Aides à domicile : des salariés font reconnaître aux prud’hommes le « glissement de tâches » qu’elles dénoncent
Pour faire reconnaître ses droits, un salarié peut faire grève ou saisir la justice. Quatre aides à domicile de l’association Aide à domicile en milieu rural du Loir-et-Cher ont décidé de faire les deux.
A la fin de 2020, elles ont entamé, avec une dizaine de collègues, une grève de trois mois pour dénoncer leurs conditions de travail et la faiblesse de leurs rémunérations (au smic, à temps partiel). Surtout, elles décrivaient ce qu’elles nomment le « glissement de tâches ». Toutes classées catégorie A, premier échelon de la grille de classification de la convention collective, elles ne sont censées faire, dit le texte, « que des travaux courants d’entretiens de la maison », et ne peuvent « intervenir habituellement et de façon continue chez des personnes dépendantes ni auprès de public en difficulté ». Pourtant elles « le font toutes », disent-elles alors, notamment des toilettes et des transferts du lit au fauteuil, gestes techniques et accidentogènes réservés aux auxiliaires de vie, catégorie C, diplômées et un peu mieux rémunérées.
Quatre salariées ont osé saisir les prud’hommes de Blois en 2021 pour le faire reconnaître. Elles ont gagné en première instance, puis en appel. Les derniers arrêts ont été rendus le 19 décembre par la chambre sociale de la cour d’appel d’Orléans.
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