Création du premier syndicat CGT parisien pour la défense des livreurs en deux-roues
Le premier syndicat des « entreprises de livraison à deux-roues de Paris » a été créé samedi 26 juin afin de défendre les travailleurs indépendants des plates-formes et de les doter d’un « pouvoir d’action », a annoncé l’un de ses représentants à l’Agence France-Presse.
Ce syndicat, affilié à la Confédération générale du travail (CGT), a vocation à « regrouper les livreurs de différentes plates-formes pour être représentatif et faire entendre [leur] voix », a déclaré Mandjou Karaboue, élu samedi secrétaire général, et lui-même livreur à deux-roues. « Plus que des revendications, nous aurons désormais un pouvoir d’action pour faire appliquer le droit », a-t-il poursuivi.
Parmi les actions prioritaires de cette structure, M. Karaboue a cité « la prise en compte des accidents du travail, quotidien des livreurs en deux-roues », et « la lutte contre le racisme qui peut être subi de la part de certains clients ».
La conquête de nouveaux droits
Quelque 70 livreurs employés par différentes plateformes (Uber Eats, Frichti, Deliveroo…) ont participé samedi matin à Paris au congrès fondateur de ce syndicat, selon Ludovic Rioux, du Collectif national CGT des livreurs (dont va dépendre ledit syndicat). Il s’agit de la huitième structure locale consacrée à la défense des livreurs de plates-formes se déplaçant à deux-roues. Il existe déjà de pareils syndicats à Bordeaux, à Toulouse, ainsi qu’à Lyon.
L’ambition de ce syndicat est « d’organiser le travail des livreurs au niveau local, d’améliorer [les] conditions de travail [de ces derniers] et d’œuvrer à la régularisation des sans-papiers », très nombreux parmi les coursiers à deux-roues, a par ailleurs fait valoir M. Rioux.
Dans un communiqué, les livreurs de Paris ont souligné leur « volonté de s’organiser pour la conquête de nouveaux droits, à l’opposé des politiques patronales de casse des acquis sociaux, dont ils font les frais : détournement du statut de salarié, fraude aux cotisations sociales, travail dissimulé ».
La semaine passée, une cinquantaine de coursiers, majoritairement noirs, s’étaient rassemblés place de la République à l’appel du Collectif des livreurs parisiens autonomes de plates-formes pour dénoncer les discriminations et dire « stop aux insultes, [aux] agressions, [au] racisme, [au] mépris, [à la] dévalorisation ».