Les comptes de l’Unédic reviendraient à l’équilibre en 2023

Les comptes de l’Unédic reviendraient à l’équilibre en 2023

Après avoir plongé dans le rouge sous l’effet de la crise, les comptes de l’assurance-chômage devraient quasiment revenir à l’équilibre en 2023. C’est ce que révèlent les « prévisions financières » présentées, jeudi 17 juin, par l’Unédic, l’association copilotée par les partenaires sociaux qui gère le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Eric Le Jaouen, le président (Medef) du conseil d’administration, voit dans cette amélioration la preuve de la « solidité » et de la « résilience » du système.

Les données rendues publiques jeudi montrent que l’assurance-chômage reste sous le choc de la récession déclenchée par l’épidémie de Covid-19. Après avoir atteint en 2020 le niveau record de − 17,4 milliards d’euros, le déficit du régime devrait refluer cette année, tout en demeurant massif, à − 12 milliards. Ce chiffrage pour 2021 est supérieur (de 2 milliards) aux précédentes extrapolations réalisées en février, car le reconfinement décidé au début du printemps a provoqué un surcroît de dépenses lié, notamment, au recours accru au chômage partiel, son coût étant partiellement supporté par l’Unédic. En outre, la prolongation jusqu’à la fin juin de l’indemnisation des demandeurs d’emploi arrivés en fin de droits est venue gonfler la facture.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Avec la réforme de l’assurance-chômage, l’allocation de 1,15 million de demandeurs d’emploi pourrait baisser la première année

Mais la situation est susceptible de connaître une nette embellie à partir du second semestre, avec le recul de l’épidémie et la levée graduelle des restrictions imposées aux entreprises. « L’activité reviendrait à son niveau d’avant-crise en 2022 », ce qui jouerait en faveur des finances du régime, comme le souligne la note diffusée jeudi : le chômage partiel absorberait beaucoup moins de ressources et le nombre d’allocataires, lui, se réduirait, grâce au « rebond » sur le marché du travail. De plus, l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance-chômage, à compter du 1er juillet, « commencerait à générer des économies ». Une allusion aux nouvelles règles inscrites dans un décret du 30 mars qui changent les modalités de calcul de la prestation et entraîneront une baisse des montants mensuels versés : entre juillet 2021 et fin juin 2022, quelque 1,15 million de personnes auraient droit à une allocation journalière inférieure de 17 % en moyenne à celle qu’elles auraient touchée avec les dispositions antérieures, d’après l’Unédic.

Levées de fonds

Il y a toutefois une inconnue de taille, tenant au fait que six syndicats ont récemment saisi en référé le Conseil d’Etat pour réclamer la suspension du décret du 30 mars. Si la décision de la haute juridiction, qui est imminente, leur donne gain de cause, elle risque de remettre en question les économies escomptées. Dans le cas inverse – c’est-à-dire une réforme qui s’applique comme prévu –, le déficit du système serait ramené à – 2,4 milliards d’euros en 2022, avant d’être pratiquement résorbé l’année suivante (– 500 millions d’euros).

Il vous reste 44.54% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.