Avec les opposants de conscience de la « tech »

Avec les opposants de conscience de la « tech »

Après Amazon, c’est au tour de Google de voir son rassemblement général perturbé par des réclamations éthiques conduites par certains de ses salariés. Une révolte qui a pris une grandeur nouvelle après l’élection de Donald Trump, fin 2016.

Ingénieure chez Google, Irene Knapp devait s’informer, mercredi 19 juin, devant l’assemblée générale annuelle des actionnaires du géant technologique américain.

Trois minutes pour défendre, face à un auditoire, l’une des trois résolutions déposées cette année par des salariés. « Toutes sont liées à des thèmes qui nous intéressent en tant qu’employés engagés dans les mouvements de mobilisation au niveau interne comme le “Google Walkout” », raconte-t-elle.

Avec 20 000 des 100 000 salariés du groupe, Irene Knapp avait participé, le 1er novembre 2018, à la grande marche devant plusieurs bureaux de l’entreprise dans le monde, pour dénoncer le traitement des cas de harcèlement sexuel et les inégalités6 au sein de la société de Mountain View en (Californie). Elle est aussi une colonne des autres manifestations qui agitent Google depuis plus d’un an. Ainsi, elle a fait partie des 4 000 salariés signataires de la demande pour l’arrêt du contrat Maven de collaboration avec l’armée américaine ou encore des 700 salariés sollicitant l’arrêt du projet « Dragonfly », un moteur de recherche ajusté à la Chine.

De supplément, elle a corédigé la lettre ouverte, approuvée par 2 000 de ses collègues, contre la nomination, au comité d’éthique de Google sur l’IA d’une personnalité conservatrice jugée antitrans, anti-LGBTQ et antimigrants. Des employés de ces différents mouvements étaient appelés à se rassembler, mercredi, devant l’assemblée générale et les bureaux de Google dans douze villes.

Croisade écologique

La détermination 14 défendue par Irene Knapp demande que les dirigeants soient payés en fonction de leur capacité à respecter des « critères de diversité et d’inclusion », afin de prévenir les discriminations selon des critères ethniques, de genre ou d’orientation sexuelle. Elle-même se définit comme « transgenre » et souhaite, en anglais, être désignée par le pronom pluriel neutre « they » ou « them ».

Cette « autodidacte » de 38 ans développe avoir « toujours voulu travailler dans la tech », mais ne s’être fait recruter chez Google qu’à la trentaine, en 2014, après avoir connu des périodes « de pauvreté ». « Je voyais les entreprises de la tech comme un repaire d’idéalistes où l’on cherche à régler les problèmes des gens. Mais j’ai été déçue de voir qu’on n’y était pas assez conscients des effets réels de la technologie sur la société », déclare-t-elle.

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LJD

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