Allocation-chômage : vers une revalorisation exceptionnelle

Allocation-chômage : vers une revalorisation exceptionnelle

Une bonne nouvelle pour les demandeurs d’emploi. Pour la première fois depuis la création du système d’assurance chômage, en 1958, l’allocation de retour à l’emploi devrait connaître deux augmentations la même année. En plus de la hausse annuelle prévue le 1er juillet, une revalorisation exceptionnelle de 1,9 % a été votée en conseil d’administration de l’Unédic, l’association paritaire codirigée par les partenaires sociaux qui pilote le régime, vendredi 24 mars. Celle-ci devrait avoir lieu le 1er avril, sous réserve d’approbation d’un décret par le Conseil d’Etat. Dans ce cas, la mesure concernera environ 1,7 million de personnes, soit 76 % des allocataires (ceux inscrits à Pôle emploi depuis moins de six mois étant exclus).

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La revalorisation représente un effort de l’ordre de 600 millions d’euros sur 2023 et 2024. Elle fait suite à une initiative collective des organisations de salariés pour faire face à l’inflation et à la flambée des prix, afin de maintenir le pouvoir d’achat des demandeurs d’emploi. Le gouvernement avait accepté, il y a une dizaine de jours, qu’une revalorisation des allocations de l’assurance-chômage soit appliquée « de manière exceptionnelle » le 1er avril, « en plus de la revalorisation prévue dans le droit en vigueur le 1er juillet de chaque année ».

Si les positions entre représentants du patronat et des salariés étaient relativement éloignées au départ, le vice-président (Medef) de l’Unédic, Jean-Eudes Tesson, se félicite que « les échanges se soient bien passés, sans aucune tension », signe, selon lui, que « la démocratie sociale se porte bien ». Chargé de ces dossiers à Force ouvrière, Michel Beaugas estime que c’est une « revalorisation bienvenue, même si on souhaitait qu’elle soit plus importante ». « C’est bien que cette demande ait abouti, compte tenu du contexte », abonde Marylise Léon, de la CFDT. Cette revalorisation exceptionnelle « doit être vue comme un complément de la hausse de 2,9 % de juillet 2022 et non pas comme une avance de celle de juillet 2023 », précise-t-elle. La CGT a toutefois jugé, dans un communiqué, que cette hausse « insuffisante » est « en déconnexion totale avec la précarité des privés d’emploi ».

« Je suis à disposition de l’intersyndicale »

Ce geste de l’exécutif en direction des syndicats risque de ne pas suffire pour sortir de la séquence de contestation sociale contre la réforme des retraites dans laquelle il est englué. D’autant qu’un autre front institutionnel s’ouvre. Les organisations syndicales ont déposé, vendredi, des recours auprès du Conseil d’Etat contre la réforme de l’assurance-chômage, entrée en vigueur le 1er février et qui réduit de 25 % la durée maximale d’indemnisation des demandeurs d’emploi.

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LJD

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