Quelle politique de relance en France pour l’après-crise du coronavirus ?
C’était il y a un an à peine. Le mouvement des « gilets jaunes » avait fait tanguer comme jamais le quinquennat d’Emmanuel Macron. Fin avril 2019, après un hiver de grand débat national et des mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat, le chef de l’Etat annonçait une baisse de 5 milliards d’euros de l’impôt sur le revenu.
Une manière de montrer qu’il avait entendu la colère des manifestants, sans revenir trop fortement sur les gages donnés aux entreprises et aux « premiers de cordée », comme la suppression de l’ISF. Mais la politique de l’offre et de soutien aux entreprises afin de doper la croissance et l’emploi, héritée de la seconde moitié du quinquennat Hollande, et poursuivie par Emmanuel Macron, s’en trouvait toutefois amendée.
Un an plus tard, la situation est radicalement différente, mais les similitudes, troublantes. « Il nous faudra rebâtir notre économie plus forte afin de produire et redonner plein espoir à nos salariés (…). Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française. Cela passera par un plan massif pour notre santé, notre recherche, nos aînés, entre autres », a assuré le président de la République à la fin de son allocution télévisée, lundi 13 avril, comme en écho au « quoi qu’il en coûte » de sa première prise de parole, le 12 mars.
Le chef de l’Etat a aussi annoncé une aide exceptionnelle pour les familles modestes, déplorant que « notre pays, aujourd’hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal ».
Une préoccupation partagée par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire. « Au moment où l’on s’aperçoit que l’on a besoin des caissières, des transporteurs, la question de la justice sur les salaires des plus modestes revient encore plus sur le devant de la scène », a-t-il souligné, mardi matin, sur BFM-TV.
Un ton qui contraste fortement avec celui employé à la fin de la semaine précédente. « Le redressement économique sera long, difficile et coûteux. Il demandera des efforts de la part de tous les Français », avait lancé le patron de Bercy, jeudi 9 avril, dans un entretien aux Echos.
Récession inédite
De là à imaginer un nouveau tournant social pour la fin du quinquennat, il y a un pas qu’il ne faudrait pas franchir trop vite. Le coût sans précédent de la crise a fait voler en éclats la trajectoire budgétaire de l’exécutif. Le second projet de budget rectifié, qui devait être présenté en conseil des ministres mercredi 15 avril, entérine 110 milliards d’euros de mesures de soutien aux entreprises.
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