Après la suicide de deux policiers, un appel à des mobilisations
Une capitaine de police de Montpellier et un policier de Paris se sont suicidés, jeudi, portant à vingt-huit le de suicides dans la profession en cette année.
Les syndicats de police appellent à des mobilisations vendredi matin et sollicite à être reçu « en urgence » par Christophe Castaner, après deux nouveaux suicides de policiers, jeudi 18 avril, d’une capitaine de Montpellier et d’un policier de Paris.
« Le plan de lutte contre les suicides dans la police doit être une cause nationale et être arrangé priorité ministérielle », a sollicité l’intersyndicale de la police dans un communiqué en précisant vouloir arranger « sans clivage syndical, ni de corps » des rassemblements de personnels de la police nationale vendredi, de 11 h 30 à midi, « devant leurs services respectifs en hommage » aux collègues décédés. L’organisation demande à être reçue « en urgence » par le ministre de l’intérieur, alors que les deux suicides tiennent à vingt-huit le nombre de policiers s’étant donné la mort depuis le début de l’année.
« Les journées dramatiques s’enchaînent »
« Les journées dramatiques se relient à un rythme insoutenable et jamais connu », déclare l’intersyndicale. Selon des sources policières et syndicales, une capitaine de police de la sûreté départementale de l’Hérault s’est donné la mort jeudi matin dans son bureau à Montpellier avec son arme de service.
Le suicide serait fait vers 8 heures à l’hôtel de police de Montpellier. Aucune explosion n’a été entendue, mais des collègues ont été avertis par une odeur de poudre. Ils ont alors découvert vers 9 heures cette femme de 48 ans, mère de deux fillettes, immobile, une balle en plein cœur. La direction départementale de la sécurité publique de l’Hérault n’a pas désiré transmettre à ce stade.
Un autre policier a été perçu jeudi en début d’après-midi à son demeure à Villejuif (Val-de-Marne), a-t-on aussi appris de sources policières et syndicales. Agent de la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris, ce policier de 25 ans s’est assassiné avec son arme à feu. Il dépendait à la division régionale de la sécurité routière et intervenait dans les écoles. « Des mesures fortes et immédiates doivent être prises sans délai », déclare l’intersyndicale.
Pas une « fatalité » pour Castaner
Vendredi dernier, Christophe Castaner, en visite à l’hôpital des Gardiens de la paix, à Paris, a prévu une augmentation dans la mise en œuvre du plan anti-suicides lancé en 2018 par son prédécesseur, Gérard Collomb. Il a pareillement annoncé la création d’une « cellule alerte prévention suicide » pour la police nationale en garantissant que le suicide n’était pas une « fatalité ».
Un service disponible 24 heures sur 24, à travers un numéro de téléphone, permettra en outre de signaler les tentations et de mettre les personnes en souffrance en relation avec des psychologues. En 2018, 35 policiers et 33 gendarmes se sont suicidés, selon les chiffres du ministère de l’intérieur.