Aux Etats-Unis, Le congé maladie va-t-il devenir caduc ?

Aux Etats-Unis, Le congé maladie va-t-il devenir caduc ?

« Un sondage de 2 000 employés, réalisé par l’institut de sondages Civic Science, montre que 54 % d’entre eux [Américains] poursuivent leur activité lorsqu’ils sont malades. »
« Un sondage de 2 000 employés, réalisé par l’institut de sondages Civic Science, montre que 54 % d’entre eux [Américains] poursuivent leur activité lorsqu’ils sont malades. » PHILIPPE TURPIN / Photononstop

Les travailleurs américains s’immobilisent de moins en moins pour raison de santé. Télétravail et smartphone leur acceptent de demeurer en contact avec le bureau.

L’Américaine Kit Warchol ne saisit pas ses jours de congé maladie à la légère. « La semaine dernière, j’ai été absente durant vingt-quatre heures », déclarant-elle. La jeune femme, âgée de 30 ans, se sentait vraiment mal. Mais lorsqu’elle supporte uniquement d’un gros rhume, pas question de disparaître. Kit Warchol reste à la maison, tout en étant active. Le matin elle avale son Dayquil, une marque américaine d’antalgique.

Elle se sent l’esprit clair, et écrit durant quelques heures. Quand les symptômes de la maladie rentrent, elle avertit ses collègues du département marketing de Skillcrush, une société de formation en ligne à la planification et au design. Elle va se mettre sous la couette. Puis Kit Warchol les recontacte, plus tard. L’entrepreneur en série Adam Toren, cofondateur de Youngentrepreneur.com, est encore plus radical. L’arrêt maladie ? Il ne connaît pas. La dernière fois qu’il en a profité, c’était en 2006.

Depuis, il dort bien, esquive le café, mange judicieusement et ne s’arrête plus. Les Américains prennent de moins en moins d’arrêts maladie. Et l’exemple vient d’en haut. On se souvient ainsi d’Hillary Clinton, en 2016, lors de la célébration du 11-Septembre à New York. A l’époque, la candidate à l’élection présidentielle, souffrant d’une pneumonie, avait refusé de suivre les conseils de son médecin. Elle ne voulait pas s’immobiliser quelques jours… et s’était donc écroulée d’épuisement, pendant la cérémonie.

Malade ou pas, on demeure connecté

Plus fraîchement, c’est Ruth Bader Ginsburg, la juge de la Cour suprême, qui a exposé à ses concitoyens de quel métal elle était faite. La frêle magistrate est demeurée quelque temps chez elle, juste après son opération d’un cancer. Mais très vite, elle a participé aux délibérations de ses collègues par téléconférence. Le jour de congé maladie se fait rare.

« Depuis que nous avons généralisé le travail à distance, nous avons tendance à travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre, regrette Joan Wyly, la responsable des ressources humaines de 104 West Partners, une entreprise de relations publiques de Denver. Actuellement que l’on peut se connecter n’importe quand et n’importe où avec Google Drive, les employés continuent de travailler même lorsqu’ils sont malades. »

Au départ il y a ceux qui n’ont pas le choix. Les geeks contractuels et autres sous-traitants du high-tech ne sont pas payés tant que leur mission n’est pas terminée. Les serveuses et le petit personnel de la restauration perdent pareillement leur rétribution lorsqu’ils sont absents. Concrètement, 45 % des Américains n’ont pas droit aux congés maladie payés, selon les statistiques du consultant Health Services Research. Ils n’entreprennent pas de se faire porter pâles.

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LJD

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