Des solutions pour reprendre le pouvoir sur les données
Facebook est une entreprise dont 97 % du chiffre d’affaires (près de 41 milliards de dollars en 2017) est réalisé par la vente d’une publicité supposée d’autant plus efficace qu’elle repose sur des données aussi précises que nous sommes loquaces. Publications sur un réseau social, un blog, un forum, photos, avis, signatures de pétitions, pages vues sur un site, achats réalisés, recherches effectuées sont autant de données qui deviennent des cibles publicitaires.
Alors qu’auparavant une faible quantité de producteurs de contenus légitimes – presse, édition, universités, Eglises, Etats – s’adressait à un auditoire lui aussi restreint, chacun est désormais à la fois consommateur, créateur et source des données.
Ces données sont envisagées comme « l’ensemble des éléments liés à l’action – volontaire ou non – d’un utilisateur et qui est stocké sur une machine informatique », résume Antonin Guyader, directeur numérique de la revue Pouvoirs, qui consacre un numéro à la « datacratie ».
Publications sur un réseau social, un blog, un forum, photos, avis, pages vues sur un site, achats réalisés, recherches effectuées sont autant de données qui deviennent des cibles publicitaires.
Les volumes de données atteints, leur production, leur circulation, leur stockage, leur traitement et leur exploitation sont à la source de profondes transformations et de nombreuses questions posées aux modèles sociaux, économiques et politiques préexistants. La revue revient sur les enjeux de ce grand bouleversement.
Le président du think tank Renaissance numérique, Henri Isaac, se penche sur l’émergence d’acteurs privés capables de capter la valeur de données, examine les mécanismes de création de valeur et se demande si l’open data et les « communs de données » – qui consisteraient à faire des données un bien commun, en repensant autour de leurs usages un faisceau de droits – sont des alternatives crédibles aux mécanismes d’appropriation de la…