« Un revenu universel de formation serait de nature à promouvoir l’autonomie des jeunes »

« Un revenu universel de formation serait de nature à promouvoir l’autonomie des jeunes »

Tribune. Nombreux sont les jeunes de 18 ou 19 ans qui ne disposent ni de la formation de base ni des ressources nécessaires pour pouvoir trouver un travail qualifiant, et nombreux sont les étudiants issus de familles défavorisées qui doivent sauter des repas ou renoncer à des soins médicaux pour pouvoir terminer leurs études. Alors que, selon certains, toute allocation vaut assistanat et pousse l’individu à la paresse, un revenu universel de formation serait de nature à promouvoir l’autonomie des jeunes en leur donnant les moyens d’agir et de décider de leur avenir.

Il ne s’agit pas là seulement de rendre justice aux jeunes, lesquels ont payé un lourd tribut pendant la pandémie de Covid-19 (études interrompues, multiplication des cas de détresse psychologique), il s’agit surtout d’investir intelligemment dans la croissance économique en permettant à davantage de jeunes d’être en situation d’innover et de maîtriser les savoirs de pointe. C’est en premier lieu à travers l’éducation et l’augmentation du niveau moyen des étudiants que l’on stimule l’innovation (« Tapping into Talent : Coupling Education and Innovation Policies for Economic Growth », Ufuk Akcigit, Jeremy G. Pearce & Marta Prato, Working paper n° 27862, NBER, septembre 2020).

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Quelle forme un tel revenu de formation devrait-il prendre ? Faut-il simplement étendre le RSA aux jeunes de 18 à 24 ans ? Ou bien faut-il, comme le proposait l’économiste américain Milton Friedman (1912-2006), instaurer un « impôt négatif » pour les individus à faibles revenus : le principe est de transférer un même montant fixe à tous les individus, et en même temps de lever un impôt progressif sur les revenus au-dessus d’un certain seuil.

Exigence de résultats permanente

Mais ces solutions ont l’inconvénient de ne demander aucune contrepartie. Notre approche est radicalement différente : il s’agit d’un co-investissement de chaque jeune et de l’Etat dans la formation et le capital humain, avec une exigence de résultats permanente. C’est l’approche danoise. Au Danemark, tout étudiant qui quitte le foyer familial touche un revenu mensuel de 800 euros, mais ce revenu s’interrompt dès que l’étudiant prend plus de six mois de retard dans la poursuite de son cursus.

Le revenu universel de formation jeunes que nous proposons concernerait en effet les étudiants et les apprentis. Il s’ajouterait donc aux dispositifs existants d’insertion pour les jeunes qui ne sont ni en formation ni en emploi. Il s’articulerait sur deux piliers, avec des passerelles pour passer d’un pilier à l’autre : un « revenu universel étudiant », et un « revenu universel d’apprentissage ».

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LJD

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