« L’action sociale et les impératifs économiques sont dépendants des contraintes environnementales et doivent être envisagés de concert »

« L’action sociale et les impératifs économiques sont dépendants des contraintes environnementales et doivent être envisagés de concert »

« Le quinquennat sera écologique ou ne sera pas ! » Forts de cette promesse présidentielle, ne focalisons pas notre attention sur le retard dans la mise en œuvre de la transition environnementale, mais sur les solutions qu’il convient de faire émerger pour demeurer dans le cadre des objectifs de l’accord de Paris sur le climat.

Si la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 semble aujourd’hui faire consensus, les moyens de parvenir à ce but demeurent disparates. A titre d’exemple, les scénarios de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie proposent quatre choix de société difficilement compatibles. Or, la planification, indispensable à la transition environnementale, suppose pour son acceptabilité une décision collective quant au chemin à prendre. Dans ce débat, un impératif doit guider l’action des décideurs : une transition juste pour l’ensemble des citoyens.

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Le dernier rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] rappelle qu’il reste à l’humanité trois ans pour changer radicalement de cap. A cette aune, les projets de transition qui accroîtraient les inégalités ont plus de chance d’être combattus que ceux qui les réduiraient. Partant, faire de la transition environnementale un prétexte pour justifier de la « casse sociale » ne peut avoir pour effet que de rendre impopulaire ce processus au moment même où il devrait recueillir l’assentiment de tous. Ainsi, des projets comme ceux de créer une cause économique autonome de licenciement pour « faciliter la transition » sont non seulement extrêmement dangereux politiquement, mais encore inutiles juridiquement.

Pour éviter que la transition se fasse contre les salariés citoyens, il est nécessaire de mettre la justice sociale au cœur de ce processus, ce qui implique une évolution de son cadre et de ses acteurs.

Vers une économie « net zéro »

« Il n’y a pas de paix durable sans justice sociale. » Ce constat, énoncé à l’issue de la Grande Guerre par l’Organisation internationale du travail, rappelle avec force qu’il est illusoire de penser qu’une société injuste puisse être une société paisible. La transition environnementale, en ce qu’elle va modifier nos habitudes de production, de consommation, etc., suppose des destructions et des créations d’emplois, ainsi que des tensions à venir dans les entreprises. Il convient bien entendu d’accompagner ces dernières et leurs salariés pour faciliter cette mue. Si le législateur doit renforcer le cadre normatif, les corps intermédiaires doivent être réellement associés aux réflexions sur le monde du travail de demain. A l’instar de ce qui a été organisé au Royaume-Uni avec le groupe de travail Green Jobs Taskforce, les syndicats pourraient participer à un « Grenelle de l’emploi vert » afin de planifier une transformation de l’emploi vers une économie « net zéro ».

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LJD

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