A France 24, une grève perturbe les antennes depuis dix-huit jours

A France 24, une grève perturbe les antennes depuis dix-huit jours

A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine ), le 9 avril 2019.

La mise en place de la nouvelle grille de programmes avait été décalée d’une semaine, afin de s’assurer qu’aucun incident ne viendrait la perturber. Le 4 mars, pourtant, un quart d’heure avant le journal de 6 heures, patatras ! Sans préavis, comme ils en ont le droit, les techniciens appartenant au prestataire auquel France 24 fait appel depuis 2006, Red Bee Media France, se sont mis en grève.

Depuis cette date, les antennes francophone, anglophone et arabophone de la chaîne d’info internationale connaissent des perturbations quotidiennes, au gré des vacations touchées par le mouvement. Alors qu’une réunion était prévue entre la direction de Red Bee et ses salariés, jeudi 21 mars (la troisième seulement en deux semaines et demie de conflit), la sortie de crise ne semble pas devoir encore se profiler.

La liste des griefs portés par les techniciens est longue comme le bras : « contrats successifs [entre Red Bee et France 24] négociés à la baisse », « charge de travail croissante sans revalorisation salariale », « diminution des effectifs et fusion des postes », etc. Sur les 80 salariés embauchés en sous-traitance par la chaîne d’info, une soixantaine d’entre eux observent le mouvement, soit la totalité de ceux qui travaillent en régie (les autres dépendent d’autres services).

Ils n’ont rien contre la nouvelle grille de programmes ni même contre le nouvel habillage de la chaîne : c’est la réforme des plannings et « une charge de travail augmentée sans compensations », explique un membre de la délégation des grévistes, qui a du mal à passer. « Nous tenons pour responsables, à parts égales, France 24 qui a totalement oublié les techniciens dans l’élaboration de son projet, ainsi que Red Bee pour avoir validé ce dernier sans veiller à protéger ses employés », protestent-ils dans un communiqué.

« Les correspondants en panique »

Le directeur général de la société prestataire, Stéphane Grandvarlet, conteste cette présentation des faits. Non seulement, dit-il, il y a eu « plus de cinq mois de discussion » pour préparer le changement, mais la surcharge de travail ne serait pas, à ses yeux, insurmontable. Selon les vacations, « le temps passé devant le dispositif technique passe, en semaine, de 40 % à 50 % du temps de présence dans l’entreprise, et de 33 % à 50 % le week-end ». Le temps de travail deviendrait ainsi équivalent au temps de pause.

A France 24, on observe vis-à-vis du conflit « une posture bienveillante sous contrainte budgétaire, en vue de trouver une solution ». En d’autres termes, cela signifie que dans l’incapacité de consentir une rallonge budgétaire, la chaîne s’en tient prudemment à s’assurer qu’un dialogue se noue bel et bien entre les deux parties.

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LJD

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