A la recherche de la compétitivité perdue de la France

A la recherche de la compétitivité perdue de la France

Des salariés de la  Fonderie de Bretagne, propriété de Renault, protestent contre la mise en vente du site, à Caudan (Morbihan), le 30 avril 2021.

Dossier. Que pèse la France industrielle sur l’échiquier mondial ? De moins en moins, si l’on en juge par les derniers indicateurs de compétitivité. Et, pour une fois, pas besoin d’incriminer les Chinois. En 2020, sur le seul marché européen, la part des produits français a reculé d’un point. Ils ne représentent plus que 13,5 % des ventes totales de la zone euro, contre 18 % en 2000. C’est toute l’histoire de la désindustrialisation qui défile derrière ces chiffres, symbolisée par la disparition des grandes usines automobiles et de leurs centaines de milliers d’emplois. On avait pourtant cru à une amélioration entre 2017 et 2019. Mais, soudain, c’est la rechute.

Cette « dégradation marquée », selon l’institut COE-Rexecode qui a publié ces chiffres en mars 2021, est bien sûr imputable au recul des échanges internationaux lié à la crise sanitaire. Celle-ci a durement affecté certains secteurs traditionnellement exportateurs, comme l’aéronautique. Mais cela n’explique pas tout… « Ce qui est préoccupant, c’est que l’on assiste à une chute générale des parts de marché à l’export pour chaque catégorie de produits, ce qui n’est pas le cas dans les pays voisins, précise Emmanuel Jessua, directeur des études chez COE-Rexecode et auteur de la note. Les mauvaises performances françaises ne s’expliquent donc pas par un effet de spécialisation. »

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La France avait sensiblement regagné du terrain ces dernières années grâce notamment aux mesures prises depuis 2012 par les différents gouvernements. Très contesté sur le plan politique, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), porté par François Hollande, a joué un rôle dans cette amélioration relative, en allégeant le coût du travail. De son côté, la baisse de l’impôt sur les sociétés, qui a rejoint le niveau de celui en vigueur en Allemagne (28 %), a également eu un effet positif, tout comme la nouvelle convergence des politiques économiques menées des deux côtés du Rhin.

Abaissement des coûts du travail ou de la fiscalité

Comment sortir, dans ces conditions, du trou d’air de 2020 ? Certes, sur le volet fiscal, l’effort se poursuit. « La baisse des impôts de production de 10 milliards d’euros, contenue dans le plan de relance de fin 2020, représente un gros effort budgétaire, reconnaît Emmanuel Jessua. Mais on partait de très haut. Les impôts de production qui représentaient 3,2 % du PIB sont tombés à 2,8 %. Nous restons encore très au-dessus de la moyenne de la zone euro, qui est de 1,6 % tandis que l’Allemagne est à 0,4 %. »

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LJD

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