L’économie sociale offre des opportunités pour les cadres… mais gare aux désillusions
A l’occasion du mois de l’économie sociale et solidaire, l’Association pour l’emploi des cadres a mené l’enquête sur les offres d’emploi dans les entreprises de ce secteur.
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Aux yeux de nombreux actifs lassés de leur bullshit job, travailler pour une entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS) répondrait à leur quête de sens au travail. Mais est-il possible de faire carrière dans un secteur davantage porté par l’intérêt général que par la recherche du profit ? A l’occasion du mois de l’économie sociale et solidaire qui débute ce 1er novembre, l’observatoire de l’emploi cadre de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) a tenté de répondre à cette question.
L’ESS recouvre un champ très large d’organisations : des associations, des mutuelles, des coopératives ou encore des fondations. Elles ont pour point commun de mener un projet économique qualifié de « socialement utile » et de fonctionner selon des valeurs propres, dont la gouvernance démocratique. Elles œuvrent dans des secteurs très variés : banque, santé, agroalimentaire… Afin de brosser le portrait type des recruteurs et des profils recherchés, l’APEC a analysé les offres d’emploi déposées par les entreprises de l’ESS sur son site au cours de l’année 2018.
Principal enseignement de cette étude : les besoins en compétences cadres existent bel et bien dans le secteur. « Les offres d’emploi de l’ESS représentaient 16 800 offres d’emploi cadre en 2018 en France métropolitaine », détaille l’APEC. Soit 3,3 % des offres publiées sur son site, pour un secteur qui compte dans son ensemble près de 2,4 millions de salariés (dont 12 % de cadres). Un volume que l’association qualifie de « considérable ». « Si on se réfère au marché global de l’emploi cadre dans son ensemble, très dynamique entre 2016 et 2018, la tendance devrait rester positive », ajoute Pierre Lamblin, directeur des études de l’APEC.
Autre constat : le fort maillage territorial des entreprises de l’ESS. Si l’Ile-de-France concentre tout de même le tiers des offres d’emploi cadre du secteur (36 %), l’APEC note que les postes proposés se retrouvent dans toutes les régions, « notamment les zones rurales, en lien avec l’implication des structures dans des économies de proximité ».