Archive dans 2021

Aux Etats-Unis, le Nasdaq impose des règles d’inclusion sociale

Les locaux du Nasdaq à New York, en 2016.

Au Nasdaq, la cloche ne sonne pas que pour les jeunes start-upeurs à succès, le plus souvent masculins et blancs. Lors d’une cérémonie retransmise sur son écran géant à Times Square, le 6 juillet 2020, la Bourse new-yorkaise des valeurs technologiques a mis à l’honneur la lutte contre les inégalités sociales en invitant la National Association for the Advancement of Colored People, la plus grande organisation de défense des droits des Noirs américains. Dans un monde traversé par les mobilisations du #blacklivesmatter, le Nasdaq ne s’est pas limité à donner la parole aux revendications de justice sociale.

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Le 1er décembre, l’opérateur de marché a proposé à la Securities and Exchange Commission (SEC), le « gendarme » boursier américain, d’introduire des règles qui lient la cotation de plus de 3 000 entreprises à des obligations d’inclusion sociale. La proposition du Nasdaq, certes en partie liée au contexte américain où les statistiques ethniques sont monnaie courante, est néanmoins inédite pour une Bourse. Les règles envisagées par le Nasdaq, en plus de demander aux firmes d’avoir un niveau minimal de représentation pour les femmes et les minorités en conseil d’administration, les obligent aussi à publier des statistiques transparentes.

Un sentiment d’urgence

En France, les règles en faveur de la parité en entreprise émanent du législateur et ont permis améliorer l’équilibre. Dix ans après la loi Copé-Zimmermann, les sociétés du CAC40 comptent 46 % de femmes parmi leurs administrateurs, plus que la moyenne européenne, d’après Ethics & Boards, l’observatoire de la gouvernance des sociétés cotées. Les Etats-Unis ne brillent pas particulièrement en la matière, avec seulement un quart des sièges d’administrateur occupés par des femmes dans les cent plus grandes entreprises américaines, selon le cabinet d’audit et de conseil Deloitte. D’où un sentiment d’urgence à agir en faveur de la diversité qui agite la finance américaine. Goldman Sachs refuse de travailler, aux Etats-Unis comme en Europe, sur l’introduction en Bourse d’une société où le conseil d’administration serait entièrement masculin et sans aucune représentation des minorités.

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Toutes ces initiatives vont sûrement dans la bonne direction, mais ne semblent pas s’attaquer au cœur du problème : les comités de direction. Pourtant le Nasdaq tout comme son éternel rival, le New York Stock Exchange (NYSE), ont de quoi montrer l’exemple : toutes les deux sont dirigées par des femmes. Le marché actions de Paris le sera bientôt aussi.

« Pas de méga entrepôt, ni ici ni ailleurs » : Des centaines d’opposants à Amazon mobilisés en France

Plusieurs centaines de militants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France, samedi 30 janvier, pour protester contre Amazon, notamment près du Pont-du-Gard, où le géant américain de vente par correspondance projette d’installer un entrepôt de 38 000 m2.

Les opposants au géant américain de la vente en ligne lui reprochent notamment des destructions d’emplois et de petits commerces, de mauvaises conditions de travail, une artificialisation des sols et un impact négatif sur le climat.

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A l’appel d’associations qui luttent contre ce projet situé sur la commune de Fournès (Gard), à proximité d’un joyau du patrimoine mondial, quelque 800 personnes, selon les gendarmes, 1 400 selon les organisateurs, sont venues planter des arbustes devant deux grandes banderoles proclamant : « Stop Amazon » et « Ni ici ni ailleurs ». Ils ont également formé une chaîne humaine pour montrer l’emprise du projet prévu le long de l’autoroute A9, sur 14 hectares. Des ballons multicolores flottant à 18 mètres montraient sa hauteur, équivalant à un immeuble de cinq étages.

« Cela fait deux ans que des citoyens de Fournès et des environs luttent contre l’implantation d’un énorme entrepôt d’Amazon. Au début, ils étaient un peu seuls contre tous, mais ils ont réussi à freiner le projet grâce à des recours juridiques » toujours en cours, a expliqué Raphaël Pradeau, porte-parole national d’Attac.

« La lutte s’est élargie »

Environ 200 personnes ont aussi participé samedi matin à un rassemblement à Carquefou, dans la banlieue de Nantes, devant un entrepôt logistique d’Amazon, selon les organisateurs. « On dénonce le fait qu’Amazon détruise plus d’emplois qu’il n’en crée et qu’il s’agit d’emplois précaires qui rendent malades, notamment en termes de troubles musculo-squeletiques », a déclaré à l’Agence France Presse (AFP) Sophie Jallier, porte-parole du collectif pour cet événement.

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A Ensisheim, dans le Haut-Rhin, une manifestation a aussi rassemblé une centaine de personnes contre l’implantation d’un entrepôt géant sur un terrain de plus de 15 hectares d’anciennes terres agricoles. « Amazon, Vampire Fiscal », « Stop Amazon », « Pas de méga entrepôt, ni ici ni ailleurs », proclamaient les banderoles. « Aujourd’hui nous dénonçons un système économique à bout de souffle et qui use la planète. Cela nous impose de modifier nos manières de vivre et de réfléchir à des fonctionnements plus résilients », a déclaré Isabelle Schaeffer, membre de l’association Réseau urgence climatique et sociale sud Alsace (Rucssa).

A Augny, en Moselle, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées sur un rond-point devant le site de l’ancienne base aérienne de Frescaty qui doit accueillir un site d’Amazon. « On a conscience qu’on s’oppose à un projet déjà amorcé et qui probablement verra le jour, mais nous estimons qu’il est encore temps de s’y opposer et d’envisager une reconversion du site », a commenté Charlotte Leduc, militante Attac Moselle et membre du collectif Stop Amazon Augny.

Dans un communiqué, la direction d’Amazon France a commenté les rassemblements, samedi soir, en écrivant que le groupe est « devenu une cible pour certaines organisations qui souhaitent faire connaître les causes qu’elles représentent ». « Plus de 11 000 entrepreneurs et commerçants français s’appuient sur Amazon pour développer leurs activités et leurs emplois », estime la plateforme, avant de considérer que les 9.300 personnes qu’elle emploie « s’accompagnent d’un salaire et d’avantages sociaux compétitifs ainsi que d’excellentes opportunités de carrière ».

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Le Monde avec AFP

Le PIB français a chuté de 8,3 % en 2020, du jamais-vu

Les restrictions sanitaires imposées par la pandémie se traduisent pour l’année 2020, selon les chiffres publiés vendredi 29 janvier, par une chute du produit intérieur brut (PIB) de 8,3 %.

Alors qu’au sommet de l’Etat se préparent les modalités d’un nouveau confinement, le verdict est tombé : les restrictions sanitaires imposées par la pandémie se traduisent pour l’année 2020, selon les chiffres publiés vendredi 29 janvier, par une chute du produit intérieur brut (PIB) de 8,3 %.

Une récession historique, qui n’atteint néanmoins pas les 11 % de recul un temps anticipés par Bercy ou les 9 % que laissaient entrevoir les dernières estimations de l’Institut national de la statistique et des études économiques. Mais il n’empêche. « On n’a jamais perdu autant depuis deux siècles, en dehors des périodes de guerre », rappelle Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

En 2019, l’économie française a produit 2 323 milliards d’euros de richesses ; en 2020, ce chiffre n’était plus que de 2 130 milliards d’euros. Ce sont donc près de 200 milliards d’euros de biens et services qui n’ont pas été produits, une saignée dont on ne se relèvera pas avant fin 2023, selon les économistes.

« La France a connu un choc économique sans précédent, mais elle a montré aussi une vraie capacité de rebond en fin d’année », a réagi le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. « Cela montre la pertinence des dispositifs de soutien mis en place par le gouvernement qui ont protégé nos entreprises et nos salariés ».  

« La France a connu un choc économique sans précédent, mais elle a montré aussi une vraie capacité
de rebond en fin d’année », Bruno Le Maire, ministre de l’économie

La lueur d’optimisme de cette première estimation du PIB vient de l’amélioration relative de la situation au quatrième trimestre. Sur les trois derniers mois de l’année, marqués par le deuxième confinement et le couvre-feu, le recul du PIB n’a été « que » de 1,3 %, au lieu des 4 % anticipés, grâce à la reprise de la production de biens et de l’investissement par rapport au trimestre précédent. L’année aura donc connu le chaud et le froid, avec une chute du PIB de 5,9 % au premier trimestre, un plongeon de 13,8 % au deuxième – en cause, le confinement du printemps –, un rebond très dynamique de 18,7 % au troisième et un quatrième trimestre en léger recul de 1,3 %.

Pour violente qu’elle soit, cette récession aura néanmoins globalement préservé les revenus des ménages. Une note du Conseil d’analyse économique, publiée mercredi 27 janvier, établit que, en moyenne, les Français ont perdu entre 0 % et 5 % de leurs revenus depuis l’été 2020. Les jeunes paient un bien plus lourd tribut que la moyenne des Français. Pour eux, ce sont 5 % à 10 % du revenu qui se sont envolés par rapport à 2019, en raison de la disparition des emplois dans la restauration, les loisirs, de la suppression des CDD et missions d’intérim…. L’économie française a perdu 691 000 emplois en 2020, et le chômage a augmenté de 7,5 % sur l’année – malgré les 27 milliards d’euros consacrés au financement du chômage partiel par l’Etat.

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Covid-19 : l’état d’urgence sanitaire porte « atteinte aux droits des travailleurs » selon la CNCDH

La démocratie sociale figure parmi les victimes collatérales de l’épidémie de Covid-19. C’est l’un des messages que la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a fait passer, jeudi 28 janvier, dans une « déclaration » approuvée à l’unanimité (moins trois abstentions). Elle exprime sa « préoccupation » devant les « atteintes aux droits fondamentaux des travailleurs » qui ont été causées par les mesures gouvernementales visant à enrayer la circulation du SARS-CoV-2. Pour cette institution, dont les prises de position n’ont pas de valeur contraignante sur l’exécutif, il faut lever au plus vite ce « régime d’exception ».

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Dans le collimateur de la CNCDH, il y a une série de décrets et d’ordonnances, adoptés « sans concertation » avec les partenaires sociaux, qui « ont rendu difficile l’exercice » de certaines attributions. Sont notamment visées les règles relatives à la consultation des élus du personnel siégeant dans les comités sociaux et économiques (CSE) des entreprises. Les règles en question raccourcissent, provisoirement, les délais pour recueillir l’avis de représentants des salariés sur des décisions ou des projets de la direction. Prises au nom de « l’état d’urgence sanitaire », de telles mesures « ont pu entraver l’action » des membres du CSE.

La CNCDH critique également la multitude de textes produits par l’administration dans le but de définir les précautions à suivre sur les lieux de travail : protocoles sanitaires, questions-réponses, fiches-conseils métiers, guides de bonnes pratiques… Elaborés « sans aucune habilitation législative ou réglementaire et, le plus souvent, sans concertation », ces documents sont « dotés d’une force juridique incertaine », tout en étant « susceptibles d’être retirés sans aucune publicité » : le fait d’y recourir « porte atteinte à la prévisibilité, l’intelligibilité et l’accessibilité des normes ».

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« Prendre des mesures fortes »

Autre thématique sur laquelle la CNCDH attire l’attention du gouvernement : la santé et la sécurité au travail. Les faits montrent qu’il a été difficile de « trouver des lieux de dialogue social » permettant d’aborder, dans de bonnes conditions, ces sujets, essentiels dans un contexte de pandémie. Les CSE n’ont pas réussi « à jouer un rôle suffisant » en la matière, alors même qu’ils sont censés le faire, à travers des commissions ad hoc qui ont remplacé le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail – une instance supprimée par la réforme du code du travail de septembre 2017. « Des enceintes renforcées de dialogue social sont nécessaires dans ce domaine », considère la CNCDH.

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Covid-19 : un numéro vert pour patrons en détresse

Le psychologue Eric Doazan, dans son cabinet de Vulaines-sur-Seine, en Seine-et-Marne, le 27 janvier.

Le jour ne s’est pas complètement levé. Canards et oies s’éveillent dans le jardin, quand Eric Doazan, psychologue, s’installe dans son cabinet, à Vulaines-sur-Seine (Seine-et-Marne). Il est bientôt 8 heures, et le thérapeute s’apprête à prendre sa permanence dans le cadre de la cellule d’écoute et de soutien psychologique pour les chefs d’entreprise en détresse, mise en place par Bercy.

Une demi-heure plus tard, un homme appelle, car il a besoin d’« un peu vider [son] sac ». Ce jeune patron qui s’est lourdement endetté pour ouvrir, à l’été 2020, un magasin où travaillent plusieurs salariés, ne parvient plus à payer les cotisations Urssaf et explique ne pas avoir droit aux aides gouvernementales. Il travaille sept jours sur sept, ne dort plus et n’ose raconter ses problèmes à son entourage. « Je suis un peu paumé dans ma vie, et je n’en vois pas le bout », lâche-t-il.

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M. Doazan lui propose d’être rappelé dans la journée par un confrère de son département, avec lequel il pourra bénéficier de trois consultations gratuites. L’homme accepte, avant de raccrocher. La conversation a duré une dizaine de minutes. Parfois, il est nécessaire de prendre plus de temps. Comme ce jour où, à l’autre bout du fil, une dame lui explique avoir tout préparé pour se suicider. Elle refuse de lui donner son adresse, mais accepte de ne rien tenter avant d’être de nouveau contactée. « Mon rôle, c’est de comprendre les besoins de la personne, là où elle en est », explique le psychologue.

Ce sont surtout des autoentrepreneurs, des artisans, souvent avec un ou deux salariés, qui composent le numéro vert de la cellule d’écoute et, « en ce moment, beaucoup de restaurateurs », précise-t-il. Accessible du lundi au dimanche, de 8 heures à 20 heures, le 08 05 65 50 50 a été mis en place en avril 2020, vers la fin du premier confinement. Pour le gérer, le ministère de l’économie a fait appel à l’association Apesa (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë).

Eric Doazan mène des consultations auprès de chefs d'entreprise perdus et déprimés en raison de la pandémie de Covid-19.

« Parfois, on sauve aussi des vies »

Créé en 2013, ce réseau est né d’un besoin : ne pas laisser un chef d’entreprise seul face à des idées noires. « Dans la boîte à outils existante, il n’y avait rien pour prendre en charge cette réalité humaine, explique Marc Binnié, cofondateur de l’association et greffier au tribunal de commerce de Saintes (Charente-Maritime). Face à nous, on a des chefs d’entreprise qui sont ruinés financièrement et moralement. Rester les bras croisés, c’est de la non-assistance à personne en danger. »

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Toutes les agences Pôle emploi fermées vendredi après le meurtre d’une conseillère

Devant l’agence Pôle emploi de Valence, le 28 janvier 2021.

Les quelque 900 agences Pôle emploi sont fermées au public vendredi 29 janvier et une minute de silence sera observée par les agents, après le meurtre, jeudi matin, d’une conseillère de 53 ans, a fait savoir l’opérateur public.

Pôle emploi souligne dans son communiqué qu’« un soutien psychologique a d’ores et déjà été proposé aux agents ». Il ajoute qu’« en solidarité avec la famille de la victime, ses proches et l’ensemble de ses collègues, une minute de silence sera respectée vendredi à midi dans tout l’établissement ». « Ce temps permettra aux équipes de Pôle emploi de se recueillir. Les services de Pôle emploi restent accessibles à distance et les conseillers sont mobilisés pour accompagner les demandeurs d’emploi », poursuit l’opérateur.

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Cette conseillère a été tuée jeudi matin par un ingénieur sans emploi de 45 ans, avant que celui-ci ne tue ensuite une salariée d’une entreprise de l’Ardèche où il avait travaillé. Il a été interpellé et placé en garde à vue. Ses motivations restent inconnues à ce stade mais les enquêteurs s’interrogent sur un lien éventuel avec une autre affaire : le meurtre d’une DRH survenu mardi dans le Haut-Rhin, suivi de l’agression d’un homme travaillant lui aussi dans les ressources humaines. Interrogé jeudi, le procureur de Valence a jugé que tout lien avec ces faits était « prématuré ». « Rien n’est pour l’instant avéré », a-t-il dit.

« Tragédie d’une violence inouïe »

Dans un communiqué, la fédération CFDT-Protection sociale Travail Emploi se dit « légitimement inquiète » face à « cette tragédie d’une violence inouïe ». Le syndicat réclame « des actes forts » pour « répondre aux craintes des salariés de Pôle emploi » et note que « même si cet acte effroyable est exceptionnel, il montre aussi les difficultés que rencontrent les salariés de Pôle emploi dans l’exercice de leur activité professionnelle au quotidien, en particulier dans l’accueil du public ».

« On est tous choqués, dans la colère et le recueillement », a commenté Nathalie Delbaere, déléguée du syndicat CGT, ajoutant : « Il faut que notre direction s’interroge maintenant pour savoir ce qui s’est passé car la maltraitance des demandeurs d’emploi entraîne la maltraitance des agents. »

« Ce qui s’est passé là n’est jamais arrivé (…) Il peut y avoir évidemment des demandeurs d’emploi qui sont dans la détresse, qui peuvent parfois avoir des agressions verbales sur des agents de Pôle emploi, mais là je pense qu’on est dans autre chose », a jugé sur place la ministre du travail, Elisabeth Borne.

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Le Monde avec AFP

Vive émotion à Pôle emploi après le meurtre d’une responsable d’équipe

L’agence Pole emploi où une cadre a été tuée par balle, jeudi 28 janvier, à Valence.

C’est une véritable onde de choc qui traverse les rangs de Pôle emploi depuis la mort, jeudi 28 janvier dans la matinée, d’une responsable d’équipe de 53 ans, tuée par balle, dans une agence de Valence (Drôme). Le tireur a également abattu la directrice des ressources humaines d’une entreprise ardéchoise, Faun Environnement, avant d’être arrêté et placé en garde à vue. Son mobile reste pour l’heure inconnu.

« L’émotion est profonde », confie David Vallaperta (CFDT). « Il y a une sorte de sidération, témoigne Sylvie Szeferowicz (FO). C’est extrêmement violent et choquant. » « C’est la famille Pôle emploi qui est touchée, complète Suzy Petit (CFE-CGC). Ce genre d’événement, c’est la première fois que ça arrive. Les collègues ont besoin de parler, tous se disent : “Ça aurait pu être moi.” »

Pôle emploi a annoncé que ses quelque 900 agences seraient fermées au public, vendredi, et qu’une minute de silence serait organisée, le même jour, à midi, avec les personnels qui seront présents sur leur lieu de travail. Le patron de l’opérateur public, Jean Bassères, s’est rendu à Valence, jeudi après-midi, et un soutien psychologique a été proposé aux salariés. A la mi-journée, la direction générale a également tenu une conférence audio avec les syndicats de l’établissement public.

« Un métier où il y a de la colère »

« Aujourd’hui, le temps est au recueillement, même s’il y a sans doute des choses à dire sur le fonctionnement de Pôle emploi, indique Didier Gudet (CGT). L’analyse de ces faits interviendra ultérieurement, quand l’émotion sera un peu retombée, mais à ce stade, il faut respecter les familles. » Mme Petit abonde : « Pour le moment, nous devons être aux côtés de nos collègues et leur donner le temps de s’exprimer. Mais nous avons tous dit à la direction qu’il faudra faire le point ensuite et voir ce qui peut être corrigé pour que ça ne se reproduise pas. On a toujours su que l’on faisait un métier où il y a de la colère… » Sylvie Amblot (CFTC) rappelle que les conseillers sont aussi amenés « à gérer de la misère sociale ». « L’acte d’une personne plus fragile peut dégénérer », estime-t-elle.

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Pour Mme Szeferowicz, la tension est d’autant « plus vive » que la crise économique et sociale est d’une « dureté absolue ». « Tous les jours, ce sont des dizaines de fiches [de signalement] sur des agressions verbales qui sont remplies, et on sent bien que ça s’aggrave », relate-t-elle. « Il n’y a pas une semaine sans que des incivilités se produisent », renchérit Joseph Meunier (Syndicat national du personnel de Pôle emploi). « Il règne un climat anxiogène dans nos unités, qui est accentué par les sous-effectifs, assure Christine Brouh (SNU-FSU). Nous absorbons la détresse des usagers, sans avoir forcément toujours de réponse à donner à leur demande. »

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La verrerie Duralex reprise par International Cookware, la maison mère de Pyrex

Malgré sa notoriété, Duralex a connu un dépôt de bilan en 2005 et une faillite en 2008, avant d’être reprise in extremis par ses dirigeants actuels.

C’est la fin du suspense pour Duralex. L’offre d’International Cookware, la maison mère de Pyrex, pour le rachat de la verrerie a été validée jeudi 28 janvier par le tribunal de commerce d’Orléans. Le groupe établi à Châteauroux était le seul candidat encore en lice pour racheter la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), dans la banlieue d’Orléans, en redressement judiciaire depuis septembre 2020 et qui compte 248 salariés.

International Cookware a présenté un ambitieux programme de développement industriel et commercial pour redynamiser Duralex, dont les créations, Gigogne et Picardie en tête, sont connues dans le monde entier, des cantines scolaires à la boutique design du MoMA, à New York.

Série de difficultés

Malgré sa notoriété, Duralex a connu un dépôt de bilan en 2005 et une faillite en 2008, avant d’être reprise in extremis par ses dirigeants actuels. En 2017, ses problèmes se sont aggravés en raison d’un incident lors du remplacement du four ; la situation s’est encore dégradée l’an dernier avec la crise sanitaire.

International Cookware, propriété du fonds d’investissement Kartesia, entend bien redonner à ce symbole du made in France sa place « de leadership dans le monde », selon son président-directeur général, José Luis Llacuna. Le dirigeant propose ainsi d’injecter 21 millions d’euros en quatre ans pour relancer la verrerie, créée après guerre par le groupe Saint-Gobain à La Chapelle-Saint-Mesmin.

Reprise sans casse sociale

International Cookware garantit aussi une reprise sans casse sociale, en maintenant les 248 emplois (excepté deux cadres dirigeants), et promet même des embauches si la production repart à la hausse. Il entend aussi faire naître des synergies commerciales avec Pyrex, autre spécialiste du verre trempé, connu pour ses plats à four et dont l’usine est située à Châteauroux, à 150 kilomètres d’Orléans.

Lors de l’audience du 22 janvier, trois autres offres de reprise avaient été écartées et le tribunal de commerce avait demandé à International Cookware de revoir son offre, jugée un peu faible financièrement. Révisant son offre, le groupe a maintenu son prix de cession, d’un montant de 3,5 millions d’euros, mais en a modifié le périmètre, pour répondre à la demande du tribunal.

La maison mère de Pyrex, qui avait reçu le soutien de la région Centre-Val de Loire et d’Orléans Métropole, propose un ambitieux plan de redressement pour Duralex. Elle prévoit notamment d’investir « à hauteur de 17,4 millions d’euros sur la période 2021 à 2024 » et d’apporter 21 millions de fonds propres sur la même période, dont 12 millions dès cette année, selon le jugement du tribunal.

Le Monde avec AFP

Masques en entreprise : la fin du « fait maison »

La fin des masques « faits maison » en entreprise ? Dans une interview donnée à France Info le 24 janvier, le secrétaire d’Etat chargé de la santé au travail, Laurent Pietraszewski, a annoncé que seul le port de masques grand public industriels ou de masques chirurgicaux sera bientôt autorisé sur le lieu de travail.

Une décision consécutive aux avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), qui recommande d’éviter désormais les masques artisanaux en tissu. Ces protections se révèlent insuffisamment filtrantes face aux nouveaux variants du coronavirus, venus d’Angleterre ou d’Afrique du Sud.

Lire le décryptage : Faut-il privilégier les masques de catégorie 1 face aux nouveaux variants du coronavirus ?

Le protocole sanitaire en entreprise devrait être adapté après discussion avec les partenaires sociaux. Il « prévoira très vite que les masques artisanaux ne sont pas requis en entreprise », contrairement aux « masques grand public industriels » et aux « masques chirurgicaux », a précisé Laurent Pietraszewski sur France Info.

Qu’en est-il des masques « corporate », créés par les entreprises avec le logo maison ? Déjà, le protocole sanitaire renvoie indirectement à un nouveau décret.

« Faute inexcusable »

Ce texte paru le 28 janvier restreint considérablement les types de masques reconnus comme « protection suffisante » : seuls entrent désormais dans cette catégorie les masques chirurgicaux (avec une face bleue et l’autre blanche), les masques FFP2, ou FFP3 (sous réserve qu’ils ne comportent pas de valve expiratoire) et enfin tous les masques dont l’efficacité de filtration est supérieure à 90 %, dits de catégorie 1, à condition qu’ils soient exempts de couture sagittale, en forme de flèche.

Les masques industriels en tissu de catégorie 2, moins filtrants, sont désormais proscrits. Quant aux masques lavables, ils doivent conserver leur efficacité après au moins cinq lavages. Dans tous les cas, les capacités de filtration doivent être « vérifiées […] » dans un cadre précis. Cette condition exclut de fait les masques artisanaux, même conçus selon les normes édictées par l’Afnor, y compris donc les masques « corporate » : l’employeur doit contrôler auprès de son fournisseur si ses masques répondent aux normes édictées par le décret.

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Salariés et employeurs sont tenus de suivre les consignes. Le message risque toutefois d’être difficilement audible auprès de ceux qui sont attachés à leurs masques faits maison, jugés plus écolos ou plus confortables. En coulisses, même des collaborateurs du premier ministre admettent cette difficulté : « Je ne pense pas que les forces de l’ordre vont demander à chaque personne le niveau de protection de leur masque », reconnaît une source à Matignon, rapportée par l’AFP.

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