Patronat et syndicats relancent les discussions, après des mois de tensions

Patronat et syndicats relancent les discussions, après des mois de tensions

Lors du débat entre la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et le président du Medef, Patrick Martin, à la fête de « L’Humanité », à Brétigny-sur-Orge (Essonne), le 14 septembre 2024.

Les prises de contact s’enchaînent pour retisser des liens qui s’étaient distendus. Depuis la rentrée scolaire, le patronat et les syndicats ont eu plusieurs entretiens apaisés, dans le souci manifeste de se montrer constructifs. Après les tensions engendrées par l’échec, en avril, de la négociation sur l’emploi des seniors, les deux camps semblent, à nouveau, désireux de se parler en composant avec leurs antagonismes.

L’une de leurs principales préoccupations est d’apporter la preuve qu’ils sont des acteurs responsables, aptes au compromis – à la différence, selon eux, des formations politiques, plus promptes à s’entredéchirer qu’à rechercher l’intérêt général. Autant d’initiatives enclenchées au moment où des collaborateurs du premier ministre, Michel Barnier, reçoivent, à partir de lundi 16 septembre et à tour de rôle, les organisations de salariés et d’employeurs.

La relance des discussions entre les partenaires sociaux vient de s’illustrer dans une scène très inhabituelle : la participation du Medef à la Fête de L’Humanité, qui s’est tenue, de vendredi 13 à dimanche 15 septembre, à Brétigny-sur-Orge (Essonne). Samedi après-midi, Patrick Martin, le numéro un du mouvement patronal, a débattu, pendant presque une heure trois quarts, avec Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. La confrontation s’est déroulée sous un chapiteau plein à craquer, avec une assistance ultramajoritairement acquise à la syndicaliste et, la plupart du temps, respectueuse à l’égard du président du Medef, abstraction faite de quelques courtes huées.

« Dialogue franc »

Si M. Martin s’est jeté dans la gueule du loup, c’est au nom de la « conviction profonde » que les représentants des travailleurs et des chefs d’entreprise doivent parlementer, « en assumant leurs désaccords », mais sans se livrer au « jeu dangereux de l’anathème, de l’insulte et de la fracturation », a-t-il dit peu après la fin de la joute. Mme Binet, elle, a remercié son contradicteur d’accepter un moment de « dialogue franc ». « J’ai bien entendu votre appel à la réouverture de la négociation », a-t-elle ajouté, faisant allusion au souhait de M. Martin, exprimé le 26 août, de reprendre les tractations sur l’emploi des seniors qui avaient capoté en avril. Et d’observer : « Je pense que votre présence ici s’inscrit dans ce cadre-là. »

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D’humeur moqueuse, la cheffe de la CGT a proposé au leader patronal d’engager immédiatement les pourparlers, à la Fête de L’Huma : « J’ai un stylo, donc c’est bon. J’espère que vous avez le chéquier et tout va bien se passer », a-t-elle lancé devant un auditoire hilare. Un zeste d’humour pour égayer des échanges que les deux protagonistes avaient visiblement préparés avec beaucoup de sérieux, au vu de la précision de leurs argumentaires respectifs.

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