Arnaud Lagardère arrive à la tête d’Hachette Livre au moment où Vincent Bolloré va en prendre le contrôle

Arnaud Lagardère arrive à la tête d’Hachette Livre au moment où Vincent Bolloré va en prendre le contrôle

Arnaud Lagardère, PDG du groupe qui porte son nom, à Paris, en mai 2019.

La redistribution des cartes dans le capital des deux plus gros groupes d’édition français s’accompagne d’un grand mercato chez ses dirigeants. Au moment où le groupe Vivendi de Vincent Bolloré s’apprête à prendre officiellement le contrôle d’Hachette Livre, après avoir reçu le feu vert des autorités de la concurrence européenne, le suspense sur le nom du nouveau patron du numéro un hexagonal de l’édition et numéro trois mondial a pris fin, mercredi 8 novembre. Le conseil d’administration d’Hachette Livre a nommé Arnaud Lagardère au poste de PDG. Ce dernier conserve, par ailleurs, son mandat de PDG du groupe qui porte son nom.

M. Lagardère remplace donc Pierre Leroy – en place depuis mars 2021 – qui a été nommé, mercredi, directeur général délégué du groupe Lagardère. « Au moment du rapprochement (…) avec Vivendi, j’ai voulu montrer mon attachement historique et viscéral pour ce métier du livre que la famille Lagardère a toujours soutenu, même lors des périodes de doutes sur ce marché », a affirmé le nouveau PDG.

Hachette Livre, maison mère de Grasset, Fayard, Calmann-Lévy, Hatier ou le Livre de poche réalise deux tiers de son chiffre d’affaires à l’international, notamment grâce à ses filiales aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne.

La question de la liberté des maisons d’édition

Arnaud Lagardère a donc été préféré aux deux autres prétendants au poste : Nicolas Sarkozy, administrateur de Lagardère, est empêtré dans des affaires judiciaires, tandis qu’Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, doit notamment gérer les difficultés de Telecom Italia, qui a accusé une perte de 1,12 milliard d’euros au cours des neuf premiers mois de l’année, après 2,92 milliards en 2022.

La question de la liberté dont jouissent les maisons d’édition d’Hachette restera l’un des indicateurs les plus sensibles, au moment où elles passent dans le giron de l’industriel breton. Pour mémoire, Arnaud Nourry, l’ancien PDG d’Hachette avait été remercié après dix-huit ans de services pour s’être opposé au rapprochement avec Vivendi.

Rien ne dit qu’Arnaud Lagardère fasse rempart aux volontés idéologiques de Vincent Bolloré, qui a tracé un boulevard médiatique à Eric Zemmour en lui laissant une chronique sur CNews, ou transformé en quelques numéros la ligne éditoriale du JDD. Au cœur de l’été, alors que la rédaction s’opposait unanimement à l’arrivée de Geoffroy Lejeune, l’ancien ­directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, Arnaud Lagardère promettait pourtant : « Je le redis, nous ne ferons pas du JDD un tract idéologique ni un journal militant. Ce fantasme de l’extrême droite est infondé et méprisant. »

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LJD

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