Dans l’Aisne, « l’incertitude » de Pôle emploi sur une vague de chômage après la crise sanitaire

Dans l’Aisne, « l’incertitude » de Pôle emploi sur une vague de chômage après la crise sanitaire

A l’entrée de l’agence Pôle emploi de Laon (Aisne), le 20 mai.
A l’entrée de l’agence Pôle emploi de Laon (Aisne), le 20 mai. SIMON AUFFRET POUR LE MONDE

A l’entrée de l’agence Pôle emploi de Laon (Aisne), mercredi 20 mai, impossible de se soustraire au strict protocole sanitaire : la porte ne s’ouvre qu’une fois le rendez-vous dûment confirmé, et le port du masque est obligatoire. A l’accueil, une conseillère demande à chaque visiteur « une adresse mail et un numéro de téléphone », qui seront transmis à l’Agence régionale de santé, si un cas de contamination au Covid-19 est découvert sur le site.

Mickaël Bouvier, conducteur d’engins de chantier, vient de passer toutes ces étapes pour accéder aux postes informatiques disponibles. « Mon contrat s’est terminé pendant le confinement, le 5 mai », raconte-t-il. A la mi-journée, il est le seul demandeur d’emploi présent dans l’agence de Laon. Depuis sa réouverture au public, le 18 mai, moins d’une quinzaine de personnes se sont physiquement déplacées pour effectuer leurs démarches. Seuls neuf des soixante-six conseillers sont physiquement présents, l’accompagnement s’effectuant en grande partie par téléphone et sur Internet.

Peu d’inscriptions, mais peu d’embauches

Malgré une baisse de 50 % du nombre d’offres d’emploi et 246 100 chômeurs de catégorie A supplémentaires à la fin du mois de mars en France, aucune hausse importante des inscriptions à Pôle emploi n’a été constatée dans l’Aisne et dans la Somme. « L’utilisation de l’activité partielle a permis à beaucoup d’entreprises de ne pas procéder à des licenciements », estime Jean-Pierre Tabeur, directeur territorial de Pôle emploi pour les deux départements.

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Dans le département, le confinement a même été l’occasion de procéder à plusieurs vagues de recrutements rapides dans des secteurs en tension, à l’hôpital de Laon par exemple, chez des industriels comme Daunat ou dans certaines exploitations agricoles – malgré, pour ce dernier secteur, le succès limité de la plate-forme Internet Desbraspourtonassiette.

« Le nombre d’entrées à Pôle emploi est stable, mais le nombre de sorties vers l’emploi est, lui, quasi nul », explique cependant M. Tabeur. Selon Pôle emploi, la forte augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A provient moins de nouveaux chômeurs que du transfert de demandeurs de catégorie B ou C, déjà inscrits, dont les contrats courts et intermittents se sont interrompus durant le confinement.

« On entre dans une période tampon »

Pour les prochains mois, cependant, « c’est l’incertitude », estime le directeur de l’agence de Laon, Youssef El Grimat. « On entre dans une période tampon, entre le moment où les entreprises vont arrêter de bénéficier de l’activité partielle et le retour à la normale progressif de la demande », poursuit Jean-Pierre Tabeur. Son équipe table sur un échelonnement des licenciements plutôt qu’une hausse soudaine du nombre d’inscrits.

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