Autolib’ : bilan de la classification des travailleurs un an après le clap de fin

Autolib’ : bilan de la classification des travailleurs un an après le clap de fin

A Paris, une station de voitures électriques Autolib’.
A Paris, une station de voitures électriques Autolib’. Christophe Lehenaff / Photononstop / Christophe Lehenaff / Photononstop

En juin 2018, les 254 personnes qui œuvraient pour la société d’autopartage guidaient l’arrêt quasi immédiat de leur activité. Seules une dizaine ont été reclassées dans le groupe ; 70 n’ont pas rattrapé de travail.

Le 21 juin 2018, le syndicat Vélib’ Autolib’ Métropole éclairait, à la stupeur générale, qu’il retirait le contrat le liant au groupe Bolloré pour l’exploitation d’Autolib’, le service d’autopartage initier en région parisienne.

Victimes alliées de ce jugement : les 254 salariés d’Autolib’. Apprenant du jour au lendemain que son poste d’« ambassadeur du service d’autopartage » allait disparaître, Edouard (son prénom a été modifié) évoque encore du choc éprouvé lors de la nouvelle : « Vous imaginez, on a appris l’arrêt d’Autolib’ dans la presse ! »

Après avoir « passé l’été le plus pourri de [sa] vie », Edouard regarde actuellement l’avenir avec plus de confiance : il a recouvré un travail. Sans espérer la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) commercé pendant l’été 2018 entre les syndicats et la direction, le jeune homme a demandé un départ anticipé et retrouvé un nouveau poste dans la foulée, dès la rentrée de la même année, dans une société de transports. « J’étais dans le flou total, alors j’ai préféré ne pas attendre pour chercher du travail », déclare-t-il.

A l’instar d’Edouard, la majorité des ex-salariés d’Autolib’ ont choisi d’abandonner le navire sans attendre le congé de rangement. Echaudés par l’arrêt brutal du service, 135 d’entre eux ont fait le choix d’un départ précédé, déclare Samir Mohamdi, le secrétaire FO de la délégation unique du personnel d’Autolib’.

« Les indemnités de départ étaient avantageuses, donc beaucoup ont préféré partir, ajoute M. Mohamdi. De plus, pour les postes non qualifiés, il fallait fréquemment changer de région. Le jeu n’en valait pas la chandelle : des postes de cariste, par exemple, on peut en trouver à Paris. »

Difficile retour à l’emploi

Sur les 254 travailleurs, une centaine ont actuellement retrouvé un emploi ailleurs ; vingt-quatre se sont jetés dans la création d’entreprise, et une trentaine ont entrepris une formation pour se transformer. Définitivement, seuls une dizaine de salariés ont été reclassés dans le groupe. Alors que le congé de reclassement des employés d’Autolib’ se termine à la fin juin, Samir Mohamdi estime à 70 le nombre de ceux qui restent sans travail, en plus de la vingtaine de personnes qui n’ont retrouvé qu’un emploi précaire, contrat à durée déterminée (CDD) ou autre.

« C’est surtout difficile pour les anciens ambassadeurs et les chefs d’équipe », s’intérroge le délégué syndical FO, qui se dit contrarié du cabinet chargé du rangement, Alixio : « Alors qu’on nous avait promis un cabinet expérimenté, on s’est retrouvés en face de gens qui étaient eux-mêmes en CDD ! »

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LJD

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