« Procrastiner ou précrastiner cultivent l’obscure »

« Procrastiner ou précrastiner cultivent l’obscure »

« Environ 20 % des adultes – mais 80% à 95 % des étudiants – sont quotidiennement victimes de procrastination. »
« Environ 20 % des adultes – mais 80% à 95 % des étudiants – sont quotidiennement victimes de procrastination. » Ingram / Photononstop

Entre savoir restituer à demain ce que l’on nécessiterait faire le jour même et agir spontanément sans réfléchir en avance, des deux maux, aucun n’est le moindre.

« De deux maux, il faut choisir le moindre », dit le proverbe. Mais entre procrastiner, à savoir rétablir à demain ce que l’on devrait faire le jour même, et précrastiner, c’est-à-dire agir naturellement sans réfléchir en avance, lequel est le moindre ? Aucun des deux, certes, l’objectif étant de choisir le timing idéal. Mais la question est d’importance vu la tendance humaine graduelle à ces deux travers, dont les suites sont fâcheuses, à tous points de vue : généreusement et économiquement. A tel point qu’une journée, le 25 mars, est aussitôt qualifiée de Journée mondiale de la prorogation.

Environ 20 % des adultes – mais 80% à 95 % des étudiants – sont chaque jour victimes de ce mal, selon Piers Steel, psychologue à l’université de Calgary. Ces taux marcheraient croissant, tant les occasions d’inattention se multiplient. La faute aux réseaux sociaux, et autres commodités de distraction offertes par les outils numériques.

Ces mêmes outils affermiraient en conséquence cette tendance naturelle à la précrastination, identifiée en 2014 par David Rosenbaum, chercheur en psychologie de l’université de Pennsylvanie. Pour Sylvaine Pascual, coach consultée par le magazine Psychologies, ces « troubles de l’organisation » sont deux réflexes à un même problème : celui de devoir réaliser un travail inquiétant ou désagréable. Dans un cas, on le repousse à plus tard. Dans l’autre, on l’expédie pour calmer sa peine.

Le mal serait améliorable

Comment soigner à ces travers, et agir en temps et en heure ?

En scientifique, Piers Steel a mis l’ajournement en équation. Elle serait réciproquement relative à la confiance en soi et au plaisir d’accomplir le travail qui nous attend, et en revanche proportionnelle à la durée qui nous sépare de l’échéance – deadline – et à notre tendance particulière à nous laisser distraire. Intéressant, mais guère pragmatique. D’autant qu’entièrement, il a aussi été prouvé qu’il existerait une propension génétique à la procrastination.

Fort favorablement, le mal serait soignable, en raison de la plasticité de notre cerveau. Grâce… à la méditation. Paradoxalement, alors que méditer démotive, méditer incite à agir, quitte à se débarrasser vite du travail à faire. Le phénomène aurait été prouvé par des neuroscientifiques, nous explique Lucie Pascutto, sophrologue, spécialiste de la pleine intuition et PDG de Mindful Attitude, organisme de formation à la méditation.

 

 

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LJD

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