Archive dans 2025

Compte personnel de formation : baisse de la dépense totale en 2023

En tête des formations souscrites en 2023 dans le cadre du CPF, le permis B.

Déduction faite des formations annulées avant qu’elles ne débutent, 2,25 milliards d’euros, c’est la dépense totale réalisée sur les comptes personnels de formation (CPF) en 2023, en baisse de 24,1 % sur un an, indique la Caisse des dépôts (CDD) dans une note publiée jeudi 30 janvier.

Une baisse qui n’est pas le reflet d’une désaffection des salariés pour leur formation professionnelle, mais plutôt le résultat des mesures prises pour faire le tri entre le bon grain et l’ivraie dans le catalogue des formations proposées aux salariés.

« Nettoyage du catalogue des formations par France Compétences fin 2021, exclusion de formations relevant de l’accompagnement à la création ou à la reprise d’entreprise et qui ne vérifiaient pas le cahier des charges requis en juin 2022, mise en place d’une authentification renforcée via FranceConnect + en octobre 2022 » sont autant de raisons avancées par la Caisse des dépôts pour expliquer la baisse du « prix horaire moyen apparent » des formations en 2023.

Des formations peu coûteuses

Après avoir augmenté de 42 % entre 2020 et 2021 puis de 27,7 % entre 2021 et 2022, le prix horaire moyen apparent des formations souscrites a effectivement baissé de 10,5 % entre 2022 et 2023, pour s’établir à 25,50 euros, « en lien avec une diminution de la part des formations les plus onéreuses », commente la CDD. La baisse est en effet en trompe-l’œil, car à formation égale (intitulé, durée, modalité de réalisation), l’évolution des prix indique en fait une hausse de 3,1 %.

Il vous reste 19.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Touchera-t-on plusieurs pensions après un cumul emploi-retraite ?

Question à un expert

Je reprends un travail après quelques mois de retraite, toucherai-je une pension supplémentaire quand j’arrêterai cette nouvelle activité ?

Le cumul emploi-retraite permet de reprendre une activité professionnelle, salariée ou non, et de cumuler les revenus de cette activité avec ses pensions de retraite.

Le « cumul déplafonné » vous autorise à cumuler sans limite vos pensions et vos nouveaux revenus. Il est notamment possible si vous avez obtenu une retraite à taux plein ou à partir de l’âge du taux plein automatique (67 ans). Si vous ne respectez pas les conditions pour accéder à ce cumul intégral, la somme de vos retraites et de votre revenu d’activité ne pourra excéder un certain montant. En cas de dépassement, la pension de base est réduite de l’excédent.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Retraites : ce qui change en 2025

Dans les deux cas, il faut au préalable déposer une demande de retraite pour liquider l’ensemble de ses droits.

Le cumul plafonné ne permet pas l’acquisition de nouveaux droits à la retraite. En revanche, depuis la réforme des retraites de 2023, le cumul déplafonné permet dans certains cas d’en acquérir, donc à terme d’obtenir le calcul d’une seconde pension, tant au régime de base qu’au régime complémentaire.

Nouvelle pension plafonnée

Si vous reprenez une activité chez votre dernier employeur, il faut, pour bénéficier de cette seconde pension, avoir respecté un délai de six mois de cessation d’activité avant de reprendre.

Pour la retraite de base des salariés (assurance-retraite), le montant de la nouvelle pension ne peut pas dépasser 5 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (2 355 euros annuels en 2025). Pour la complémentaire Agirc-Arrco, les cotisations versées permettent d’acquérir des points sur la base des premiers 3 925 euros de salaire mensuel.

Vous cessez votre activité professionnelle une deuxième fois mais souhaitez, ensuite, à nouveau reprendre le travail ? Après la liquidation de votre seconde pension, il sera cette fois impossible d’acquérir de nouveaux droits à la retraite. Seules deux liquidations sont en effet possibles.

Réutiliser ce contenu

La Fresque du climat traverse un trou d’air économique

Des élèves du lycée Henri-Wallon de Valenciennes (Nord) participent à un atelier de la Fresque du climat, le 22 janvier 2021.

Elle a connu un succès fulgurant ces dernières années, avec à ce jour plus de 2 millions de participants. Mais aujourd’hui, la Fresque du climat, association lancée en 2015 qui développe des ateliers de sensibilisation aux enjeux climatiques, affronte des difficultés.

Le concept développé par Cédric Ringenbach, ancien directeur du think tank The Shift Project développé par l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, et désormais président de Blue Choice, un cabinet de conseil en stratégie climat, a pourtant très vite trouvé son public. Les ateliers, qui se veulent ludiques et interactifs, s’appuient sur les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Pendant trois heures environ, les participants abordent les causes et les conséquences du changement climatique par le biais de cartes à jouer qui reprennent différents enjeux (émissions de gaz à effet de serre, fonte des glaciers, chute de la biodiversité, catastrophes naturelles…) et qu’il faut classer en fonction de leurs liens entre elles, d’où l’image d’une fresque.

Dans la foulée de la crise du Covid-19 en 2020, l’association connaît une forte hausse d’activité. Les grands groupes économiques décident de sensibiliser leurs salariés à la question environnementale. Chacun veut organiser sa « fresque ». La case est idéale par ailleurs à cocher pour le bilan responsabilité sociétale des entreprises. EDF, Vinci, Orange, Michelin, L’Oréal, Bouygues, Renault, Decathlon, etc., passent commande.

Il vous reste 65.21% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Trois routiers originaires du Zimbabwe victimes de représailles sur des aires des autoroutes françaises, après avoir dénoncé leurs conditions de travail

Brighton Jonasi, routier originaire du Zimbabwe, travaille en Europe sous contrat slovaque, à Survilliers (Val-d’Oise), le 31 janvier 2025.

« J’ai froid, le toit n’est pas bien fermé, donc il y a de l’eau qui tombe. Mon frigo est vide et ne marche plus. Et j’ai toujours peur. » Sous une pluie battante, à une quarantaine de kilomètres au nord de Paris, sur l’aire d’autoroute de Survilliers (Val-d’Oise), Brighton Jonasi n’ose pas sortir de son camion, ce vendredi 31 janvier, et ne peut même plus le démarrer. Deux jours plus tôt, dans la soirée puis dans la nuit du 29 au 30 janvier, quatre hommes dans un van sont venus lui prendre de force la carte qui lui sert à payer l’essence, le coupe-batterie qui permettait d’enclencher le véhicule et la remorque qu’il transportait.

Ils lui ont dit travailler pour son entreprise slovaque, Global Transporte, un sous-traitant du groupe allemand Hegelmann. Ces derniers jours en Europe, une dizaine d’autres conducteurs d’origine du Zimbabwe ont vécu la même expérience traumatisante et trois d’entre eux sont toujours coincés sur des aires des autoroutes françaises.

Ce qui s’apparente à des mesures de représailles fait suite à un début de grève de ces salariés. Le week-end des 25 et 26 janvier, ils ont stoppé leurs camions, revendiquant une amélioration de leurs conditions de travail et une assurance en cas de problème de santé. Venus en Europe avec la promesse d’un salaire de 1 500 euros mensuels, « voire 2 200 avec les bonus » selon Brighton Jonasi, la plupart ne reçoivent qu’entre 600 et 700 euros, depuis octobre.

Il vous reste 78.01% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

L’emploi résiste dans les organisations de l’économie sociale et solidaire

Quand le secteur marchand tousse, l’économie sociale et solidaire (ESS) maintient le cap. Ainsi pourrait-on résumer la situation contrastée de l’emploi dans ces deux univers. Dépendant de la conjoncture économique, le premier souffre de la faiblesse de la consommation et du recul de l’investissement et recrute moins. A l’inverse, les embauches dans l’ESS, qui regroupe les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations et les entreprises d’utilité sociale, « découlent de l’ampleur des besoins sociaux qui continuent de croître », analyse Antoine Détourné, délégué général d’ESS France, qui vient de publier sa note de conjoncture lundi 27 janvier.

Son premier enseignement est que ce « tiers-secteur », distinct des administrations et entreprises à but lucratif, poursuit son développement. Il fait vivre aujourd’hui 2,7 millions de salariés, dont 31 257 emplois supplémentaires créés entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024, soit une progression de 1,4 %, nettement supérieure à celle du secteur marchand. Et encore, les créations d’emploi mentionnées dans la note de conjoncture ne prennent pas en compte le travail des bénévoles effectué au sein des associations.

Par catégorie d’employeurs, la plus forte hausse des effectifs de l’ESS concerne les fondations, dont l’activité se concentre dans l’action sociale et sanitaire. Les fondations ont recruté 5 537 postes supplémentaires, marquant une hausse de 4,1 % au premier semestre 2024 en glissement annuel. Suivent les mutuelles, qui interviennent elles aussi dans la santé : + 2,7 % sur un an au premier semestre 2024, soit 3 327 emplois supplémentaires. Mais ce sont les associations qui représentent toujours l’essentiel des effectifs : malgré une croissance de seulement 1 %, elles créent 19 055 postes supplémentaires.

Des disparités régionales

Par type d’activité, le solde net de l’emploi entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024 est particulièrement élevé dans l’hébergement social et médico-social : 11 579 emplois supplémentaires. Un volume qui reflète notamment le vieillissement de la population et une meilleure prise en charge des enfants handicapés ou en difficulté. Vient ensuite le secteur de la santé (8 887 emplois supplémentaires), qui profite d’un effet de rattrapage après le Covid. « La crise sanitaire a fait prendre conscience des besoins de recrutement dans ce secteur qui commencent à être comblés », poursuit Antoine Détourné.

Il vous reste 45.01% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

« L’innovation sociale » : s’inspirer de ceux qui répondent à des « besoins peu ou mal satisfaits »

Au Brésil, une monnaie locale solidaire gérée par une banque communautaire a été créée en 1998 dans une favela du Nordeste. Une initiative positive qui a été progressivement dupliquée dans plus de 150 villes du pays. Dans plusieurs pays africains, des expérimentations sont menées dans le secteur informel pour favoriser l’insertion socioprofessionnelle des plus jeunes ou l’accès à la protection sociale.

En France, le mouvement Habitat et humanisme, qui propose des logements aux personnes en situation de précarité, cherche également à rompre l’isolement de ces populations en développant un modèle de tiers-lieu participatif et solidaire. En Corée du Sud, enfin, de nombreux projets ont été menés ces vingt dernières années, inspirés notamment par le modèle de la coopérative de travailleurs, pour favoriser l’accès à l’emploi de différentes populations (femmes ayant interrompu leur carrière pour élever leurs enfants, travailleurs de régions minières en déclin…).

L’innovation sociale ? C’est une matière vivante, qui se répand aujourd’hui dans le monde entier, expliquent Nadine Richez-Battesti, maîtresse de conférences en sciences économiques à Aix-Marseille Université, et Eric Bidet, maître de conférences en sciences de gestion à l’université du Mans. Dans leur ouvrage, L’innovation sociale. Expérimenter et transformer à partir des territoires (Les Petits Matins), les deux auteurs affichent leur volonté de « sortir d’un européano-centrisme » privilégié dans de nombreux travaux de recherche, et mettent en avant la fertilité de cette démarche, tant dans les pays développés que dans ceux en développement.

Les nouveaux défis

A partir de ces nombreux exemples, leur ouvrage permet de définir, par petites touches, ce qui constitue un processus d’innovation sociale, qui doit avant tout « élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux peu ou mal satisfaits ». « C’est une innovation du quotidien, qui se déploie de façon horizontale et privilégie l’accès et les usages par rapport à la propriété et la croissance », expliquent les auteurs. Souvent lancée dans des domaines où l’action publique montre ses limites, elle naît d’un processus participatif associant les acteurs concernés (utilisateurs, usagers…) et s’ancre fréquemment dans un territoire.

Il vous reste 43.73% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

La RATP veut recruter plus de 5 500 personnes en Ile-de-France en 2025

Le logo de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), sur un wagon de métro à la station Front-Populaire, le 24 janvier 2025.

Le groupe RATP compte recruter plus de 5 500 personnes en Ile-de-France en 2025, dont 3 800 en contrat à durée indéterminée (CDI), afin de « maintenir » l’offre de transport en commun francilien, a annoncé la régie de transports parisiens, mercredi 29 janvier.

Les besoins de l’entreprise concernent des profils « très divers », dont « des techniciens de maintenance », des « agents de sûreté » ou encore « des ingénieurs », a déclaré Marie Cosson, directrice du développement des compétences à la RATP.

Parmi les CDI, la RATP veut notamment recruter 1 600 conducteurs de bus et 600 agents de gares et stations. Pour « répondre aux besoins dans les métiers en tension », le groupe prévoit d’embaucher 420 opérateurs de maintenance, 140 agents de sûreté ou encore 107 contrôleurs, détaille le communiqué.

La maintenance est « primordiale pour le bon fonctionnement » du réseau francilien, insiste François Platel, directeur de l’unité de maintenance des matériels sur pneumatique à la RATP.

Depuis l’arrivée de Jean Castex à la tête de l’organisation, la RATP a lancé des campagnes massives de recrutement qui ont permis à l’entreprise de transporter sans couac majeur les millions de visiteurs pendant les Jeux olympiques de Paris 2024.

Avec cette nouvelle vague d’embauches, la RATP veut poursuivre sur « sa lancée » après le « succès » de l’année 2024, lors de laquelle elle a recruté 3 650 personnes en CDI, signe selon elle de « l’attractivité croissante de l’entreprise ».

Des milliers de recrutements prévus aussi à RATP Dev

Ces recrutements visent également à « relever les défis liés à l’exploitation, la sûreté et la maintenance des infrastructures », notamment dans le cadre du Grand Paris Express, et l’ouverture de la ligne 15 Sud, prévue à l’été 2026, ajoute l’entreprise.

En plus de ces recrutements, la RATP promet qu’elle « proposera au moins » 1 000 contrats d’alternance et 500 contrats d’insertion en 2025.

Filiale de la régie des transports parisiens, pour ses activités en dehors de la région parisienne, RATP Dev prévoit elle aussi de recruter plusieurs milliers de personnes : 3 800 CDI, dont 970 en France (en grande partie à Lyon, selon le groupe), 1 080 aux Etats-Unis, 370 en Italie ou encore 280 en Arabie saoudite.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Plans sociaux, les visages de la crise : « Les secrétaires ont été les premières à partir »


sourcehttps://assets-decodeurs.lemonde.fr/redacweb/lm-styles/lm-styles.v0.1.0.txtsourcehttps://assets-decodeurs.lemonde.fr/doc_happens/2411-licenciements/00-texts.txtsourcehttps://assets-decodeurs.lemonde.fr/doc_happens/2411-licenciements/00-structure.txtsourcehttps://assets-decodeurs.lemonde.fr/doc_happens/2411-licenciements/00-styles.txtsourcehttps://assets-decodeurs.lemonde.fr/doc_happens/2411-licenciements/04-texts.txtsourcehttps://assets-decodeurs.lemonde.fr/doc_happens/2411-licenciements/04-structure.txt
Emilie Dougnac dans son salon, à Castelmaurou (Haute-Garonne), le 23 janvier 2025.

​Assise à la table de son salon, Emilie Dougnac tapote nerveusement les touches de son ordinateur portable pour occuper ses mains. Sur la page d’accueil de l’écran, son curriculum vitae s’affiche. Le document, mis à jour, a déjà été envoyé à une centaine d’entreprises. Mais cette secrétaire administrative​ de 43 ans​, diplômée en 2005 d’un brevet de technicien supérieur d’assistante de direction, a reçu dix réponses​ seulement, toutes négatives. De quoi faire flancher son moral. « Je suis complètement “down”. Je fais une dépression », admet-elle, séchant les larmes qui coulent sur ses joues.

Depuis le 31 décembre 2024, date de fin de son contrat de travail à durée déterminée (CDD) de secrétaire administrative polyvalente à la maison des solidarités​​ Pont-Vieux, à Toulouse, rattachée au conseil départemental de la Haute-Garonne, cette mère de famille est sans emploi : « Les secrétaires​ ont été les premières à partir. Alors je me suis dit que je n’avais pas de bol ​et que c’était pour ma pomme. » Comme elle, ils sont 167 à s’être vu notifier, fin 2024, le non-renouvellement de leur contra​t par la collectivité présidée par le socialiste Sébastien Vincini​.

Il vous reste 69.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.