Télétravail : économies d’énergie mal partagées
Carnet de bureau. Le télétravail a-t-il généré un surcoût énergétique ? Et pour qui ? Si la facture du chauffage des salariés à domicile a pu augmenter durant l’hiver 2020, les entreprises ont plutôt fait des économies.
L’Association des directeurs de l’environnement de travail (Arseg), qui collecte chaque année les différents indicateurs des services généraux de quelque 150 entreprises vient d’établir que le coût moyen au mètre carré de la consommation d’électricité a baissé en 2020. La majorité des entreprises interrogées par l’Arseg sont de grandes organisations du secteur tertiaire comprenant entre 500 et 2 000 postes de travail installés sur une surface variant de 10 000 à 40 000 m².
Durant la première année de pandémie, leurs dépenses d’électricité ont été réduites d’un euro pour chaque mètre carré, passant de 16 euros à 15 euros le mètre carré. Cette baisse, qui peut paraître modeste à cette échelle, « est telle qu’elle a absorbé la hausse du prix du kilowattheure, révèle Mario Fernandez, responsable d’études & prospective de l’Arseg. Elle est toutefois moins forte qu’on aurait pu le supposer pour 2020. Certaines dépenses, comme des bâtiments quasiment vides restés allumés, auraient pu être évitées », précise-t-il.
L’industrie principalement concernée
Au niveau national, « en 2020, il y a eu un net impact de la crise sanitaire sur la consommation d’électricité, lié à la baisse d’activité et à la fermeture des sites », explique un porte-parole d’EDF. Le secteur de l’industrie a été principalement concerné avec une baisse de 10 % de la consommation d’électricité par rapport à 2019 ; la construction automobile, la sidérurgie ou les transports ferroviaires ont même connu une baisse allant jusqu’à 20-25 % en 2020, « mais l’effet télétravail est encore difficile à analyser », indique une porte-parole de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité.
Dans les entreprises, les économies ont été faites sur « l’électricité par poste de travail, les dépenses d’éclairage et la climatisation au début de la pandémie. Mais dès le deuxième confinement [à partir de fin octobre 2020], c’était moins évident, souligne la présidente de l’Arseg Latifa Hakkou. Avec la mise en place d’un télétravail limité, le chauffage et la climatisation ont été maintenus. Il a fallu propulser de l’air renouvelé dans tous les bâtiments, comme l’exigeait le protocole de sécurité sanitaire. Cela a augmenté les dépenses. Certaines entreprises dont les salariés étaient partiellement en télétravail n’ont fait qu’une petite économie ».
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