La transition climatique et les modifications des modes de vie, un défi pour l’Etat

La transition climatique et les modifications des modes de vie, un défi pour l’Etat

Bornes de recharge pour voitures électriques sur le parking d’un hôtel de Castelnaudary (Aude), le 28 août 2021.

Ce sera l’un des thèmes incontournables de la campagne présidentielle. Après un été marqué par un rapport très alarmant du GIEC sur le climat, par la recrudescence des catastrophes naturelles, et alors que s’est tenu, vendredi 10 septembre, le troisième débat entre prétendants à la primaire écologiste, aucun candidat ne peut se permettre de faire l’impasse sur la transition écologique. Selon l’enquête annuelle « Fractures françaises » publiée par Le Monde le 7 septembre, 82 % des Français (5 points de plus qu’en 2020) approuvent l’idée « que le gouvernement prenne des mesures rapides et énergiques » quitte à « modifier en profondeur leur mode de vie ». Mais ont-ils vraiment conscience de ce que cela impliquerait au quotidien ?

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Dans une note publiée mi-août par le Peterson Institute for International Economics, un cercle de réflexion basé à Washington, l’économiste Jean Pisani-Ferry avertit des « implications significatives » des mesures climatiques sur l’économie et, plus largement, sur l’ensemble des politiques publiques. « On parle un peu trop de croissance verte. Ce n’est pas faux, mais il faut aussi parler de ce que la transition écologique va bouleverser », souligne celui qui participa à l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron en 2017. « Aujourd’hui, les politiques ne tiennent aux gens que deux types de discours. Soit : vous aurez la même vie, mais avec des technologies différentes, soit : il faut changer totalement de mode de vie et passer à la sobriété. A terme, la technologie va apporter des solutions, mais la transition sera brutale », poursuit l’économiste, qui pointe le risque de plans sociaux durant cette période : « Qui va tirer son épingle du jeu ? La question va se poser assez vite. »

« L’argument repris par le gouvernement ou par les entreprises, selon lequel les investissements nécessaires à la transition écologique vont nécessairement augmenter l’activité, gonfler les recettes fiscales et créer des emplois est battu en brèche, abonde Benoît Leguet, directeur général de l’Institute for Climate Economics, un think tank fondé par la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement. Dans un premier temps, une voiture électrique coûtant plus cher qu’une voiture thermique, les ménages vont probablement modifier leur panier de consommation, avec à la clé des destructions d’emplois dans d’autres secteurs. »

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