Commerce extérieur : la France en route pour une nouvelle année noire
C’était un très beau contrat. L’un des dix plus grands de l’histoire d’Airbus. Signé en 2016, l’achat de 98 avions par l’Iran devait faire entrer des milliards dans les caisses, et assurer des heures et des heures de travail à Toulouse. Mais voilà, Donald Trump imposant des sanctions à tous ceux qui commercent avec Téhéran au-delà du 7 août, Airbus a fait une croix sur cette gigantesque commande, qui pouvait en laisser espérer d’autres. Trois avions ont été livrés. Les autres resteront à l’état de plans sur du papier. Pour ne pas subir les foudres américaines, Renault a aussi stoppé l’essentiel de ses activités en Iran, de même que PSA, qui y assemblait des milliers de véhicules produits sur place ou expédiés de Vesoul (Haute-Saône) et Mulhouse (Haut-Rhin) en pièces détachées.
Sale période pour le commerce extérieur. Contrairement aux espoirs, la France est partie pour une nouvelle année noire dans ce domaine, d’après les statistiques publiées mardi 7 août par les douanes. Au premier semestre, les importations de biens et de services ont dépassé les exportations de 33,5 milliards d’euros. Le déficit extérieur, véritable talon d’Achille de l’Hexagone, s’est à peine tassé de 1 % par rapport à la même période, très négative, de 2017. La performance paraît piteuse en comparaison avec l’Allemagne, qui a annoncé au même moment avoir dégagé un excédent commercial de 121,5 milliards d’euros en six mois, comme au premier semestre 2017.
Le mois de juin a été particulièrement mauvais. Le déficit s’est creusé à 6,2 milliards d’euros, un des chiffres les plus élevés jamais observés. Une conséquence directe de la hausse des cours du pétrole, la principale matière première au monde, que la France ne produit pratiquement plus. « Le déficit se creuse considérablement pour les produits énergétiques », alors que l’industrie manufacturière a, au contraire, bénéficié de bonnes livraisons d’avions, précisent les douanes.
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