Après la démission de Stéphane Richard, la succession à la tête d’Orange s’organise

Après la démission de Stéphane Richard, la succession à la tête d’Orange s’organise

Stéphane Richard, président-directeur général d’Orange, lors du Mobile World Congress (MWC) à Barcelone, en Espagne, le 29 juin 2021.

Stéphane Richard rêvait de rester patron d’Orange pour un quatrième mandat à partir de mai 2022. Il n’en est désormais plus du tout question. Le président-directeur général (PDG) de l’opérateur, en place depuis 2010, a démissionné mercredi 24 novembre et devra quitter l’entreprise d’ici à la fin du mois de janvier 2022, a annoncé le groupe dans un communiqué envoyé dans la soirée, à l’issue d’un conseil d’administration réuni en urgence.

L’énarque paie la décision rendue le matin même en appel dans l’affaire Tapie, qui remonte à 2008, époque où il était directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l’économie et des finances. Si le dirigeant a été relaxé des accusations de complicité d’escroquerie, il a été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis et à 50 000 euros d’amende pour « complicité de détournement de fonds publics ». L’arrêt de la cour d’appel lu par la présidente, Sophie Clément, a été particulièrement sévère contre M. Richard. Il y est accusé, notamment, d’avoir agi dans ce dossier en défense des intérêts de Bernard Tapie, plutôt que de ceux de l’Etat, et d’avoir eu « la parfaite conscience (…) du caractère anormal de ses actes ».

« J’ai reçu cette décision avec beaucoup d’incompréhension », assurait, jeudi, sur France Inter, M. Richard. Il dénonce des accusations « sans aucun fondement » et compte se pourvoir en cassation. Mais pouvait-il rester à la tête d’Orange, une entreprise dont l’Etat est toujours actionnaire à 23 %, après avoir a été condamné pour de tels faits ? Dès la décision de justice connue, Bercy faisait savoir, officieusement, qu’il appelait à sa démission, conformément aux propos tenus par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, sur BFM-TV, en 2018 : « S’il y a condamnation de Stéphane Richard à un moment donné, il remettra immédiatement son mandat. »

Vives discussions sur le calendrier

Si l’Etat actionnaire ne dispose que de trois sièges sur quinze au conseil d’administration d’Orange, sa volonté n’a pas été contestée, mercredi soir. « Stéphane est arrivé, il a dit aux administrateurs : “Je suis à votre disposition, faites ce que vous voulez.” La question de son éventuel maintien ne s’est pas posée », raconte un participant. « Il a été très digne et classe dans sa manière d’appréhender les choses », ajoute un autre. « Il sort la tête haute », estime René Ollier, membre de SUD-PTT, qui siège au conseil d’administration de l’opérateur en tant que représentant du personnel. Son syndicat avait appelé un peu plus tôt dans la journée de mercredi au départ immédiat du dirigeant.

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LJD

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