employés de la RATP, devant le siège social de la Régie, à Paris, vendredi 13 septembre. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Comme les cheminots, les salariés de la RATP sont en majorité des agents à statut. Cela signifie que, bien qu’étant salariés de droit privé (les litiges avec leur employeur relèvent, par exemple, de la compétence du conseil de prud’hommes), ils bénéficient de conditions – en général des avantages – dérogatoires du droit commun.

C’est un décret de 1959 – Michel Debré était premier ministre et Charles de Gaulle chef de l’Etat –, qui prépare l’existence d’un statut du personnel propre à la Régie autonome des transports parisiens (RATP,) laquelle n’est pas une société, mais un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). En tête de l’organigramme du groupe RATP (63 000 collaborateurs dans douze pays), l’EPIC RATP emploie 46 000 salariés, dont 43 000 profitent du statut. Ces derniers travaillent tous dans le périmètre de l’activité historique de la RATP, à savoir les transports en commun de Paris et de la petite couronne.

Licenciement économique interdit

Les principaux éléments de ce cadre sont mentionnés dans un document de près de 120 pages, qui décrit, surtout, les conditions de recrutement et de cessation de fonctions, la rétribution, les congés de toute nature, un certain nombre de droits sociaux et de droits syndicaux, les garanties disciplinaires, etc.

En réalité, un grand nombre d’éléments du dispositif social relèvent d’accords internes à la RATP. C’est le cas, par exemple, des avantages liés au comité d’entreprise (CE), très généreux. Comme la SNCF, la RATP ne peut embaucher un futur agent au statut dès lors que le candidat a plus de 35 ans.

Aux yeux des salariés, l’intérêt numéro un, c’est le fameux régime spécial de retraite, dont la remise en cause potentielle a initié le mouvement de grève massif du vendredi 13 septembre. Il permet à certains travailleurs de partir à la retraite bien plus tôt que dans le secteur privé : 57 ans si l’on travaille à la maintenance, 52 ans à un poste de conduite. Il faut, toutefois, pouvoir justifier de vingt-sept années de service à la RATP et, surtout, cet âge de départ reste très théorique, car une décote s’applique si l’on ne justifie pas de quarante et-un ans de cotisation.

Il y a d’autres atouts. Le dispositif social interdit l’expulsion économique de ses bénéficiaires, et un agent ne peut être révoqué que pour faute. Très apprécié aussi des salariés, le système d’assurance-santé est particulièrement avantageux si on le compare à la sécurité sociale traditionnelle (salaires maintenus en cas d’arrêts de travail longs, récupération des jours de congé lors desquels on est malade…). Dans ce cadre, les agents, ainsi que leurs conjoints et leurs enfants, ont accès à des centres de santé dispensant des consultations et des soins gratuits. Une fois à la retraite, ils continuent d’en profiter.

La maison de robes de mariée Pronuptia placée en liquidation judiciaire

Le groupe est en poursuite d’activité jusqu’au 4 décembre et un administrateur judiciaire a été désigné pour trouver des repreneurs.

Le distributeur français de robes de mariées Pronuptia, qui a 234 salariés, a été placé en liquidation judiciaire par décision du tribunal de commerce de Laval, a fait savoir jeudi 12 septembre le président du groupe, Philippe Macé.

« Cette année, on n’a pas fait de résultat et on n’a pas pu honorer le paiement de la dette. La sanction, c’est la liquidation », a déclaré M. Macé. Le groupe est en poursuite d’activité jusqu’au 4 décembre et un administrateur judiciaire a été désigné pour trouver des repreneurs.

Pronuptia, qui compte 41 boutiques, a été mi en redressement judiciaire en 2012 puis un plan de continuation choisie en 2013. Le paiement de sa dette avait été étalé sur dix ans. Il lui reste toujours 9 millions d’euros à rembourser, selon son président.

Espoir d’un repreneur

« Depuis le début de l’année, on a perdu plus de 10 % de notre chiffre d’affaires », a déclaré M. Macé. « Le nombre de mariages n’a jamais été aussi bas et nos trois plus gros mois de l’année (janvier, février et mars) ont été marqués par le mouvement des “gilets jaunes”. » En 2017, 228 000 mariages ont été célébrés en France, contre près de 298 000 en 2000, selon l’Insee.

Les comptes du groupe sont aussi touchés depuis quelques années par le cours du dollar et la concurrence de la vente en ligne. Revendiquant la place du numéro un du marché, Pronuptia espère attirer des repreneurs, selon son président : « C’est l’objectif, on travaille tous pour ça. »

Vers une nouvelle loi pour l’égalité professionnelle

Un projet de loi en faveur de la libération économique des femmes devrait voir le jour en 2020. Nouveaux quotas dans les entreprises et mesures pour éclairer la reprise d’activité après la maternité sont au menu. Tour d’horizon des pistes envisageables.

« Une étude de BNP Paribas indique qu’en 2017, seulement 7 % des fonds levés l’ont été par des femmes, alors qu’elles représentent un tiers des entrepreneurs. »
« Une étude de BNP Paribas indique qu’en 2017, seulement 7 % des fonds levés l’ont été par des femmes, alors qu’elles représentent un tiers des entrepreneurs. » Ingram / Photononstop

La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les ségrégations, Marlène Schiappa, a annoncé fin août une nouvelle loi « en faveur de l’émancipation économique des femmes ». Le texte parlera des sujets aussi divers que le retour au travail après la maternité, l’accès au crédit pour les entrepreneuses, ou encore la place des femmes dans les directions d’entreprise.

Dans un entretien au Figaro, Marlène Schiappa a ainsi parlé de la possibilité d’instaurer de nouveaux quotas de femmes au niveau des plus hautes instances de décision des entreprises. Depuis la loi Copé-Zimmermann de 2011, les sociétés cotées et les entreprises de plus de 500 salariés présentant un chiffre d’affaires net supérieur à 50 millions d’euros sont déjà tenues de désigner au moins 40 % de femmes au sein de leurs conseils d’administration.

La mesure, qui doit être élargie aux sociétés d’au moins 250 salariés en 2020, a fait ses preuves : selon l’observatoire de la gouvernance des sociétés cotées d’Ethics & boards, au 1er mars 2019, la féminisation des conseils d’administration atteignait 43,7 % pour l’ensemble des sociétés du SBF 120 (un indice boursier qui rassemble 120 valeurs, parmi lesquelles les entreprises du CAC 40).

17,8 % de femmes dans les Comex

Mais les femmes restent sous-représentées au niveau des comités exécutifs (Comex) et des comités de direction (Codir), qui sont les véritables organes de décision dans les entreprises. Les Comex du SBF 120 comptaient uniquement 17,8 % de femmes en moyenne au 1er mars 2019. Pour accélérer la désignation de femmes dans ces bastions du pouvoir, il pourrait être question d’y imposer des quotas. Un rapport a été commandé en ce sens auprès du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.