Les discothèques pourront rouvrir le 9 juillet, les concerts debout autorisés dès le 30 juin
Fermées depuis mars 2020, les discothèques françaises pourront rouvrir à partir du 9 juillet, a annoncé lundi 21 juin le ministre chargé des petites et moyennes entreprises (PME), Alain Griset. L’entrée dans ces établissements sera conditionnée à la présentation d’un passe sanitaire (preuve d’une vaccination complète ou d’un test négatif récent).
La capacité d’accueil dans les clubs sera réduite à « 75 % des normes habituelles en intérieur » a déclaré M. Griset lundi, à l’issue d’une réunion à l’Elysée avec la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, et les représentants du secteur. Le masque ne sera pas obligatoire dans les discothèques, mais recommandé.
Pour les discothèques, la réouverture du 9 juillet « est une vraie satisfaction » et « le compromis semble acceptable », juge le vice-président du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs, Christian Jouny. « Nous sommes très satisfaits. Le président a su entendre la profession. Il permet enfin à la nuit de revoir le jour. On peut enfin refaire ce métier de fête qui est fantastique. Le public est tellement en attente », a déclaré, pour sa part, Jean-Roch Pedri, gérant de la boîte de nuit VIP Room à Saint-Tropez.
Seul secteur resté fermé depuis le début de la pandémie, soit quinze mois, le monde de la nuit sort d’une « période difficile » pour ses responsables et d’une « longue attente pour les clients », a reconnu le ministre chargé des PME. « Entre le mois de juillet et décembre 2020 », les discothèques représentent « le secteur économique qui a été le plus soutenu avec le fonds de solidarité », et le gouvernement devra « continuer à les accompagner sur le plan financier tant qu’il y aura des mesures sanitaires de contraintes » a fait savoir M. Griset.
Barnums possibles pour se faire dépister rapidement
Le gouvernement a également décidé d’autoriser dès le 30 juin la reprise des concerts debout « avec une jauge de 75 % dans les établissements en intérieur, et jauge de 100 % en extérieur », a déclaré Mme Bachelot.
Le passe sanitaire « ne sera exigé pour les concerts debout qu’au-delà de 1 000 spectateurs attendus », comme c’est le cas actuellement pour tous les spectacles en configuration assise, a-t-elle précisé. Et pour ces concerts demandant le passe sanitaire à l’entrée, « le port du masque ne sera plus obligatoire mais recommandé », a-t-elle ajouté, soulignant que cette décision permettait de « finaliser la reprise des activités culturelles ». Pour les concerts de moins de 1 000 personnes, qui ne seront pas soumis à l’exigence du passe sanitaire, le masque restera toutefois obligatoire, y compris en extérieur.
« La reprise des concerts debout est une bonne nouvelle » pour Aurélie Hannedouche, responsable du Syndicat des musiques actuelles, mais, « pour les festivals prévus d’ici mi-juillet (…), ce sera difficile d’abandonner les gradins », tempère-t-elle auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
« Un passe sanitaire ce n’est pas un passe vaccinal, ce n’est pas une obligation vaccinale », a rappelé la ministre de la culture lors de la présentation de ce calendrier. Ce passe est accepté par les professionnels « mais c’est un frein, les gens ne le comprennent pas », a jugé après de l’AFP la responsable du Syndicat national du spectacle musical et de variété (Prodiss), Malika Seguineau. Il s’obtient par la présentation d’une preuve de vaccination complète ou par un test, PCR ou antigénique, négatif au Covid-19.
« Le public est tellement en attente »
« L’idée, c’est de permettre aux jeunes et aux moins jeunes de faire la fête en sécurité », a estimé M. Griset. Pour les concerts comme pour les discothèques, les organisateurs pourront installer des barnums à l’entrée pour permettre aux clients qui n’auraient pas de passe sanitaire de réaliser un test de dépistage rapide, ont souligné les deux ministres.
Les discothèques pourront rouvrir le 9 juillet mais l’accès sera réservé aux porteurs d’un passe sanitaire, avec une jauge de 100 % à l’extérieur et de 75 % à l’intérieur, sans port obligatoire du masque. Un choix que certains décrient dans le milieu médical : « Recommander pour cet été uniquement des discothèques en plein air serait une sage décision, sauf à opter pour l’accès sur passeport vaccinal », estimait dimanche l’épidémiologiste Antoine Flahault sur Twitter.
Recommander pour cet été uniquement des discothèques en plein air serait une sage décision, sauf à opter pour l’acc… https://t.co/Lja8cwNkku
— FLAHAULT (@Antoine FLAHAULT)
« A 75 % de la jauge, sans masque, c’est la fête qui enfin peut reprendre ses droits », s’est réjoui Jean-Roch, qui estime le recours au passe sanitaire « légitime ».