Musée du Louvre : les salariés se réunissent en assemblée générale mercredi matin pour reconduire, ou non, la grève

Le Musée du Louvre va-t-il rouvrir ses portes mercredi 17 décembre ? Les salariés, qui ont adopté « à l’unanimité » la grève lundi matin, se retrouvent à 9 heures au cours d’une assemblée générale (AG) pour voter la reconduction du mouvement ou non. Puis le musée, qui est dans la tourmente depuis le cambriolage du 19 octobre, est resté clos mardi, son jour de fermeture hebdomadaire.
Les syndicats ont lancé un appel à la grève pour protester contre les problèmes de sous-effectif, la dégradation du bâtiment ou la hausse des tarifs pour les visiteurs non européens. Lundi, une réunion de crise a eu lieu avec les syndicats au ministère de la culture, en première ligne dans ce dossier, pour répondre à la colère des agents, également nourrie par la succession d’avanies depuis le cambriolage (fermeture d’une galerie, ouvrages anciens endommagés par une fuite…).
« Il y a une grande exaspération des agents », a affirmé à l’Agence France-Presse, Christian Galani, délégué CGT, syndicat majoritaire au Louvre. « On ne sait pas ce que ça va donner en AG, mais ce n’est pas en donnant un petit os que ça va se régler. » Outre l’annulation de la baisse prévue de 5,7 millions d’euros de dotation au Louvre pour 2026, le ministère propose d’ouvrir des recrutements pour l’accueil et la surveillance du musée et une revalorisation indemnitaire que les syndicats voudraient pérenne.
Laurence des Cars auditionnée au Sénat
C’est dans ce contexte social tendu que la présidente du Louvre, Laurence des Cars, sera de nouveau auditionnée mercredi à 16 h 30 par la commission de la culture du Sénat, qui cherche à éclairer les failles sécuritaires du musée.
Le 22 octobre, trois jours après le vol des huit joyaux de la Couronne, Laurence des Cars avait déjà reconnu un « échec » devant les sénateurs mais défendu son action, en assurant notamment avoir « accéléré l’élaboration » du schéma directeur de sûreté. Depuis, des révélations embarrassantes ont toutefois affaibli la dirigeante, arrivée à la tête du musée à la fin de 2021.
Laurence des Cars a dû reconnaître n’avoir eu connaissance d’un audit sécuritaire alarmant de 2019 qu’après le vol et la Cour des comptes a récemment pointé le « report persistant » affectant le schéma directeur de sûreté, dont la mise en œuvre n’a pas encore débuté. La gestion de la sécurité du musée au cours des dernières années a également été étrillée par l’enquête administrative lancée après le cambriolage.
Sous pression, le Louvre a annoncé au début de novembre des mesures d’urgence, dont l’installation de dispositifs « anti-intrusion ». Mais, signe de désaveu, la ministre de la culture, Rachida Dati, a confié à Philippe Jost, chargé du chantier de Notre-Dame, une mission de deux mois pour réorganiser le musée au côté de Mme des Cars.