Pourquoi le métavers intéresse déjà les recruteurs

Pourquoi le métavers intéresse déjà les recruteurs

Carnet de bureau. Elément de langage pour être toujours plus attractif ? Nouveau sésame pour faciliter le recrutement ? Le métavers ouvre ses portes au petit monde du recrutement. Dans la grande distribution, Carrefour avait déjà acquis 8 hectares de terrain virtuel en février. Mais, pour son opération de recrutement de 3 000 data scientists et data analysts souhaité d’ici à 2026, il a loué en plus une parcelle dans un « métavers corporate » dénommé « VR Académie », un peu comme il aurait auparavant loué quelques stands au salon d’exposition de la Porte de Versailles. Le président-directeur général Alexandre Bompard a communiqué par Twitter sur ce premier événement de recrutement dans le métavers le 18 mai.

Calendrier de communication bien choisi : le même jour, la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail (Dares) annonçait que le nombre d’emplois vacants avait de nouveau augmenté de 8 % affichant un total de 368 100 emplois sans candidats au 1er trimestre. Le taux de chômage a de fait atteint son niveau le plus faible depuis 2008, à 7,3 %.

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Quelles que soient les diverses raisons de la hausse des emplois vacants, les recruteurs s’arrachent les cheveux pour trouver des candidats, qu’il s’agisse de pourvoir les postes de développeur, de chaudronnier mais aussi de préparateur de commandes. « On a des besoins sans cesse croissants sur des métiers où l’on n’a pas les compétences », reconnaît Alexandre Pham, cofondateur et président du groupe intérimaire MisterTemp’.

« Un drôle d’avatar »

Les employeurs, qui continuent à chercher le mouton à cinq pattes – diplôme renommé, expérience solide et rémunération raisonnable –, n’améliorent pas vraiment la transparence sur les salaires qui pourrait pourtant convaincre certains candidats de les rejoindre. Ils préfèrent investir tous les « canaux » de recrutement : le métavers en est un nouveau, qui, à leurs yeux, a d’autres avantages, à commencer par être adapté au public « digital ».

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C’est en effet pour attirer « de jeunes candidats data analysts ou data scientists » qu’Alexandre Bompard a pris les « traits d’un drôle d’avatar » pour recevoir une quarantaine d’étudiants, dont « une dizaine ont continué le processus de recrutement au-delà du métavers corporate », précise une porte-parole du groupe.

L’expérimentation de Carrefour est symbolique de l’intérêt que peuvent porter les gros employeurs à ce type d’innovation technologique. Le secteur de l’intérim est aussi sur le coup pour être à la pointe de l’innovation. « A ce stade, ça n’apporte rien de plus, c’est de l’expérimentation. Mais il est intéressant d’en être pour voir comment ça fonctionne. On a construit une agence dans le métavers The Sandbox qui sera en ligne prochainement. Les salariés pourront se connecter, rentrer dans l’agence et rencontrer un recruteur via son avatar », décrit Alexandre Pham. « Ça va permettre de faire des immersions dans l’environnement de l’entreprise pour y découvrir le lieu de travail, voire y être formé en situation “réelle” avant d’être embauché », espère-t-il. Ce professionnel de l’intérim y voit un intérêt majeur pour les compétences manuelles toujours difficiles à valoriser sur un CV.

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LJD

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