A partir du 5 novembre à 16 h 47, les Françaises travailleront pour rien

A partir du 5 novembre à 16 h 47, les Françaises travailleront pour rien

Au-delà de cette date, les Françaises cesseront symboliquement d’être rémunérées, comparé au salaire des hommes. Les Européennes, elles, travailleront gratuitement dès le 4 novembre, date de la « Journée européenne de l’égalité salariale ».

Par Publié hier à 20h09, mis à jour à 09h10

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Dès le mardi 5 novembre, à 16 h 47, les Françaises travailleront… pour des prunes. Et pour cause : selon Eurostat, le salaire horaire brut moyen des femmes est de 15,4 % inférieur à celui des hommes dans notre pays.

Pis, le fossé, à peine plus bas que celui observé en 2010 (15,6 %), ne diminue que très lentement. « Dit autrement, la situation stagne », regrette l’économiste Rebecca Amsellem, créatrice de la lettre d’information féministe Les Glorieuses. Pour tenter de faire bouger les choses, celle-ci a lancé le mouvement #5novembre16h47 il y a quatre ans (la date et l’heure sont réactualisées chaque année).

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« Les progrès réalisés sont trop lents »

De son côté, Bruxelles a fixé la Journée européenne de l’égalité salariale au 4 novembre, là aussi dans l’espoir de sensibiliser l’opinion. Dans l’ensemble des vingt-huit pays membres, l’écart moyen est un peu plus élevé (16 %) qu’en France. Après le 4 novembre, « les femmes européennes continuent de travailler gratuitement durant deux mois par rapport à leurs collègues masculins et les progrès réalisés sont trop lents, soulignent dans un communiqué Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, ainsi que Marianne Thyssen et Vera Jourova, les deux commissaires respectivement chargée de l’emploi et de l’égalité des genres. Il convient d’en faire plus, et plus vite ».

Sans surprise, le tableau est très variable selon les pays. L’écart salarial (horaire) entre les sexes culmine ainsi à 25,6 % en Estonie et 21 % en Allemagne, contre 5 % seulement au Luxembourg. « Mais une partie de ces inégalités n’apparaît pas dans les statistiques, à l’exemple des discriminations touchant les femmes de couleur, ajoute Mme Amsellem. Aux Etats-Unis, les femmes noires gagnent 21 % de moins que les femmes blanches et les femmes latinas gagnent 47 % de moins que les hommes blancs. On ne dispose pas de tels chiffres en France, mais les travaux de sociologues montrent que la réalité est la même. »

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Reste que la question salariale n’est que le sommet de l’iceberg. Pour mesurer les inégalités de genre dans le monde du travail, les économistes se penchent également sur le taux d’emploi, mesurant la part des personnes en poste parmi celles en âge de travailler. Dans l’Union européenne, celui des femmes (67,4 %) est de 11,6 points moins élevé que celui des hommes (79 %). Il est particulièrement bas dans le sud de l’Europe, notamment en Grèce (49,1 %) et en Italie (53,1 %), tandis qu’il bat des records dans les pays nordiques, plus avancés en matière de parité, notamment en Suède (80,3 %) et au Danemark (74,8 %).

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LJD

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