Les aéroports de Paris en manque de bras

Les aéroports de Paris en manque de bras

Va-t-on assister cet été, à Roissy et à Orly, aux mêmes scènes de chaos que celles qui viennent d’avoir lieu aux aéroports d’Amsterdam et de Londres à l’occasion des week-ends de l’Ascension et de la Pentecôte ? Ces derniers mois, les compagnies aériennes redoutaient d’assister à des embouteillages de passagers incapables d’accéder à l’heure à leurs avions, faute de personnel en nombre leur permettant de remplir les formalités d’aéroport. Au plus fort de l’été, Roissy accueillera 120 000 passagers par jour, après des pointes à plus de 100 000 en juin.

Pour ne pas devoir « abattre », c’est-à-dire, annuler des vols, Air France a pris les devants. « Nous avons anticipé cette situation en reprenant dès l’an dernier les recrutements de pilotes », indique la compagnie aérienne. Aux 200 navigants formés en interne, Air France en a recruté une centaine de plus à l’extérieur. Outre des pilotes, la compagnie a aussi « embauché 300 personnels au sol pour ses escales parisiennes de Roissy et d’Orly ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les aéroports de Roissy et Orly ont 4 000 postes d’agents de sûreté, de techniciens ou d’ingénieurs à pourvoir… et du mal à recruter

Malgré ces précautions, la situation reste tendue. Il faut dire que les deux plates-formes aéroportuaires ont payé un lourd tribut à la crise. En mars 2021, les syndicats, principalement la CGT et SUD-Aérien, redoutaient de voir disparaître jusqu’à 30 000 emplois sur les 94 000 de la plate-forme de Roissy. « Avec l’arrêt des contrats à durée déterminée, ce sont près de 20 000 emplois qui ont été supprimés à Roissy », relève Maximilien Dubois, coordinateur des études de Paris CDG Alliance, un groupement d’intérêt public qui s’est donné pour mission « de faire en sorte que les habitants du territoire accèdent aux emplois générés par l’activité de l’aéroport ».

Un « problème d’attractivité »

Depuis, malgré la reprise de l’activité, l’aéroport est loin d’avoir retrouvé son niveau d’emplois de 2019, rappelle M. Dubois. « A la fin de 2021, ils n’étaient plus que 82 000 à travailler à Roissy. » C’est Augustin de Romanet, PDG du Groupe ADP, qui a sonné l’alarme, en poussant un « coup de gueule », le 24 avril, sur l’antenne de BFM, pour mobiliser tous les acteurs. Selon le patron du groupe aéroportuaire, 4 000 emplois sont à pourvoir à Roissy et à Orly. De son côté, ADP doit recruter 600 personnes pour être fin prêt pour les grands départs en vacances. A quelques semaines de cette échéance, M. de Romanet ne s’avoue « pas inquiet ». Depuis le premier janvier, le gestionnaire d’aéroports a déjà réussi « à embaucher 270 salariés », fait-il savoir. Selon lui, ADP ne parviendra toutefois pas à recruter « les 600 salariés pour cet été, mais au début de 2023 ».

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