A Disneyland Paris, la mobilisation salariale reconduite ce samedi

A Disneyland Paris, la mobilisation salariale reconduite ce samedi

Le château de la Belle au bois dormant à Disneyland Paris (Marne-la-Vallée), le 16 mars 2017.

Pour nombre d’entre eux, la magie n’opère plus. Après s’être mobilisés de manière inédite mardi dernier − un millier de personnes −, des « cast members » (nom donné aux salariés du groupe Eurodisney) s’apprêtent à reconduire leur mouvement, ce samedi 3 juin, dès 9 heures du matin, sur le site de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), faute d’avoir obtenu une réponse de la direction à la hauteur de leurs revendications salariales et de leurs demandes sur les conditions de travail.

« C’est historique », répète Ahmed Masrour, délégué syndical de l’UNSA. « On trouve des personnes issues de tous les corps de métiers, hôtellerie, restauration, billeterie animation ou gestion de flux, aussi bien des jeunes que des plus anciens », explique-t-il, alors que la mobilisation amorcée en avril n’a depuis pas cessé de grandir.

D’une poignée de personnes à ses débuts, il y a un mois et demi, elle en a depuis rassemblé 200, le 10 mai, puis 500, le 23 mai. Et, enfin, 954, mardi 30 mai, selon le décompte de la direction, et 1 800 (sur les 18 000 salariés), selon celui des syndicats.

Sentiment de « déclassement »

Issu à l’origine d’un collectif de salariés, ce Mouvement anti-inflation (MAI) a, par la suite, été rejoint par des syndicats, l’UNSA et la CGT en tête. Ensemble, ils réclament une augmentation de 200 euros net par mois des salaires, ainsi qu’un paiement double des dimanches travaillés et le doublement des frais kilométriques pour suivre l’inflation.

« Les tarifs pour entrer dans le parc ont augmenté ces derniers mois, l’activité se porte bien mais les salaires peinent à suivre l’inflation », rapporte David Charpentier, porte-parole du Syndicat indépendant des salariés du tourisme 77. Il souligne notamment le sentiment de « déclassement des salariés les plus anciens » qu’il justifie par un différentiel chaque fois plus faible entre leur salaire et celui des nouveaux embauchés au fil des revalorisations du SMIC.

En cause également, les conditions de travail. A ce titre, les salariés et plusieurs syndicats réclament la fin des horaires adaptés, lesquels avaient été mis en place dans le cadre d’un avenant sur le temps de travail en octobre 2020, et ce pour une durée de deux ans. « A l’occasion de la renégociation qui a eu lieu à l’automne dernier, les syndicats ont exprimé leur désaccord sur la poursuite de cette organisation », raconte Fabien Beiersdorff, représentant CGT, précisant que la direction a choisi de les imposer en passant en force au travers du CSE.

« Cette réorganisation a un fort impact sur la santé, la vie privée et la qualité du travail. On le voit avec l’augmentation des arrêts de travail », estime Ahmed Masrour alors que les salariés concernés se plaignent selon lui de la grande variabilité des horaires et du fait que les jours de repos ne sont pas forcément consécutifs. « Il peut leur arriver, après un jour de repos, de travailler deux jours pendant quatre heures, puis trois jours pendant neuf heures, et un sixième pendant six heures », renchérit le responsable CGT.

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LJD

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